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Démocratie: les protestations post-électorales gagnent en momentum

1 décembre 2019, 13:00

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Démocratie: les protestations post-électorales gagnent en momentum

Plusieurs centaines de Mauriciens ont répondu à l’appel de la plateforme Nou Lavwa Nou Dignité, hier, samedi 30 novembre, et ont manifesté dans les rues de la capitale. La demande est simple. Comme le collectif estime que les élections générales du 7 novembre n’étaient pas «free and fair», il demande ce que les résultats soient invalidés et que les Mauriciens soient appelés aux urnes une nouvelle fois. 

La foule a quitté le Jardin de la Compagnie vers 14 heures, avec Danrajsingh Aubeeluck alias M. Malin en tête de cortège, pour se rendre à la Place d’Armes. En route, les rues ont vibré au rythme des slogans. «Kan biltin dan karo kann, demokrasi en danzé», «Dimounn mor napa voté» et autres messages ont retenti durant tout le parcours. Arrivé devant le parlement, la foule a repris l’hymne nationale en choeur et est retournée au Jardin de la Compagnie, où il a été décidé qu’une autre manifestation aura lieu dans une quinzaine de jours. 

Les manifestants se confient 

Neelam Narayen, une conseillère légale âgée 32 ans était parmi la foule. Elle était accompagnée de sa mère, Nirmala Goindamah, qui elle, a 66 ans. Les deux femmes ont tenu à être présentes car leur noms ne figuraient pas sur le registre électoral alors qu’elles ont reçu la visite d’un «canvasser» et se sont enregistrées, comme le veut la procédure. «Donc, on nous dira qu’on aurait quand même dû vérifier si nous sommes inscrites ?» fustige Nirmala. Pour elle, c’est clair qu’il y a eu un viol de la démocratie. 

Tous les manifestants n’étaient pas dans le même cas. Darren Motay, 24 ans, a pû voter. Mais cet habitant de Beau-Bassin estime qu’il n’est pas normal que dans un pays démocratique, il y a des gens des gens n’ont pas pu exercer leur devoir civique. «.Je me sens concerné car j’aime mon pays. Mé fason ki sa pe ale mo santi mo pe perdi lamour pu mo pei. C’est un sentiment de mal-être», dit cet entrepreneur exerçant dans le domaine de la bijouterie et de l’horlogerie.

Quant à Vimi Rathore, 45 ans et habitante de Calebasses, elle ne prend pas les polémiques qu’il y a eu durant et après les élections du 7 novembre dernier à la légère. Sa liste de doléances est longue. «Zamé mo kone biltain plié karé karé dan bwat enn lor lot. Kouma enn dimoun kapav dres sa ek lareg ? Dimoun mor pe vote. Enn er dimatin ankor pe kont biltin !» déplore cette femme au foyer. La solution, selon la quadragénaire, est un nouvel exercice de comptage. Feroze Rajbally est du même avis. Cet habitant de Coromandel âgé de 70 ans affirme que c’est la première fois qu’il a vu de telles élections. «Sa eleksyon la pa kouma tou eleksyon. Li paret boukou kisoz inn arive. Gayn biltin en déor, samem enn erer. On ne peut pas dire que ces scrutins se sont déroulés dans l’ordre. De ce fait, les plaintes sont justifiées», laisse entendre ce retraité qui dit avoir suivi ces élections de très près.