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Patrimoine: Draupadee Ammen Temple, témoin de l’histoire de Stanley
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Patrimoine: Draupadee Ammen Temple, témoin de l’histoire de Stanley
Un couple de paons évolue dans l’enclos. Le cou bleu nuit du mâle accroche le regard. De l’autre côté de la clôture, Vega Paniapen, président de la Kistnen Mestree Tamil Benevolent Society, attire l’oiseau au bec acéré «qui peut tuer un serpent».
Dans un sourire, il raconte que dans son entourage on dit que le cri de l’oiseau sonne comme son prénom, Vega. Ou encore que l’oiseau se met à crier quand il démarre sa voiture. À ces anecdotes, on comprend qu’il est le seul à oser le caresser. Ces histoires traduisent surtout son attachement au Draupadee Ammen Temple de Stanley.
Le temple gardé par ses tigres de béton célébrera ses 150 ans d’existence à la fin de l’année. Le coup d’envoi d’un an d’activités a lieu aujourd’hui. De quoi revenir à 1870.
À l’époque, des travailleurs engagés sont dans les champs de Stanley Sugar Estate. La propriété sucrière appartient à la famille Antelme, qui compte parmi ses membres sir Célicourt et l’honorable Edgar. Ces travailleurs engagés font leur dévotion dans un temple en aloès et toit de paille. Ils sont regroupés au sein de la Mauritius Hindoo Tamulall Benevolent Society (l’ancêtre du Kistnen Mestree Tamil Benevolent Society). «À l’époque, à côté du temple au toit de paille, il y avait une salle en tôle. Les activités sociales avaient plus d’importance que le temple, parce qu’on y recevait tous les gens du quartier. C’est pour cela qu’aujourd’hui il y a la Cooperative Credit Union, la branche de scouts qui a 40 ans, des cours de l’université du troisième âge et l’association de femmes, qui sont ouverts à tous et ne sont pas réservés aux dévots», explique le président. «Nous ne nous occupons pas que de religion.»
En 1917, la société achète le terrain – moins d’un demi-hectare – à la propriété sucrière de Stanley… pour Rs 200. «Sa lepok la ti boukou sa.» Un ouvrage retraçant l’histoire du temple (A dip in the past of the Stanley Draupadee AmmenTemple de Rajenthirum Tirvengadum) précise que le terrain avait été évalué à plus de Rs 486 500. Mais l’honorable Edgar Antelme a fait don de sa part à la benevolent society. La vente a eu lieu «aux charges ordinaires (…) pour le prix de Rs 200 ».
Pour se rendre compte de la superficie initiale du terrain, il faut ressortir dans la rue. Vega Paniapen explique : «À côté du Draupadee Ammen Kovil, il y a un kalimaye et l’ancienne église de Sainte Anne (NdlR : édifice construit avec des pierres de l’ancienne sucrerie de Stanley, qui est classé patrimoine national). C’est notre société qui a fait don de ces parcelles de terrain pour la construction des deux autres lieux de culte.»
Le président de la benevolent society d’ajouter : «Quand on dit travailleurs engagés, on a tendance à croire que c’était une seule catégorie de gens. Me ti ena tou. Tou ti pe viv ansam kouma enn fami.» Un «environnement» qu’il est fier de contribuer à préserver.
Cent cinquante ans et une histoire humaine. Le responsable envisage-t-il de demander l’inscription du Stanley Draupadee Ammen Kovil au patrimoine national ? Vega Paniapen dit seulement : «Ce n’est pas à l’agenda. Qu’est-ce que cela va nous rapporter ?»
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