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Sodomie: victime de la revanche d’une transgenre
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Sodomie: victime de la revanche d’une transgenre
Le cas de cet étudiant indien, qui a fini en prison pour sodomie, remet sur le tapis toute la polémique autour de cette pratique illégale chez nous.
Coup dur pour un étudiant indien. Arrêté le 7 janvier pour sodomie, s’est retrouvé dans de beaux draps après avoir porté plainte contre une transgenre qui a cambriolé la maison de sa sœur... Pour se venger, le transexuel – qui est travailleuse du sexe – l’a tout simplement balancé à la police. De quoi relancer, du coup, le débat autour de cette pratique sexuelle.
Le suspect fait face à une charge provisoire de sodomie en vertu de l’article 250 du Code pénal. Il pourrait être condamné à effectuer des travaux forcés pour une durée ne dépassant pas cinq ans.
Ce cas interpelle en ce qu’il s’agit des débats autour de cet acte sexuel. Ridwan Ah Seek, membre du Collectif Arc-enCiel, avait justement déposé une plainte en Cour suprême pour contester la constitutionnalité de l’article 250 du Code pénal, le 25 octobre 2019. «J’ai entamé cette démarche car l’article en question va à l’encontre des droits humains. Ce que deux personnes consentantes font dans leur chambre ne peut pas être punissable par la loi. Que ces gens soient homosexuels ou hétérosexuels, ce n’est pas normal qu’ils vivent dans la peur d’être punis pour un acte qui est censé être privée.»
De plus, il est d’avis que cette loi contribue aussi à la stigmatisation des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT). Ridwan Ah Seek ajoute que le cas de l’étudiant indien démontre que cette loi est non seulement archaïque, mais qu’elle sert aussi à augmenter les cas de chantages ou de «fraudes». «Il sera jugé pour avoir eu des relations consentantes avec une personne. Ce n’est pas juste.»
L’Indien a foulé le sol mauricien il y a six mois pour des études au sein d’une université privée. Il s’installe avec sa sœur aînée et deux autres amis, également étudiants. Tous louent un appartement dans le centre-ville de Quatre-Bornes.
L’étudiant a toujours eu une préférence pour les hommes mais il ne l’a jamais dit à personne. «Il a toujours été un homme solitaire. Il n’aime pas parler de ses affaires personnelles», confie un de ses amis.
Lorsque le jeune homme a été arrêté le 7 janvier, ses amis sont sous le choc. «Il y a quelques semaines, un homme habillé en femme s’est introduit chez nous. Il y avait seulement ma copine à la maison, lui, était allé acheter du pain», explique notre interlocuteur.
Lorsque la jeune femme aperçoit le transexuel chez eux, elle se met à crier. L’étudiant, qui entre-temps retourne de la boulangerie, essaie d’arrêter le transexuel mais il a pu s’enfuir. «On a ensuite découvert qu’il manquait Rs 5 000 dans le sac de ma copine. Il disait savoir qui c’était. Il est allé porter plainte au poste de police de Sodnac.»
Quelques jours plus tard, le 7 janvier, c’est la surprise pour tous ceux qui était dans l’appartement. «Les policiers sont venus et l’ont arrêté. Nous étions sous le choc. On avait du mal à comprendre ce qui se passait.» C’est après avoir été arrêté que l’étudiant a avoué avoir eu des relations sexuelles avec «l’homme habillé en femme».
Selon nos recoupements, le jeune Indien avait retenu les services du transexuel il y a quelque temps. Celui-ci, qui se fait appeler «Isabelle», se serait vengé après la plainte pour vol. «Lorsque nous l’avons arrêté, il a porté plainte à son tour contre l’Indien. Il l’a accusé de sodomie. Et lorsque nous avons arrêté le ressortissant indien, il a avoué avoir eu des relations avec le transexuel», confie une source policière.
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