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Drame à Bord-Cascades : l’aîné des enfants Rosun également hospitalisé

6 janvier 2020, 14:25

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Drame à Bord-Cascades : l’aîné des enfants Rosun également hospitalisé

Au-delà de blessures physiques, les enfants de Bhavish Rosun ont aussi subi des blessures psychologiques. L’aîné âgé de deux ans est hospitalisé depuis dimanche 5 janvier. Il a été traumatisé par le drame survenu jeudi soir chez lui, à Bord-Cascades, Henrietta, et n’arrive plus à fermer l’œil de la nuit selon sa grand-mère maternelle, âgée de 47 ans. L’enfant devra être examiné.

La quadragénaire explique que son petit-fils a été marqué à vie. «Il pleurait sans arrêt et réclamait sa mère qui doit se partager entre l’hôpital et son autre fils d’un an qui a été admis après avoir été blessé au sabre et chez moi. Le moindre bruit lui fait peur. Il se met à pleurer et va se cacher», raconte cette Vacoassienne.

La grand-mère décrit ses difficultés. «Notre vie a été bouleversée. Nous sommes d’un milieu modeste et nous n’avons pas assez de moyens pour acheter de quoi nourrir ces enfants. Nous lançons un appel à ceux qui peuvent nous aider en denrées alimentaires pour les petits», poursuit-elle. La famille bénéficie d’un suivi psychologique par les professionnels du ministère de l’Égalité des genres et du bien-être de la famille depuis le drame.

Sabre

Pour rappel, le jeudi 2 janvier la police a dû faire feu pour sauver la vie de Sheena Rosun, 24 ans. La mère de famille, qui avait son fils d’un an dans les bras, se faisait agresser à coups de sabre par son époux, Bhavish, un planteur. Le jeune homme de 22 ans, son fils de deux ans aux bras, a aussi menacé de tuer ce dernier. «Swa twa ki pou mor swa zanfan ki pou mor la», aurait lancé Bhavish Rosun à sa compagne après une énième dispute conjugale.

Les policiers appelés sur les lieux auraient tenté de le raisonner mais il était devenu incontrôlable et faisait preuve d’une grande violence. Bhavish Rosun a rendu l’âme après avoir été atteint de trois coups de feu.

Rita Venkatasawmy, Ombudsperson for Children : «Nous devons réfléchir à notre stratégie de sensibilisation»

Comment réagissez-vous après le drame de Bord-Cascades où des enfants ont été marqués à vie ?

Nous avons une réunion demain (NdlR: aujourd’hui lundi 6 janvier) avec la brigade des mineurs. Il est très important de réfléchir à ce qui arrive aux enfants de notre société. Il faut une réflexion continue pour améliorer la stabilité de nos actions. La brigade des mineurs est sur le terrain et nous donne du feed-back et en fonction de cela je m’assure à ce que les droits des enfants soient respectés.

L’affaire de Bord-Cascades est un cas où des enfants sont au milieu de la violence domestique. Bien souvent lorsqu’on pense à la violence domestique, nous avons tendance à ne penser qu’à la femme. Ce qui est arrivé démontre clairement que les enfants sont concernés par ce fléau.

Dans certains cas, les enfants sont à risque. Lorsqu’une bagarre éclate, ce sont eux qui se retrouvent au centre. Ici il y a eu des blessures physiques puisqu’un enfant a été blessé au sabre mais il y a aussi des séquelles qui ne sont pas visibles comme un sévère traumatisme.

Faisons-nous assez pour lutter contre la violence domestique ?

Assez sûrement pas selon moi. Mais nous effectuons beaucoup de travail à cet effet. La sensibilisation est un aspect très important. Il faut multiplier nos efforts.

Qu’est-ce qui explique que la violence domestique soit toujours aussi présente ?

Pour qu’un homme ne lève pas la main sur son épouse, il faut qu’il comprenne et soit éduqué. C’est pour cela que les actions de sensibilisation sont importantes. Il ne s’agit pas seulement d’effectuer des causeries de gauche à droite. Il faut une sensibilisation profonde à travers des sketches et autres activités pédagogiques qui permettent aux personnes de comprendre que la violence conjugale ne mène nulle part et ne comporte que des effets néfastes. Il faut que nous réfléchissions à notre stratégie de sensibilisation.

Avec l’aide de l’Union européenne, nous allons multiplier nos actions d’éducation. Lorsque nous menons un combat contre la violence domestique, il faut qu’il y ait une synergie entre les différents stakeholders. Les grands-parents ont aussi un rôle important à jouer. Il y a un travail pour promouvoir la paix. Le combat contre la violence, c’est la promotion de la paix au sein d’une société.

Nous, à l’Ombudsperson for Children, cette année, notre résolution c’est d’être encore plus sur le terrain. Il nous faut être sur le pied de guerre pour protéger nos enfants et nous agissons comme chien de garde afin de s’assurer que ceux qui s’occupent des enfants le fassent de la meilleure façon possible.