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MK et SBM Holdings: le remplacement de Maunthrooa «pas une urgence»
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MK et SBM Holdings: le remplacement de Maunthrooa «pas une urgence»
Les proches du pouvoir qui aspirent à remplacer Prakash Maunthrooa aux conseils d’administrations d’Air Mauritius (MK) et SBM Holdings Ltd devront prendre leur mal en patience. Que ce soit au bâtiment du Trésor, au Paille-en-Queue Court ou à la SBM Tower, l’on fait comprendre que son remplacement n’est pas «une urgence».
La semaine dernière, l’ex-Senior Advisor au bureau du Premier ministre – depuis janvier 2015 sous sir Anerood Jugnauth, puis sous Pravind Jugnauth, à partir du 23 janvier 2017 à avril 2019 –, a été contraint de se séparer de ses nominations gorgées de privilèges. La raison : au bout de plus de dix ans de procès, Prakash Maunthrooa, qui a aussi été directeur de la Mauritius Ports Authority (MPA) dans le passé, a été condamné à neuf mois de prison, le 21 novembre, pour corruption et complicité. Tout comme l’ancien président de la MPA Siddick Chady. Ce, après l’allocation d’un contrat à la société néerlandaise Boskalis International, en 2006, pour des travaux de dragage dans le port. Si les deux ont interjeté appel de ce verdict, le bureau du Directeur des poursuites publiques a, lui, fait appel de la sentence dans cette affaire. Ce dernier trouve trop clémente et inadéquate cette condamnation par rapport à la gravité de l’offense. Ce qui fait deux appels dans une même affaire.
Peu importe ce qu’il adviendra des procès en appel, le fait demeure que Prakash Maunthrooa laisse vacant un poste de directeur de board au Paille-en-Queue Court, un autre à la SBM Tower, ou encore à la SICOM, de même qu’à l’Information and Communication Technologies Authority et à la Postal Authority, où il a été nommé à un certain moment. D’importantes institutions où les proches du pouvoir se bousculent au portillon mais où sont uniquement casés des hommes et des femmes de main des décideurs et en qui ils ont une confiance absolue.
Concernant MK, rappelons qu›à la fin de ce mois, cela fera sept mois que la compagnie aérienne nationale se trouve sans président au sein de son conseil d’administration. Depuis la démission d’Arjoon Suddhoo, le 29 avril, c’est Yoosuf Salemohamed, un des directeurs du board qui fait l’intérim lorsque celui-ci ou des sous-comités du board siègent.
«Pour le moment, il n’y a pas de réunion du board à l’agenda. Et s’il faut procéder à une nomination en remplacement à Prakash Maunthrooa, il faut en même temps nommer un président», explique-t-on dans le milieu.
Même son de cloche du côté du Prime Minister’s Office en ce qui concerne la vacance au sein de SBM Holdings Ltd. «Un directeur a démissionné. Il faut le remplacer certes, mais ce n’est à l’ordre du jour puisqu’on a le quorum nécessaire.» Il n’empêche que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, peut à tout moment changer d’idée.
Quoi qu’il en soit, les différentes nominations de Prakash Maunthrooa depuis fin 2014 démontrent les liens qui existent entre les Jugnauth et lui. Celui qui a été très actif dans plusieurs circonscriptions, en particulier le no 7, durant la dernière campagne électorale, a souvent été au cœur des questions parlementaires de l’opposition, en particulier, du député mauve Rajesh Bhagwan.
Un document déposé au Parlement en avril 2017 révèle que le Senior Advisor Prakash Maunthrooa percevait un salaire mensuel de Rs 122 000 et avait droit à une voiture officielle avec chauffeur ou à une voiture hors taxes. Ce, sans compter les millions de roupies engrangées annuellement comme membre de plusieurs conseils d’administration. Rien qu’en 2018, et à la SBM Holdings uniquement, il a touché Rs 1,8 million.
En plus de MK où il a été nommé le 5 février 2015 et de SBM Holdings Ltd où il siège depuis le 27 juillet 2015 comme Non-Executive Director, Prakash Maunthrooa a également siégé au sein de SBM (NBFC) Holdings Ltd, SBM (Bank) Holdings Ltd, SBM (NFC) Holdings Ltd et State Insurance Company of Mauritius (SICOM) depuis le 27 septembre 2017.
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