Publicité
Journée des droits de l’enfant: ces petits anges maltraités en quête d’une nouvelle vie
Par
Partager cet article
Journée des droits de l’enfant: ces petits anges maltraités en quête d’une nouvelle vie
Gary* n’a qu’un an et demi. Il ne parle pas encore, mais le petit bonhomme haut comme trois pommes marche déjà comme un grand. Entre-temps, c’est à travers des gestes innocents qu’il s’exprime. Ses petits yeux noirs pétillent à chaque fois qu’un adulte entre dans la maison où il habite depuis peu, au SOS Village d’Enfants de Beau-Bassin. Il n’est pas craintif, ni timide, bien au contraire, sa nature attachante se dévoile à chaque regard, à chaque mouvement.
Gary n’a pas choisi d’être là et il n’est certainement pas venu de son propre chef. Ce sont les officiers de la Child Development Unit (CDU) qui l’ont confié au «village», il y a deux semaines. Pendant qu’il enlace affectueusement sa nouvelle «maman», Jacqueline, on nous raconte son arrivée et l’histoire d’autres petits qui sont maintenant «ses frères et sœurs».
«Quand il est arrivé au village, il était en larmes. Il ne voulait même pas descendre du van», lance d’emblée Ved Jhauman, manager du village. L’histoire de Gary, et ce qui l’a emmené à devoir être confié à d’autres personnes que ses parents biologiques, est confuse. L’on sait seulement qu’il a été victime de négligence. Il s’est, heureusement, vite adapté à son nouveau chez lui. Ce qui n’est pas le cas de tous les enfants à leur arrivée au village. À l’instar de son nouveau frère David* et de sa nouvelle grande soeur Karen*, âgée de six ans.
Profondes cicatrices
En voyant David, l’on a du mal à s’imaginer que cet enfant, à peine âgé de trois ans, porte de profondes cicatrices. Sa «maman» Jacqueline se souvient encore de son arrivée, avec Karen, il y a un an. «Comme pour tous les enfants qui sont ici, nous ne savons pas quel est leur passé. Mais David nous a lui-même raconté ses maux dans son sommeil.»
Comme Gary, David, qui était âgé de deux ans seulement lorsqu’il est arrivé, a beaucoup pleuré quand il a atterri au SOS Village d’Enfants. Si pendant la journée il était calme, la nuit les cauchemars se manifestaient.
«Il criait dans son sommeil. Cela nous brisait le cœur de l’entendre crier à ce point. Il avait les yeux fermés mais il pleurait et appelait avec insistance ses parents», poursuit Jacqueline. Après ces épisodes répétitifs, les personnes qui travaillent au village n’ont pas tardé à comprendre que David se faisait battre dans son «ancienne vie».
À mesure que les scènes d’horreur défilaient dans sa petite tête, les pleurs retentissaient à travers les murs la nuit. De chaudes larmes coulaient sur son petit visage innocent. «Karen qui ne parlait presque pas quand elle venait d’arriver, se réveillait et allait se mettre près de lui et le serrait dans ses bras, en larmes aussi.»
Dans la rue
Avant que David et Karen ne s’adaptent à leur nouvel environnement, cela a donc pris du temps. D’ailleurs, Karen, qui avait cinq ans, ne supportait pas d’être dans la maison. Elle voulait tout le temps être dehors. «On a tout de suite compris que c’était parce qu’elle avait pour habitude d’être dans la rue auparavant», explique, pour sa part, Joëlle Ponnen, Marketing Manager au village.
S’il y a bien une chose qui a marqué Jacqueline, qui est «maman» depuis 13 ans maintenant et qui s’occupe des enfants en bas âge, c’est de constater à quel point les droits des enfants ne sont pas respectés. «Voir des enfants en bas âge avec plein de cicatrices sur la peau brise le cœur, mais c’est une triste réalité à Maurice. C’est pour cela qu’on donne tout pour leur offrir une nouvelle vie ici», s’émeut celle qui a pansé les blessures tant physiques qu’émotionnelles de tellement de bambins.
(* Prénoms d’emprunt)
Publicité
Les plus récents