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Feeder Buses: la note s’annonce salée… par millions
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Feeder Buses: la note s’annonce salée… par millions
Le Conseil des ministres a tranché vendredi 24 janvier. Désormais, les passagers qui voyageront par les «feeder buses», devront payer Rs 15, peu importe le trajet. Et ceux qui prendront ce moyen de transport pour se rendre à une station de métro bénéficieront eux d’un rabais de Rs 5. Ce qui laisse entendre que l’État devrait lourdement subventionner ce système. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la note s’annonce salée.
D’abord, car l’État investit déjà Rs 1,2 milliard dans le transport public gratuit chaque année. Une somme payée aux compagnies d’autobus, en se basant sur des estimations faites quant au transport de personnes âgées et scolaires. Dans les milieux proches, l’on indique que le paiement de ces subventions se fait dans l’opacité car aucun moyen fiable n’existe par rapport au nombre exact de bénéficiaires du transport gratuit.
C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, qu’un «cashless system» devait accompagner l’entrée en opération du métro et des «feeder buses». Une seule et unique carte électronique devait permettre aux voyageurs d’accéder à ces deux modes de transport, apportant ainsi un contrôle en temps réel du nombre de passagers.
Le système devait aussi assurer que ces derniers prennent les «feeder buses», qui passent dans des zones résidentielles, à proximité des maisons, pour ensuite rallier le métro. Sauf que le scénario a beaucoup changé.
Nombre doublé
Désormais, les Mauriciens peuvent profiter de ce service subventionné par le gouvernement pas que pour prendre le métro. «Déjà, sous le Free Travel Scheme, entre Rs 35 000 et Rs 50 000 sont octroyées aux compagnies d’autobus pour chaque autobus. Cette somme sera beaucoup plus conséquente dans le cas des feeder buses», avance-t-on dans les milieux proches.
Pourquoi ? On explique que ces autobus devront rouler pendant au moins 16 heures par jour, c’est-à-dire dès 5 heures du matin jusqu’à 23 heures. Deux chauffeurs et deux receveurs, soit quatre personnes, devront travailler chaque jour par autobus selon deux «shifts». Si l’on estime que le salaire minimum d’un chauffeur et d’un receveur tourne autour de Rs 25 000, les compagnies d’autobus devront prévoir au moins Rs 100 000 par mois rien qu’en termes de rémunérations pour chaque autobus.
De plus, les «feeder buses» devront être plus présents sur les routes, étant donné qu’ils sont attendus à des intervalles précis, soit après un quart d’heure. «Qu’ils obtiennent des passagers ou pas, les autobus sont tenus de circuler car ils ont un arrangement avec le gouvernement. Les dépenses seront automatiquement plus conséquentes», avance-t-on.
D’ajouter que la phase 1 du projet nécessite l’apport de 55 «feeder buses». Avec le lancement de la deuxième phase, ce nombre sera doublé, avec 110 véhicules en circulation.
«Catastrophe...»
Entre-temps, le gouvernement continuera à payer pour le transport gratuit mais au final, créera de nouvelles routes. Celles-ci devraient sans doute attirer plus de Mauriciens, qui choisiront de prendre un autobus qui passera à proximité de leur domicile.
Interrogé par l’express, Sidharth Sharma, Chief Executive Officer de Rose-Hill Transport, souligne qu’il est encore prématuré d’évaluer les coûts exacts des «feeder buses», d’autant plus que la période de gratuité pour les «feeder buses» n’a pas encore pris fin. Mais il précise qu’il faut que le service soit profitable. «Il n’y a rien de formel sur le montant des subventions car les chiffres oscillent tous les jours. C’est vrai qu’il est important pour nous de couvrir les coûts au final».
Même son de cloche du côté de Swaley Ramjane, Managing Director du groupe UBS. Ce dernier parle même de flou autour de ce service depuis que le gouvernement a avalisé le prix du ticket. «Sans le cashless system, qui avait été annoncé au départ, je ne sais pas trop comment le service fonctionnera. Comment savoir qui paiera Rs 10 ou Rs 15 ? Est-ce que cette somme reviendra à la compagnie Metro Express Limited ou aux compagnies d’autobus ?»
Face à toutes ces questions, les responsables des compagnies d’autobus ont réclamé une rencontre avec le ministre Alan Ganoo pour y voir plus clair. «On comprend que le service nécessite une période de rodage mais si cela ne marche pas, ce sera la catastrophe», prévient Swaley Ramjane.
Selon une source proche du dossier, il faudra au moins 25 à 30 passagers par trajet pour que les «feeder buses» soient viables, y compris en dehors des heures de pointe. «Si ces autobus ne sont pas remplis à l’aller comme au retour, le gouvernement n’aura pas d’autre choix que de décaisser des millions de roupies...»
L’express a sollicité le ministre du Transport Alan Ganoo mais il n’a pas répondu à nos appels. Nous avons également envoyé nos questions à Metro Express Limited. Une réponse est attendue.
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