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School Certificate: 3 élèves sur 10 seulement passent en Grade 12
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School Certificate: 3 élèves sur 10 seulement passent en Grade 12
L’attente a été longue pour les 18 659 élèves qui avaient pris part aux examens du School Certificate (SC) et du GCE ‘O’ Level en octobre-novembre dernier. Les résultats sont tombés hier, via le site Web de Cambridge International Education et les collégiens ont pu en prendre connaissance. Le Mauritius Examinations Syndicate (MES) a, hier soir, rendu publiques les statistiques sur ces examens. Un premier chiffre saute aux yeux : seuls 5 518 élèves, sur les 18 659 «school candidates», ont pu obtenir un minimum de 5 «credits» pour accéder au Grade 12, cette année. Soit environ 3 candidats sur 10.
Déjà, il faut savoir qu’ils étaient 15 419 enfants à concourir pour le SC et 3 240 pour le GCE ‘O’ Level. Pour le SC, sur les 15 419 candidats, 10 937 ont été reçus, ce qui fait un pourcentage de réussite de 70.93 % (71,5 % pour la cuvée 2018). Pour être comptabilisé comme ayant réussi le SC ou le GCE ‘O’ Level, il faut que le candidat ait été reçu un anglais.
Comme le gouvernement a décidé que, cette année-ci, pour accéder au Grade 12 il faut que l’enfant ait eu un minimum de 5 «credits», force est de constater que, selon les chiffres du MES, 13 141 élèves (SC et GCE ‘O’ Level inclus) ne pourront «meet the grade», car ils n’ont obtenu que 4 «credits» ou moins. Seuls 5 518 élèves, donc, pourront entamer leur Higher School Certificate (HSC), en Grade 12, cette année.
Options
Il faut savoir que l’aventure scolaire ne s’arrête pas là pour tous les 13 141 élèves qui n’ont pas eu les 5 «credits». Certains d’entre eux vont devoir redoubler le SC cette année-ci, d’autres seront dirigés vers les centre préprofessionnels du Mauritius Institute for Training and Development, alors que certains iront vers les Polytechniques ou vers d’autres centres de formation. Certains pourront rejoindre un collège privé payant (voir plus loin) pour une énième tentative au SC. Ou tout simplement, ils rejoindront le marché du travail.
Soulignons que 4 461 «school candidates», sur les 18 659, n’ont eu aucun «credit» (NdlR, il faut que l’élève ait un ‘aggregate’ situé entre 1 et 6 pour avoir un ‘credit’). Pour la cuvée 2019, 1 341 enfants ont eu 5 «credits», 1 043 ont eu 6 «credits», 1 158 élèves ont eu 7 «credits» et 1 869 ont eu 8 «credits».
Ceux qui ont fait 100 %
Parmi les collèges qui ont eu 100 % de réussite figurent les établissements suivants : Dr Maurice Curé SC, Droopnath Ramphul SC, Forest-Side SSS (Girls), Gaëtan Raynal SC, Mahatma Gandhi Institute, Queen Elizabeth College, collège Royal de Curepipe. Le collège Royal de Port-Louis, avec 99,4 %, connaît un échec sur ses 171 candidats. 21 de ses élèves ont eu 6 «unités» alors qu’elles sont 45 filles du QEC à obtenir ce même résultat.
Les 3 «Credits» en 2011
<p style="text-align: justify;">Pour rappel, en 2011, Vasant Bunwaree, ex-ministre de l’Éducation, avait décidé de ramener le nombre de <em>«credits» </em>à trois pour accéder aux classes du HSC. Subséquemment, en 2017, Leela Devi Dookun-Luchoomun, la ministre de tutelle, avait annoncé que les élèves qui prendront part aux examens du SC en 2019 devront satisfaire le critère des cinq <em>«credits» </em>pour être admis en Grade 12, en 2020. L’an dernier, ce critère d’admission en Grade 12 était de quatre <em>«credits».</em></p>
Troisième essai l’option des «Fee-Paying Schools»
<p style="text-align: justify;">Ceux n’ayant pas eu les 5<em> «credits»</em> requis pour la deuxième année consécutive, n’auront pas d’autre choix que de mettre fin à leur scolarité. <em>«À moins qu’ils veuillent tenter le coup une troisième fois, à ce moment-là ils devront avoir recours aux collèges privés payants. Attention, il ne s’agit pas de ceux qui sont subventionnés par l’État»</em>, explique Basheer Taleb, le président des managers des collèges privés. </p>
<p style="text-align: justify;">Pour sa part, il soutient que c’est une bonne chose de rehausser le niveau de l’éducation, en rendant les 5<em> «credits» </em>obligatoires mais qu’<em>«il fallait trouver une bonne formule pour le faire. La, koumadir pé ménas bann zanfan. Koumadir pé dir séki pann gagn zot 5 credits, zot out.»</em></p>
Deveshay Chaddahoy: assiduité et persévérance récompensées
Il est 10 heures. L’ordinateur portable de Deveshay Chaddahoy, 16 ans, est déjà allumé. Assis dans sa salle à manger, cet élève du collège d’État B. Ramlallah, de Mapou, ne tient pas en place. Impossible de passer à côté du stress qui a envahi ses gestes. Ses mains tremblent quand il pianote sur son clavier. Il ne lui faut qu’un clin d’oeil pour que l’incertitude se transforme en soulagement et satisfaction. Il a réussi. Il les a, ses 5 «credits». Sa mère et d’autres membres de la famille ne tardent pas à s’approcher de l’adolescent.
Les yeux remplis de larmes mais néanmoins toute fière de son fils, Surekha Chaddahoy, 49 ans, le serre dans ses bras. Elle le félicite pour avoir tenu sa promesse, celle de réussir haut la main ses examens du SC, en obtenant les 5 «credits» requis. «Je ne m’attendais pas à ce résultat. C’est vrai que j’aurais aimé avoir plus de credits mais mes efforts ont tout de même payé», déclare le jeune garçon, ému.
Cela fait quelques années maintenant que Deveshay Chaddahoy habite seul avec sa mère à Notre-Dame, Montagne-Longue. Derrière ces résultats se cachent des années d’efforts et de persévérance, tout comme de nombreuses nuits blanches, passées à travailler avec assiduité. «Je prenais des leçons particulières presque tous les jours. Je m’organisais afin de pouvoir faire tout ce qu’il fallait pour réussir.»
Sa maman, qui a un problème d’audition, a grandement contribué à cette réussite. «Le succès de mon fils est un but que l’on vise depuis plusieurs années», précise cette mère courage. Serveuse dans un snack, elle dit avec fierté que «monn tonbé levé pou ki mo garson gagn bon rézilta». Elle ajoute : «J’étais tout aussi stressée que lui et j’ai fait tout ce que je pouvais afin qu’il puisse réussir. Cela m’enchante de savoir qu’il a eu les credits demandés… Il a fait tant d’efforts, vous savez.»
Une cousine de Deveshay Chaddahoy, Venita Ramburuth, confie aussi à quel point le jeune garçon a redoublé d’efforts dans ses études. «J’étais supply teacher en Art and Design et je l’aidais dans ses travaux. Mon cousin n’a jamais été un garçon paresseux. Je suis très fière de lui.» Une joie immense que la famille compte bien fêter.
Quand 4 «credits» ne suffisent plus
Elle a 17 ans. Élève au Friendship College de Goodlands, Milena Jean-Pierre est à sa seconde tentative aux examens du School Certificate. Nous l’avons accompagnée hier matin, à Cap-Malheureux, pour découvrir avec elle ses résultats. Sourire aux lèvres, elle se dit confiante quoique le stress soit là. «J’ai travaillé dur pour pourvoir accéder en Grade 12 cette année. Je veux poursuivre mes études et devenir enseignante», dit-elle. Elle affirme avoir étudié jour et nuit et a même obtenu de bons résultats pour ses mock examens, lors du deuxième trimestre scolaire, l’an dernier.
À 10 heures tapantes, l’heure à laquelle les résultats sont mis en ligne sur le site Web sécurisé de Cambridge, la jeune fille brûle d’impatience. Ses parents sont avec elle. Le papa, Giovani Jean-Pierre, est gardien de prison. Une poignée de secondes plus tard, Milena Jean-Pierre pousse un cri de désespoir : elle vient de réaliser qu’elle n’a pas les 5 «credits» demandés pour pourvoir accéder en Grade 12 (ex-LowerVI). Ses résultats sont bien meilleurs que lors de sa première tentative mais elle n’a eu «que» 4 «credits»… «Qu’est-ce que je vais faire ?» se demande la jeune fille, qui voulait tant poursuivre sa scolarité. «Je ne veux pas abandonner. Je fais quoi, papa ?» lance-t-elle, désespérée, à son père.
Rapidement, elle se ressaisit et essaie d’analyser les options qui s’offrent à elle. Elle se dit qu’elle peut chercher une école privée payante (fee-paying school), où elle pourra avoir la possibilité de faire une troisième tentative pour le SC tout en étant scolarisée en Grade 12. Ou elle peut aussi suivre des cours de formations, professionnels ou académiques. «Ou je peux aussi essayer de voir avec mon école si je peux quand même monter en Grade 12…» Chose qui ne s’annonce pas aisée car, dorénavant, il faut absolument avoir, au minimum, 5 «credits» pour accéder au Grade 12.
Son père, un peu abasourdi au début, tente tant bien que mal de consoler sa fille. «Je trouve que c’est une très bonne performance de sa part. D’ailleurs, elle a eu un pass, elle n’a pas échoué. On étudiera ensemble les options pour qu’elle ait un avenir. Mais oui, je suis très fier d’elle !»
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