Publicité

Drame à Bord-Cascades : ces questions en suspens

5 janvier 2020, 08:18

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Drame à Bord-Cascades : ces questions en suspens

 

Cette histoire bouleverse le pays. Le jeudi 2 janvier, alors que la plupart des Mauriciens fêtent toujours l’arrivée de 2020, un drame s’abat sur cette famille. Bhavish Rosun, âgé d’une vingtaine d’années se fait tirer dessus par un policier. La cause ? Ce père de famille était en train d’agresser son épouse, Sheena Rosun, et ses deux enfants, âgés de deux et un an, à l’aide d’un sabre. Retour sur le drame.

«Si ce policier n’était pas intervenu, mes enfants et moi serions déjà morts aujourd’hui…» Cette déclaration, Sheena Rosun l’a faite le lendemain du drame. Âgée de 24 ans, elle est désormais veuve avec deux enfants en bas âge à sa charge.

 Dans ses yeux, le choc se mêle à la tristesse, à l’angoisse. Le chagrin d’avoir perdu «l’amour de sa vie» dans de telles circonstances. La peine d’avoir comme dernier souvenir de lui un homme violent qui lui voulait du mal à elle ainsi qu’aux fruits de leur amour. Toutefois, il y a cette reconnaissance, celle de pouvoir encore respirer… Il est dur d’imaginer qu’un père ait voulu ôter la vie à ses enfants. Et qu’il a même assené un coup de sabre au plus jeune à la tête. Surtout qu’un jour seulement avant ce drame, il avait affectueusement posté une photo d’eux sur sa page Facebook.

Qu’est-ce qui a changé du jour au lendemain ? Que s’est-il passé dans sa tête ? Sheena Rosun affirme que tout a commencé par une simple dispute. Et de fil en aiguille, les injures se sont transformées en coups et en menaces de mort. Et malgré la présence des policiers, ce dernier est resté violent, incontrôlable… et l’officier n’a eu d’autre choix que de lui tirer dessus.

 «Pourquoi pas dans les pieds ?», «Pourquoi l’avoir achevé ?» demandent certains internautes. Car «des vies étaient en jeu», expliquera le policier lors de son interrogatoire. Il n’avait d’autre choix car malgré le premier coup, l’homme continuait à s’en prendre à des innocents.

Il est impossible de savoir à quoi pensait Bhavish Rosun à ce moment précis. Mais selon nos recoupements d’informations, il était sous l’influence de la drogue synthétique. Est-ce que cela explique un tel comportement ? Le Dr Taroonsing Ramkoosalsing, psychiatre qui a longtemps exercé à Brown Sequard, dit avoir rencontré ce genre de cas très souvent.

 Selon le professionnel, tous les jours, environ 5 à 10 personnes sont internées à Beau-Bassin à cause de cette drogue. Les plus chanceux retrouvent une vie à peu près normale, d’autres trouvent la mort ou se retrouvent dans un état comateux. « Cette drogue met la personne qui l’a consommée dans un état second. Elle ne réalise pas ce qu’elle fait, elle devient confuse. C’est une substance psycho active qui agit sur le cerveau, modifie la perception, les sensations et les émotions…»

 L’émotion, justement, c’est le sentiment qui anime les Mauriciens, depuis ce drame atroce…