Publicité

Hausse du salaire minimum: «L’écart salarial avec les postes hiérarchiques doit être rétabli»

4 décembre 2019, 21:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Hausse du salaire minimum: «L’écart salarial avec les postes hiérarchiques doit être rétabli»

Il faut un réajustement de salaire pour tous les fonctionnaires. D’autant que «mem enn dimounn ki tous Rs 50 000 pa enn risar, li enn travayer», insiste Radhakrishna Sadien de la State and Other Employees Federation. Il évoque en ces termes la compensation salariale de Rs 300 qui ne concerne pas cette catégorie. Tandis que Rashid Imrith de la Federation of Public Sector and Other Unions (FPSOU) met l’accent sur le fait qu’avec en plus la hausse du salaire minimum, la grille salariale entre différents postes a été dénaturée. Le syndicaliste réclame ainsi une rencontre avec le Premier ministre pour évoquer la question.

Pour mieux expliquer la situation, Rashid Imrith prend l’exemple d’un General Worker. Auparavant, ce dernier percevait un salaire de Rs 9 000. Salaire qui est désormais passé à Rs 10 200. Cependant, son supérieur qui, lui, touchait Rs 10 200 va désormais obtenir un salaire de Rs 10 500 (en comptant la compensation salariale de Rs 300). «Ainsi, l’écart entre les deux salaires qui était, jadis, de Rs 1 200 a été ramené à Rs 300», explique le président de la FPSOU.

Déjà, l’introduction du salaire minimum en janvier 2018 avait causé cette altération dans la relativité salariale. Une altération qui s’est creusée davantage avec la hausse. Les syndicalistes sont ainsi d’avis qu’il est grand temps de rétablir la situation.

Hiérarchie impactée

Du reste, ce réajustement salarial est prévu sous l’article 9 (1) de la National Wage Consultative Council (NWCC) Act. Celui-ci stipule que le Pay Research Bureau doit prendre les mesures administratives nécessaires pour appliquer le salaire minimum et réaliser tout ajustement salarial là où c’est nécessaire.

«Les qualifications, la formation, les risques pour la santé, les responsabilités, les compétences de surveillance, entre autres. Et c’est ce qui explique que de différents grades qui touchent de différents salaires sont autant de facteurs pris en considération en élaborant la grille salariale», fait ressortir Rashid Imrith. Comment la rétablir dans ces cas-là ? «Pena okenn lareg pou meziré kot pou aret sa. Cette altération a impacté toute la hiérarchie et doit ainsi être rétablie pour tout employé indistinctement», laisse entendre Radhakrishna Sadien. À Rashid Imrith de renchérir que «l’article 9 (1) du NWCC ne précise pas le degré de ‘distorsion’. De ce fait, le réajustement salarial devrait concerner tous les fonctionnaires.»

Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions, estime pour sa part qu’il ne faudrait pas un réajustement à tous les niveaux. Même s’il reconnaît que la démarcation entre les salaires de différents postes hiérarchiques a été flouée. «Il y a la loi et l’esprit de la loi, mais aussi la moralité. Est-ce qu’un réajustement salarial est nécessaire dans le cas d’un employé qui touche au-delà de Rs 50 000, par exemple ? Le salaire minimum a été introduit afin que les personnes concernées puissent mener une vie décente. Alors qu’un employé qui touche un gros salaire peut déjà vivre décemment», déclare-t-il. Pour lui, il faudrait donc un réajustement salarial gradué, et qui sera complètement éliminé dans le cas des fonctionnaires qui perçoivent un salaire dépassant Rs 50 000.

Pour sa part, Rashid Imrith mène ce combat pour le réajustement salarial, suivant l’introduction du salaire minimum, depuis février 2018. Le syndicaliste avait attiré l’attention à ce sujet, à travers une correspondance adressée au secrétaire du cabinet et chef de la fonction publique. Depuis, le dossier a été passé au ministère de la Fonction publique, avant d’être remis au Pay Research Bureau.

Ne voyant rien venir, la FPSOU s’est tournée vers le bureau du Premier ministre. Lors d’une réunion tenue le 10 octobre dernier, il a été convenu que le PRB devrait produire un rapport au sujet de cette «distorsion» dans les salaires, d’ici deux mois. Le rapport est ainsi attendu mardi prochain.