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Tranquebar: la maison de Gianchand réduite en cendres par… un voleur
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Tranquebar: la maison de Gianchand réduite en cendres par… un voleur
Son histoire est touchante, tragique. La maison de Gianchand, qu’il a mis tant de temps à bâtir, a été détruite par un incendie. Provoqué par un voleur. Récit.
Il ne sait plus quoi faire. Anéanti, Gianchand Beeharry, 65 ans, tente tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau. Pour cause. Sa demeure, sise à Tranquebar, a été ravagée par les flammes. Celle où il habite depuis 20 ans. Celui qui a provoqué l’incendie n’est autre qu’un voleur.
Des tonnes de débris. C’est tout ce qui reste de la maison de Gianchand Beeharry, à la rue Jules-Mallac, à Tranquebar. L’homme de 65 ans a eu la désagréable surprise de constater qu›il avait reçu la visite d’un voleur à son domicile le lundi 27 janvier. Le malfrat a non seulement fait main basse sur ses affaires, mais a également mis le feu à sa demeure. Cela dans le but de ne laisser aucune trace de son passage, d’effacer les preuves.
C’est en rentrant chez lui que le sexagénaire dit avoir aperçu «de grandes flammes». Les pompiers, même s’ils se sont rendus sur place le plus rapidement possible, n’ont malheureusement rien pu sauver.
En ce jeudi après-midi, le temps chez le vieil homme semble s'être arrêté. À ses côtés, son fils, qui habite avec lui. Sa femme est décédée depuis quatre ans. Tout est parti en fumée, seuls les souvenirs restent. Ils ne sont que deux, donc, à occuper les «ruines» de la maison. Il y a aussi d’autres proches qui sont sur place depuis des jours, pour les aider… Pas question, disent-ils, de rester insensibles à ce que vivent ces deux membres de leur famille. «Déga-la enorm. Pe netwayé mem pa pé fini», laissent-ils entendre. Gianchand Beeharry est lui, à bout de forces. «Tou pou bizin refer, la. Nanyé pann resté.» D’ailleurs, le feu qui s’est propagé a également endommagé les fils électriques. «Népli ena kouran dan lakaz.» Qui plus est, l’odeur sur place est intolérable. Du sol au plafond, tout a brûlé. Les murs, jadis blancs ont viré au noir charbonneux. «Ou pé get sa la… difé-la inn mem al ziska lor dal!»
Dans une des chambres, le béton au plafond commence même à s’effondrer. Les officiers de la Sécurité sociale se sont rendus sur les lieux, jeudi après-midi. «Ils nous ont donné l’assurance qu’ils allaient nous aider. Mais ce ne sera pas évident de tout reconstruire à zéro. La bizin dir ki nou pena nanyé!»
Le jour fatidique, père et fils étaient tous deux au travail. Ils vendent des journaux et de la nourriture, dans un petit emplacement, au coin du collège G.M.D. Atchia tout près du Champ-de Mars. «Nous ne nous doutions de rien. Sa zour-la nou finn al travay normal. Kan nou pé retourn lakaz ki nou finn trouv difé pé pran», avance Gianchand Beeharry.
Ce dernier a essayé de maîtriser le sinistre. «Mais c’était impossible. Entre-temps, les pompiers sont arrivés.» Jusqu’aujourd’hui, père et fils ne peuvent évaluer le montant des dégâts. «Difficile aussi de dire ce qu’il a bien pu emporter. Tout ayant brûlé dans cet incendie, nous ne savons pas ce qu’il a pris.» Le fils explique aussi qu’il y avait une somme d’argent à la maison, mais qu’ils n’ont rien trouvé. Kapav linn pran, kapav inn brilé. Zamé nou pou koné», dit-il le regard dans le vide.
Pour accomplir son méfait, le voleur a aspergé la maison d’huile de cuisine à des points stratégiques, là où il était sûr que le feu se propagerait rapidement. «Sur le sofa, dans les chambres, là où sont les rideaux. Li finn zet delwil, apré linn met difé.» Comment le savent-ils ? À jeudi après-midi, alors qu’ils avaient retiré une partie des débris, les traces de l’huile étaient toujours visibles à plusieurs endroits, sur le mur, le carrelage, ou du moins ce qu’il en reste…
Pour ce qui est du voleur, ils expliquent, tous deux, qu’ils le connaissent, étant tous des habitants de Tranquebar. «Nou koné kisann-la, nou konn li tré bien. Nou pa frekenté. D’ailleurs, nous n’avons jamais eu de problème avec lui. Nous sommes des gens tranquilles.» Qui plus est, ce n’est pas la première fois que les Beeharry reçoivent la visite d’un voleur. «Finn deza gagn bann ka avan. Ti kokin tou. Mé pa ti grav kouma sann fwa-la. Nou pa konpran kifer linn bizin met difé.»
Aujourd’hui, Gianchand Beeharry lance un appel, un cri du cœur, à tous ceux qui voudront bien l’aider à reconstruire sa maison. «Des meubles, des matériaux pourraient nous aider. Mon métier ne me permet pas de tout recommencer. Surtout à mon âge !» Depuis le jour où sa maison a brûlé, personne ne travaille. «Kouma pou travay? Pé bizin get lakaz avan! Mo remersié bann seki pou ed mwa davans… »
Le suspect : «Mo finn fer enn erer»
Jagdishwar Kitnarain, un habitant de Tranquebar âgé de 34 ans, a été arrêté lors d’une opération le même jour. Il est soupçonné d’être entré par effraction chez les Beeharry et d’avoir mis le feu à leur maison. Les officiers du Scene of Crime Office, mandés sur les lieux, ont eu vite fait de constater que l’incendie était d’origine criminelle. Lors de son interrogatoire, le voleur est passé aux aveux. «Mo finn fer enn erer monn ové. Mo ti al rod kas pou kokin kot sa dimounn-la. Monn devid partou mo pann gagn nanyé. Monn gagn laraz lerla monn met difé», a-til expliqué aux enquêteurs…
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