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Séquestration d’une fillette à Ste-Catherine: «Li finn pass enn martir sa zanfan la...»
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Séquestration d’une fillette à Ste-Catherine: «Li finn pass enn martir sa zanfan la...»
Le père de la victime: «Nou espéré ki Satyam Goodur zamé remet lipié ici»
Un jour après avoir retrouvé leur fille de 10 ans, ses parents soutiennent que Satyam Goodur doit payer pour les atrocités qu’il a fait subir à la petite. «C’est un incident difficile à oublier et à pardonner. La justice doit s’assurer que ce psychopathe soit puni. Nous n’allons pas rester les bras croisés. Sinon lot zenfan kapav konn mem sort…» «Nou espéré ousi ki zamé li remet lipié ici», insiste le père, qui s’inquiète pour la sécurité des autres enfants de la localité.
Les rues de résidence Ste-Catherine grouillent de monde. Seul sujet de conversation, le kidnapping d’une petite fille du voisinage. Sous le chapiteau rouge, installé, en bordure de route, tout le monde peine à croire que, parmi eux, vivait «un pédophile», qui n’a pas hésité à séquestrer dans sa maison, une fillette de dix ans. Le père de la jeune victime est là. Ayant passé une nuit entière à rechercher son enfant, il n’a pu se rendre au travail, hier. «C’est vers midi lundi que ma femme m’a appelé pour me faire savoir que ma fille avait disparue. J’ai tout lâché et je suis rentré en vitesse.» Il fait ensuite une tournée des environs pour scruter les caméras de surveillance des domiciles à proximité. «Une famille a gentiment accepté de me montrer les images. Là on voit clairement ma fille qui marchait. Peu de temps après, l’on aperçoit aussi Satyam Goodur. Mais sur le moment, je n’ai pas fait le rapprochement. » Cependant, il n’y avait pas d’autre angle donnant sur son domicile. «Akoz sa noun perdi zot tras.»
Une battue débute alors avec la solidarité de nombreux résidents de Résidence Ste-Catherine. «Tout le monde a tenu à donner un coup de main. Sauf l’agresseur de ma fille alors que d’habitude, il vient consommer sa bière à la boutique d’à côté. Ce jour-là, il ne s’est pas pointé. Encore une fois nous n’avons pas pensé qu’il était derrière l’enlèvement de ma fille. C’est maintenant que nous faisons le lien», confie le père. Ce n’est que mardi que les limiers ont mis la main sur la petite qui se trouvait au domicile de Satyam Goodur. «Zamé nu ti pou pansé li pou kapav fer enn zafer kumsa», déplore la mère de la victime. Entre tristesse et mépris, elle confie que sa famille ne fréquentait ni de près ni de loin le suspect. «On le voyait au coin de la boutique (NdlR : celle qui se trouve à quelques pâtés de maison de celle de la victime). Il buvait la plupart du temps seul. Il ne parlait à presque personne. Mon mari n’était pas ami avec lui.»
La petite, toujours visiblement traumatisée, est présente, lorsque nous nous rendons chez elle, hier, mais elle ne veut pas revenir sur cette journée. Elle esquive les regards. «On ne lui pose pas de questions pour le moment. Nou pa lé briské li. La police in dir nou li bizin repo», explique la mère. Les psychologues, qui la suivent depuis, veulent qu’elle aille mieux pour pouvoir revenir sur les faits. «Pour l’instant, elle nous a simplement expliqué son trajet. Sekinn passé laba, nou pa ancor abordé», confie pour sa part, le père. Hier, elle a aussi participé à une reconstitution des faits. Elle est retournée en compagnie des policiers dans la demeure du bourreau. Un exercice qui à duré environ deux heures. Un grand courage qu’a tenu à saluer son entourage. «Li finn pas enn martir sa zenfan la. Qu’est-ce qui va se passer quand elle va retourner à l’école ? Tous peuvent désormais la reconnaître», appréhende sa mère.
Proches et voisins unis pour une battue
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/dominique_fineau_jean_marc_monique_et_martine_claudis_ont_aide_a_rechercher_la_fillette.jpg" width="620" />
<figcaption><strong>Dominique Fineau, Jean Marc Monique et Martine Claudis ont aidé à rechercher<br />
la fillette. [© Aurélio Prudence]</strong></figcaption>
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<p style="text-align: justify;">Ils se sont tous portés volontaires pour rechercher la fille de dix ans portée manquante à résidence Ste-Catherine, à St-Pierre. Proches, parents, voisins, n’ont pas hésité à se retrousser les manches. L’alerte a été donnée aux alentours de midi par les parents de la fillette, lundi. C’est du moins ce qu’avance Dominique Fineau, un proche de la famille. <em>«Les parents étaient paniqués. Ils sont venus nous demander si on avait vu leur petite fille. Immédiatement, nous avons alerté les autres proches et on a commencé à s’organiser pour aller à sa recherche.»</em></p>
<p style="text-align: justify;">La zone étant vaste et ceux présents ont étendu les recherches jusqu’au pied de la montagne. <em>«Il y avait plusieurs groupes. Un vers la montagne, un autre vers la rivière, un autre dans les rues jusqu’à la route Royale et finalement le dernier faisait du porte-à-porte.»</em> Dominique Fineau souligne qu’à ce moment tout le monde pouvait se considérer comme membre de la famille. <em>«Pendant toute une nuit, nous avons recherché la petite, personne n’a eu le temps de se reposer.»</em> Pour Jean Marc Monique, qui habite le voisinage, l’essentiel est que la petite a été retrouvée saine et sauve. Toutefois, ce dernier a eu des doutes sur le présumé kidnappeur. <em>«Il était le seul qui n’est pas venu nous donner un coup de main. Surtout qu’il a l’habitude de venir dans les environs de chez nous. Cela a créé un doute dans l’esprit de tous. Et quand nous avons visionné les images vidéo, nous l’avons reconnu derrière la petite.»</em> Cette histoire, Martine Claudis, la tante de la victime, l’a déjà entendu, une semaine plus tôt.<em> «Ma fille m’a raconté qu’alors elle se rendait à la boutique du coin avec une amie, le type a approché cette dernière. Il lui aurait dit qu’il est prêt à lui donner Rs 100 pour qu’elle vienne faire la vaisselle dans sa maison car sa mère est souffrante. La petite, âgée de 11 ans, a refusé et en a parlé à sa mère», </em>explique-telle. Notre interlocutrice affirme qu’elle était loin de se douter qu’il allait retenter le coup quelques jours plus tard et avec sa nièce, cette fois-ci.</p>
Le suspect passe cinq minutes en cour de Moka
L’attente a duré des heures à la cour de Moka. Badauds et policiers ont fait le pied de grue pour appercevoir Satyam Goodur, le présumé kidnappeur de la fillette de Résidence Ste-Catherine. Ce n’est qu’à 12 h 12 que le camion blindé de la Special Mobile Force a fait son apparition dans l’enceinte de la cour. Satyam Goodur portait une chemise bleue, un short bleu marine et une paire de savates de couleur verte. Pour sa sécurité, les officiers de la Special Supporting Unit qui l’accompagnaient lui ont fait revêtir un gilet par balles et un casque intégral.
Satyam Goodur avait le regard hagard. Un coup d’oeil furtif à gauche et à droite, il a simplement obtempéré lorsque la police l’a conduit vers la salle d’audience. Une fois à l’intérieur, on lui a enlevé le casque. Un policier lui lance : «Kot ou lot koté savate ?» En effet, face à la pression exercée par les policiers autour de lui, il a laissé échapper l’une de ses savates. À peine le quadragénaire a eu le temps de franchir la porte qu’un autre policier lui balance : «Kot ou krwar ou pé alé, la mer ?» Il n’a fallu que cinq minutes pour que le tribunal tranche. L’accusation provisoire de «causing child to be sexually abused» a été officiellement retenue contre lui. La police a objecté à sa remise en liberté et Satyam Goodur a été reconduit en cellule policière. Il comparaîtra de nouveau en cour de Moka le mercredi 18 décembre.
La descente aux enfers d’un maçon devenu bourreau
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/satyam_goodur.jpg" width="620" />
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<p style="text-align: justify;">Cet homme, jusqu’ici sans histoire dans son quartier, se retrouve sous les feux des projecteurs pour de mauvaises raisons. Sa famille se demande comment Satyam Goodur, 45 ans, a pu séquestrer et ligoter une enfant ?</p>
<p style="text-align: justify;">Il est l’aîné de trois frères. Âgé de 45 ans, Satyam Goodur n’a pas fait de grandes études. Pour gagner sa vie, il enchaîne des petits boulots, selon ses voisins. Tantôt poseur de carreau tantôt maçon, il vit seul dans la cour familiale à Résidence Ste-Catherine. Un quartier où il a toujours vécu et où sa famille est connue comme des gens sans histoire. L’agresseur présumé de la petite fille de 10 ans n’est pas marié et n’a pas d’enfants.</p>
<p style="text-align: justify;">Sa mère Sarita Goodur, que nous avons rencontrée après que la victime a participé à une reconstitution des faits, se dit choquée et perplexe par rapport au comportement de son fils. Elle soutient qu’il n’a jamais eu de problèmes avec son entourage. <em>«Mo pa kapav dir ou kouma lin al fer enn zafer parey. Mo latet boukou fatigé…»</em> En compagnie de ses autres proches et du petit frère du bourreau, elle revient brièvement sur les évènements qui ont bouleversé tout le pays.</p>
<p style="text-align: justify;"><em>«Non. Nous n’avons rien entendu. Nous n’avons eu aucun doute que c’était lui le ravisseur. À aucun moment, nous ne nous doutions que la fillette se trouvait chez lui. Rien ne présageait dans son comportement qu’il aurait pu faire une telle chose»</em>, martèle-t-elle. Son fils, selon elle, est un homme timide, réservé, qui n’a pas beaucoup d’amis.<em> «Li ti enn bon dimoun.» </em>Mais cela a changé du jour au lendemain quand le présumé kidnappeur serait tombé dans l’univers infernal de la drogue synthétique.</p>
<p style="text-align: justify;">Selon des voisins, il ne paraissait pas stable, il avait changé et avait <em>«enn problem koumadir mental».</em> Sarita Goodur ne sait pas comment exactement il a commencé à consommer de la drogue mais elle l’a découvert, selon ses dires, il y a peu. <em>«Wi, li ti ladan. Mé li pa ti pe fer boukou mové»,</em> plaide-t-elle. Idem pour le frère. Ce dernier soutient que l’on ne s’attendait pas qu’il puisse faire du mal à une petite fille même sous l’emprise de la drogue. <em>«Narnié pann les nou pansé li pou vinn démoniak koumsa. Li enn bon zenfan li.»</em></p>
<p style="text-align: justify;">Cependant, les proches de Satyam Goodur ne veulent pas s’aventurer davantage sur la vie de l’agresseur présumé. <em>«Nou latet deza fatigé, zournalis pe alé vini ici. Nou pa envi kontinué koz lor la.» </em>Désormais, Satyam Goodur devra faire face à la justice et assumer son acte ignoble…</p>
Satyam Goodur: «Mo pa koné kinn pas dan mo latet»
<p style="text-align: justify;">Il a avoué avoir kidnappé, séquestré et commis des attentats à la pudeur sur l’élève de la cinquième. Satyam Goodur a été interrogé par les enquêteurs de la <em>Major Crime Intelligence Team</em> (MCIT) du<em> Central Criminal Investigation Department</em> (CCID). <em>«Mo pa koné kinn pass dan mo latet»</em>, a-t-il soutenu. La déposition de Satyam Goodur a été filmée. Ce voisin de la petite fille a expliqué en détails les événements du lundi 9 décembre.</p>
<p style="text-align: justify;">9 h 55 hier. Satyam Goodur a été emmené au bureau de la MCIT avant d’être conduit au tribunal de Moka peu avant 11 heures. C’est à bord d’une blindée de la<em> Special Mobile Force</em> et escorté par deux unités de la SMF que le maçon a quitté les Casernes centrales. Des éléments de l’unité canine faisaient aussi partie de ce convoi. Le départ du suspect a suscité la curiosité de certains policiers des bureaux du quartier général de la police et des bureaux avoisinants.</p>
<p style="text-align: justify;">La victime avait été examinée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médicolégale de la police en fin d’après-midi d’hier. Des prélèvements ont été effectués sur elle pour y être examinés au<em> Forensic Science Laboratory</em> de Réduit. Après son interrogatoire, Satyam Goodur a conduit au centre de détention d’Alcatraz où il a passé la nuit.</p>
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