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Course automobile: le pilote germano-mauricien Pascal Wehrlein se confie
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Course automobile: le pilote germano-mauricien Pascal Wehrlein se confie
Que nous vaut cette visite à Maurice ?
Pratiquement chaque année, quand c’est l’hiver en Europe, nous venons à Maurice pour passer les fêtes de Noel et du Nouvel An avec la famille de ma mère. Nous mangeons beaucoup traditionnel, comme le curry de poulet et j’avoue, j’adore le dholl puri (rires). Cette année est spéciale parce que c’est la première fois que j’ai ma propre voiture, parce que je n’aime pas trop conduire à gauche. Mais je vais en profiter pour découvrir l’île par moi-même et faire la route côtière. Jusqu’à présent, j’ai fait la route du Morne, Belle-Mare et celle de Grand-Baie.
La saison dernière vous étiez le pilote de Mahindra en Formule E, quelle a été le haut fait de 2019 ?
Ma meilleure performance était celle où je me suis classé deuxième à l’E-prix de Santiago. Car la saison dernière, nous avons eu pas mal de poisse. J’aurais dû gagner la course si ce n’était un problème de batterie et il y a eu encore des problèmes lors de la course d’après au Mexique (NdlR : Pascal Wehrlein de Mahindra Racing a mené la course 99 % du temps, mais il est tombé en panne de batterie à quelques secondes de la fin). La première place nous échappe encore. C’est l’objectif cette année.
La saison dernière, nous avons aussi eu deux pole positions. Il faut savoir qu’en Formule E, c’est très difficile d’en faire un. Nous avons seulement un tour pour le réaliser. Puis les six meilleurs bénéficient encore d’un tour pour réaliser le Super Pole (NdlR : voir lexique). Donc, c’est laborieux d’exécuter le tour parfait sans répétition. C’est un gros challenge et j’aime ça.
C’est pour cela que vous avez signé pour une nouvelle saison avec Mahindra, même si je suppose qu’il y a eu d’autres propositions ailleurs ?
La saison dernière, pour ma première saison en Formule E en tant que rookie, j’ai fait de bonnes performances. Si on regarde le classement final, cela ne reflète pas vraiment ma saison. J’aurai dû terminer mieux s’il n’y avait pas ces ennuis mécaniques.
C’est vrai que j’avais eu quelques propositions d’autres équipes, mais j’ai un bon feel ing avec Mahindra. J’ai passé beaucoup de temps avec Mercedes. Je n’ai pas envie de changer d’écuries ou d’équipes à chaque fois. J’ai envie de construire une relation solide avec une équipe. Nous avons besoin d’apprendre de chacun et de nous comprendre.
Quel est le but ultime dans votre carrière ?
C’est de gagner une course de Formule E d’abord et d’être sacré champion du monde, car à partir de la saison prochaine, la Formule E devient un championnat du monde FIA (Fédération internationale d’Automobile).
Il y a deux options possibles, soit je continue en Formule E, soit je retourne en F1. Je me donne trois ans pour gagner le championnat de Formule E. L’autre option en Formule 1 est encore vague. Je n’y pense pas trop.
Et si le titre de champion ne se concrétise pas ?
Pour le moment je ne pense pas trop loin. Je sais que Mahindra dispose d’un nouveau partenaire technique qui, de mon point de vue, est très bon dans son domaine (NdlR : L’équipe du constructeur indien a présenté sa nouvelle M6Electro équipée d’un groupe motopropulseur conçu par l’équipementier automobile allemand ZF. L’entreprise technologique d’envergure mondiale participera aux travaux de développement du châssis et fournira les amortisseurs et des services d’ingénierie. Outre le moteur électrique, le développement inclut également une transmission à un seul rapport extrêmement efficace et l’électronique de puissance correspondante.) J’ai déjà vu les essais et c’est très prometteur. Je crois dans ce projet sachant qu’il faut bosser dur contre de grandes écuries comme Mercedes, BMW et Audi.
Vous êtes passé par la case Formule 1, est-ce qu’un retour est envisageable pour les Mauriciens qui vous suivent et qui se posent la même question ?
C’est une bonne question pour ceux qui pensent que la Formule 1 est magique. Les voitures sont superbes à piloter. Le seul problème c’est que pour le moment, il n’y pas de compétition saine. Il n’y a que trois écuries actuellement qui peuvent aspirer à gagner une course : Ferrari, Mercedes et Red Bull. Et si vous n’en faites pas partie, vous ne pouvez pas gagner. Les autres écuries se situent loin derrière.
Bien sûr, c’est aussi une question d’argent. Les grandes écuries peuvent dépenser des fortunes et emploient plus de monde. Les autres, ils ne peuvent que participer. Quand j’ai fait une saison avec Manor, l’année suivante, ils ont fait faillite et la même chose s’est déroulée avec Sauber. J’ai passé deux ans avec ces écuries qui avaient des ressources limitées. On se battait pour des places entre dixième et quinzième. C’était honorable, même la septième place, qui était mon meilleur classement. J’avais devancé des voitures comme Mc Laren ou Toro Rosso.
Après ces courses, quand je rentrais à l’hôtel, je n’avais pas la même satisfaction que quand on gagne une course. S’il y a une bonne opportunité de retourner en Formule 1, je vais la prendre. Mais pas dans une écurie où on se bat pour la dixième ou quinzième place. J’ai actuellement 25 ans, je me donne jusqu’à 35 ans, voire 40 ans, et je veux passer ce tempslà à me battre pour des victoires.
Donc vous êtes un gagneur-né ?
Oui (rires). Vraiment, je déteste perdre. Dans tous les domaines…
Vous préférez vous battre pour la victoire dans un championnat mineur qu’être placé dans un championnat majeur ?
En fait, la Formule E c’est le summum de voitures de courses électriques. C’est le seul championnat où vous avez autant de constructeurs automobiles, Mercedes, BMW, Porsche, Audi, Nissan, Jaguar, Techeetah contrairement à la Formule 1 où il y a Mercedes, Ferrari, Red Bull Honda, Renault, Mc Laren. Pour les autres équipes de F1, elles doivent acheter le moteur, la boîte de vitesses, entre autres et ne sont présentes que pour participer. Les choses vont changer l’année prochaine avec le seuil des dépenses. Les grosses écuries ne pourront pas dépenser autant que les 300 à 400 millions et cela va permettre aux petites écuries qui dépensent autour de 80 millions de les rejoindre quelque peu.
En Formule E, si j’ai la même voiture que le meilleur pilote, je pense que je peux aller plus vite que lui. Il y a plus de chances que j’aie une voiture similaire que le meilleur pilote en Formule E qu’en Formule 1. En plus, l’année prochaine, la Formule E devient un championnat du Monde FIA donc je préfère me battre pour être champion du monde de Formule E plutôt qu’être un pilote d’une équipe moyenne de F1.
On a vu la domination de Lewis Hamilton, est-ce une bonne chose pour la F1 ?
La Formule 1 a toujours été comme cela avec une écurie et son pilote qui possèdent le maximum de chances de gagner. Avant Hamilton, il y avait Sebastian Vettel et avant lui, c’était Michael Schumacher. En ce moment, Hamilton et Mercedes sont difficiles à battre, mais Ferrari recommence à revenir fort et en plus j’essaie de les aider (rires) au mieux de mes possibilités (NdlR : Il est pilote de développement pour Ferrari). L’année dernière, Ferrari a eu des moments où il était plus fort que Mercedes, mais je pense que cette année, Ferrari se rapprochera davantage.
Comment se passe votre préparation personnelle avant une course ?
Ce n’est pas évident de conduire dans des températures de 30-35°C avec des combinaisons et le casque, on transpire beaucoup et pour nous pilotes, nous n’avons pas le droit d’être lourds. C’est difficile de concilier les deux, c’est pour cela qu’on fait beaucoup de cardio, du vélo, de la course à pied et un travail spécifique à la gym pour le cou, les épaules et les bras. Il faut rester concentré pendant deux heures.
Il y a eu pas mal de pilotes qui sont décédés en course. Vous y pensez quand vous prenez le volant ?
Pas quand je suis dans la voiture. Je sais qu’il y a des risques dans ce sport, surtout quand on voit des vidéos ou des photos de crash. On se dit que tout peut s’arrêter demain. Le plaisir ou la joie que je ressens dans ce sport est plus grand que la peur des risques.
Mais il y a aussi des risques dans d’autres sports. En football, par exemple, vous pouvez avoir des blessures à la cheville ou au genou, en sport mécanique vous êtes soit gravement blessés, soit vous êtes morts ou alors vous pouvez vous en tirer indemne parce que les voitures protègent les pilotes actuellement. J’ai un ami qui a survécu à un accident spectaculaire en Indycar, même s’il a des séquelles. Si vous vous crashez, vous savez qu’il y a un docteur ou un marshall qui va prendre soin de vous en quelques secondes. L’aspect sécurité sur le circuit n’est pas laissé au hasard.
Michael Schumacher est entre la vie et la mort à cause d’un accident de ski. Que représente-t-il pour un jeune pilote allemand ?
Schumacher est le héros de chaque jeune pilote allemand. Quand j’ai commencé à suivre les courses de Formule 1, c’est lui que je voyais à la télévision. Et je me suis dit qu’un jour je voudrais être comme lui. Et l’image que j’ai gravée c’est celle de Michael Schumacher et Ferrari et cette couleur rouge dominante. J’ai aussi en tête le bruit de ces anciennes monoplaces (rires).
Il y a aussi des risques hors du circuit de course. Je fais du snowboard, du VTT, des courses en montagne. Je sais que ce n’est pas idéal pour moi, mais je pense qu’il faut vivre. Il faut avoir une vie en dehors de la course automobile. Il faut faire attention certes, car c’est mon gagne-pain. Mais par exemple, quand je rentre, la semaine prochaine, je vais faire du ski en Allemagne et en Suisse.
Avez-vous déjà pensé à votre après-carrière ?
J’avoue que c’est difficile d’y penser parce que depuis que je suis très jeune, je vis dans le giron des sports mécaniques. Il y a certaines pistes par exemple des entreprises où je pourrais investir de l’argent. Mais le plus important est d’avoir du succès dans les sports mécaniques. On verra graduellement.
Quel message avezvous pour les Mauriciens amateurs de sports mécaniques qui vous suivent ?
Quand je reviens à Maurice, c’est comme revenir à la maison. C’est un lieu où je peux me relaxer et m’amuser avec les Mauriciens de ma famille et profiter de la nourriture et des beaux endroits. Ça me touche et me rend fier de savoir qu’il y a des Mauriciens qui me suivent et qui m’envoient des messages sur Instagram. J’ai un petit drapeau sur mon casque et sur ma combinaison. J’essaie de représenter Maurice et montrer au monde qu’il y a un sportif mauricien parmi eux.
Avez-vous le temps de lire les messages ?
J’essaie de lire quand je suis dans l’avion par exemple ou quand je rentre à l’hôtel. Cela me fait extrêmement plaisir de voir des messages d’un pays où la culture des sports mécaniques n’est pas assez développée par rapport à l’Europe où les Etats-Unis. Une fois, j’ai vu un drapeau mauricien dans les gradins et j’ai pris une photo, ça montre qu’il y a des Mauriciens qui sont intéressés avec les sports mécaniques.
En Formule E, les courses se déroulent dans les rues. Ce serait sympa de pouvoir organiser une course de championnat à Maurice. Cela pourrait cadrer avec le concept vert contre la pollution que prône la Formule E.
Bio de Pascal Wehrlein
<p style="text-align: justify;">Né en Allemagne en 1994, le pilote germanomauricien a débuté sa carrière dans le karting en 2003. Passant aux Formula 3 Euro Series en 2012, Wehrlein a terminé deuxième du championnat la même année, derrière Dani Juncadella. </p>
<p style="text-align: justify;">L’année suivante, Wehrlein, alors âgé de 18 ans, a fait ses débuts dans le DTM avec Mucke Motorsport avant de passer chez son rival HWA en 2014. Il devient le plus jeune pilote de l’histoire de la discipline à figurer en pole position et à gagner une course sur route. Il termine finalement 8e du championnat avec 46 points. La même année, il a été annoncé que le conducteur allemand sera pilote de réserve pour l’équipe de Formule 1 Mercedes-AMG. </p>
<p style="text-align: justify;">En 2015, Wehrlein remporte le titre dans le championnat DTM avec cinq podiums, un meilleur tour et deux victoires. En 2016, il fait ses débuts en Formule 1 avec Manor Racing. En se classant dixième au Grand Prix d’Autriche, Wehrlein gagne son seul point de la saison et également le seul pour l’équipe Manor. </p>
<p style="text-align: justify;">Suite à la disparition de Manor au début de l’année 2017, Wehrlein passe dans l’équipe de Formule 1 Sauber avec laquelle il remporte les seuls points de la saison pour l’équipe. L’année suivante, il retourne sur le DTM et termine au 8e rang du championnat en roulant pour HWA. </p>
<p style="text-align: justify;">Lors de la première journée des tests de pré-saison 2018/19 de Formule E à Valence, Mahindra Racing a annoncé que Wehrlein sera le partenaire de Jerome d’Ambrosio pour la campagne 2018/19 de l’équipe indienne. L’Allemand est monté une fois sur le podium au cours de la saison, ratant de peu sa première victoire à Mexico.</p>
<p style="text-align: justify;">Source https://www.fiaformulae.com/</p>
Lexique de la Formule E
Séance d’essais
C’est la première fois que les pilotes auront la possibilité de conduire sur la piste avec temps chronométré, ce qui nous donne une estimation des performances qu’ils pourront réaliser durant la course. Bien que des chronométrages soient enregistrés, ils ne comptent pas pour le résultat de la course – il s’agit simplement d’une séance d’essais libres. Puissance disponible : 200 kW
Qualifications
Les qualifications déterminent l’ordre de départ de la course, avec le pilote le plus rapide prenant la position en tête du départ (Julius Baer Pole Position). La session dure une heure et les pilotes sont divisés en groupes. Excepté pour la première course de la saison, les groupes de qualifications se basent sur le classement des pilotes dans le championnat. Chaque pilote peut effectuer deux tours maximum, un seul tour à la puissance maximale (250 kW). Les six pilotes les plus rapides avancent à la compétition Super Pole dans le but d’obtenir la Julius Baer Pole Position et trois points supplémentaires.
Super pole
Les six pilotes les plus rapides de la séance de qualifications avancent à la compétition Super Pole. Ici, les pilotes partent les uns après les autres, le sixième pilote le plus rapide lors des qualifications partant en premier. Quand il ou elle franchit la ligne de départ pour commencer son tour chronométré, le feu des stands passe au vert et le cinquième pilote le plus rapide se présente. Ceci est répété jusqu’à ce que les six pilotes aient effectué un tour. Puissance disponible : 250 kW
E-Prix
Les courses, ou E-Prix, commencent par un départ à l’arrêt ; les voitures sont à l’arrêt jusqu’à ce que les feux passent au vert. Les pilotes s’alignent sur une grille factice – une courte distance derrière la grille réelle – et avancent lentement en position de départ pour la course. Une course E-Prix dure 45 minutes. À la fin, une fois les 45 minutes écoulées et que le leader a franchi la ligne d’arrivée, il reste encore un tour à parcourir jusqu’à la fin de la course. Le mode Attaque, une nouveauté pour la saison 2018/19, permet à chaque pilote d’obtenir de la puissance supplémentaire qu’il doit gérer intelligemment. Pour activer le mode Attaque, les pilotes devront armer leur voiture, sortir de la trajectoire de course et traverser la zone d’activation. Ce n’est qu’ici qu’ils pourront récupérer 25 kW de puissance supplémentaire. Les pilotes qui obtiennent la vitesse supplémentaire peuvent l’utiliser quand ils le désirent pendant quelques tours, ce qui leur donne un avantage pour rester devant leurs concurrents.
Fanboost
Les cinq pilotes qui reçoivent le très apprécié Fanboost – voté par vous, les fans – se voient attribuer une poussée de puissance, qu’ils peuvent déployer dans une fenêtre de cinq secondes au cours de la seconde moitié de la course. Vous pouvez voter pour donner un Fanboost à votre pilote préféré au cours des six jours précédant chaque course et jusqu’à 15 minutes après le départ de la course. Puissance disponible : 200 kW en mode course normal, 225 kW avec Fanboost et 225 kW en mode Attaque.
Classement :
1er = 25 pts,
2e = 18 pts,
3e = 15 pts,
4e = 12 pts,
5e = 10 pts,
6e = 8 pts,
7e = 6 pts,
8e = 4 pts,
9e = 2 pts
10e = 1 pt
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