Au début du mois, les opérations de la «tornado squad» et de la police pour évacuer les marchands ambulants étaient légion. Cependant durant les quelques jours avant Noël, ces derniers ont pu se fondre dans la masse.

Les policiers sont aux aguets, mais «zot trasé». C’est ce que nous indique Robert, colporteur près de la gare du Nord, au sujet des marchands ambulants. Malgré la petite pluie qui s’abat sur Port-Louis en ce jeudi 26 décembre, il arpente les rues avec deux gros sacs sur chaque épaule et quelques articles dans les mains. «Nou touzour là… mem zot pous nou, bizin gagn lavi non ! Mais c’était plus facile avant Noël : il y avait tellement de gens sur la rue que nous passions inaperçus. Nous avons même pu installer nos articles par terre quelquefois.»

Durant les quelques jours avant Noël, les marchands ambulants ont pu travailler un peu plus qu’au début du mois. La raison : ils se sont fondus dans la masse. C’est ce que nous affirment la plupart d’entre eux. «Même les magasins mettaient leurs articles sur le chemin. On pouvait facilement passer inaperçus», déclare une femme.

Cache-cache

Toutefois cela n’a pas pu être le cas pour tout le monde, à l’instar de Krishna. «Li bien dir sa desam la beti pann kav travay mem. Mo pa tro kav marsé kouma bann lézot la mwa. Mo ress ress enplas, pa gagn boucou klian. En plis pa kav exposé garde sac lor ledo», explique le sexagénaire.

Noël passé, les rues sont un peu moins bondées et c’est reparti pour les parties de cache-cache. «Zot pou fatig nou mem la», s’exclame un homme qui vend des chaussettes alors que des policiers regardent de gauche à droite.

Les policiers, eux, affirment qu’ils sont tous les jours sur le chemin pour mettre de l’ordre. Certains sont en uniforme tandis que d’autres sont en civil. «Bann magasin la osi nou mett lord ar zot pou fer compren ki pa gagn droit expose lor la route», renchérit l’un d’eux.

Où s’approvisionnent-ils ?

Dans certains cas, ce sont les magasins eux-mêmes qui vendent en gros aux marchands ambulants. Plusieurs marchands ambulants nous ont confié que lorsque les propriétaires de certains magasins refont leurs stocks, ils prennent une partie pour leur business et une autre partie pour vendre aux marchands qui arpentent les rues. «Cela se fait de bouche à oreille. Parfois un seul marchand ambulant prend avec le proprio et revend à plusieurs autres», souligne un des marchands.