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Case-Noyale: Antoine Jules, un charbonnier comme on n’en fait presque plus

6 décembre 2019, 20:30

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Case-Noyale: Antoine Jules, un charbonnier comme on n’en fait presque plus

En cette période festive, les grillades sont régulièrement au menu. Nombreux sont ceux qui préfèrent la grillade traditionnelle. Toutefois, c’est le charbon, qui est la véritable vedette des grillades. Cela dit, le charbon typique venant tout droit d’une charbonnière se fait très rare.

À 67 ans, Antoine Jules est charbonnier et il vit de la vente du charbon qu’il fabrique. Cet artisan du charbon s’est installé, il y a une vingtaine d’années à Case-Noyale où il a mis en place sa charbonnière. D’ailleurs, il est impossible de rater sa maison si vous prenez la direction du Morne. Comme les risques d’incendie sont toujours sa préoccupation première, Antoine Jules laisse entendre que cette place lui convient puisqu’il occupe un terrain vague situé tout près de la mer.

Lui, ancien charpentier, confie qu’il a repris le flambeau de charbonnier de son père. Selon le sexagénaire, être charbonnier est un métier, qui nécessite beaucoup de patience, de savoir-faire et de vigilance.

Des heures de préparation

Pour ce faire, il faut avant tout pouvoir manier le feu. Cependant, notre interlocuteur laisse entendre que le charbonnier fait beaucoup plus que ce que nous imaginons. «C’est un travail qui dure neuf jours… le charbon n’est prêt qu’après neuf jours au four», dit-il.

Fabriquer du charbon n’est pas une tâche simple. Il faut compter quelques bonnes heures de préparation avant de faire cuire le bois. Mais selon notre interlocuteur, les étapes pour la fabrication ne sont pas pour autant compliquées. D’abord, il faut mettre en place un piquet de bois, coupés uniformément.

Antoine Jules ne tarde pas à confier que les bois cassis sont parfaits pour le charbon. La deuxième étape consiste à placer des herbes sèches autour du piquet. Par la suite, il faut l’arroser avec de l’eau avant de tout couvrir avec de la terre. Finalement, on y peut mettre le feu. Pendant neuf jours, Antoine Jules surveille ce feu. Ce n’est qu’après ce délai qu’il obtiendra du charbon.

Ce père de famille raconte que son épouse l’aide à couper le bois et lors de la cuisson. Après celle-ci, les deux vont remplir des sacs avec le charbon récemment fabriqué et qu’ils vendront à Rs 450 l’unité.

Antoine Jules laisse entendre que ses clients viennent des quatre coins de l’île car ils considèrent que son charbon est de qualité et qu’il est meilleur que le charbon importé.

Antoine Jules martèle que ce métier est fatiguant et pénible mais pour subvenir aux besoins de sa famille, il ne lâche pas prise. «J’ai quatre enfants et je sais qu’aucun d’eux ne va reprendre ce métier après ma disparition. Ce qui fait que c’est en métier en voie de disparition. Pourquoi ? Parce que la peine qui y est associée est inexplicable», raconte-il.