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Quarantaine à l’hôpital de Souillac: «Pire que des prisonniers !»
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Quarantaine à l’hôpital de Souillac: «Pire que des prisonniers !»
Un traitement «déplorable». Un «énorme» manque de communication. Voilà ce que déplorent plusieurs personnes, rentrées au pays à bord d’un vol de MK en provenance de Hong Kong et placées en quarantaine à l’hôpital de Souillac, depuis le lundi 3 février.
D’aucuns affirment qu’ils n’étaient nullement au courant du fait qu’ils allaient être placés en quarantaine, une fois sur le sol mauricien. D’ailleurs, ce n’est qu’une fois à l’aéroport qu’ils ont appris qu’ils devaient être conduits à Souillac. «Nous avons dû attendre des heures, avant que le véhicule ne vienne nous récupérer.»
À l’hosto pas de masque, un manque d’hygiène «terrible» dans les toilettes, pas de climatisation et ceux qui sont en quarantaine doivent eux-mêmes faire leur lessive. «Pire que des prisonniers. Nous en avons ras-le-bol de devoir rester ici. Nous n’avons pas suffisamment de congé. Eski travay pou aksepté? Si lapey koupé, zot pou donn nou nou kas? Si ena business, nou bann loss, minister pou ranboursé?»
Quant à la nourriture, elle serait infecte. «Kan kozé zot dir nou nou pa dan lotel isi. Nous ne demandons pas de plats gastronomiques mais des choses qui soient au moins comestibles !» De plus, de la nourriture pour bébé, il n’y en a pas. «Zanfan pe bizin res koumsa mem, bizin esey fer zot manz seki gagné!»
Ceux qui sont à l’hôpital de Souillac déplorent aussi le fait que durant les jours qui ont suivi leur mise en quarantaine, il n’y avait pas de climatisation. «Pa ti ena drwa mem ouver lafénet. Ti ena zis bann tipti ventilater.» Ce n’est que trois à quatre jours plus tard que le nécessaire a été fait. «Lerla ou trouv dimounn inn koumans travay ziska tar! Ziska 3 zer di matin zot inn travay dan lasal», indique-t-on.
Pour en revenir aux toilettes, qui sont déjà dans un état insalubre, elles feraient aussi office de «cuisine»... «Laba mem pe bizin al lav vaiselle. Alors que nous parlons d’hygiène, voilà, l’hygiène à Maurice.» Pour ce qui est de leur lessive, ils doivent s’atteler à la tâche, eux-mêmes. «Pas de visite autorisée, les proches ne viennent pas. Ena finn déranzé depi lwin mé pé perdi lor simé. Bann dimounn pe res san linz, san lasiet.»
Quant aux masques, le jour où ils ont atterri à Maurice, ils n’y ont pas eu droit, puisqu’il n’y en avait pas. «Même en salle, pour les enfants, il n’y avait pas de masque. Bann infirmier-la ti dir péna okenn mask zanfan ki disponib. Ils n’ont aucune formation pour ce qui est des enfants. Par exemple, un enfant ne va pas rester tranquille. Il marche, il bouge, il joue tout le temps. Zot pa konpran sa. Se chagrinant pou bann zanfan , ki pa konn nanyé, pé bizin ress dan sa plas enfermé-la, kot péna okenn aération.»
Keramuth Alladin a lui aussi «visité» le centre de quarantaine. Sa fille, qui étudie en Chine, est rentrée au pays le jeudi 30 janvier et elle faisait de la fièvre. Il affirme qu’il avait l’impression d’être dans un film. «Fodé ou viv limem pou koné ki été sa!» Les tenues, la façon de procéder, les équipements, tout était «étrange». Pour ceux qui n’ont pas l’habitude de voir cela…
Et puis, cette épreuve, soutient le père de famille, a été un véritable enfer. «Surtout pour moi, qui suis très actif. Du matin jusqu’au soir, je m’occupe de mon entreprise (NdlR, il confectionne des canapés).» Or, là-bas, il n’y a rien à faire. Même pas une télé. Nous ne sommes pas des gens malades. Nou bien nou. Nou pa pe bwar médsinn. Nou fit. Mo dir sa plas-la plis ki prison sa. Gagn drwa sorti zis pou al twalet.»
Pour rappel, si sa fille a pu regagner son domicile le même jour, soit jeudi, quelques jours plus tard, soit le dimanche 2 février, ayant fait de la fièvre, elle a été placée en quarantaine avec tous les membres de sa famille, dont Keramuth Alladin, sa femme, ses deux autres filles et son fils. Les autorités voulaient s’assurer qu’ils ne présentaient «aucun risque». Un jour après, ils ont tous pu regagner leur domicile, sauf l’étudiante en question. Cette dernière est toujours en observation à Souillac.
Qui plus est, sollicité pour une réaction au sujet des doléances de ceux qui sont placés en quarantaine, le ministère de la Santé indique qu’ils ont été pris de court par le coronavirus, mais que, n’empêche, ils ont pris les mesures nécessaires pour prévenir toute contamination avec les moyens du bord. D’indiquer, par ailleurs, que des communications ont été émises au préalable concernant le vol en provenance de Hong Kong et que les personnes concernées ont aussi leur part de responsabilité. «Nous avons installé encore un climatiseur, pour les aider à se sentir mieux, souligne notre source. Nous leur demandons de coopérer.» Ajoutant qu’il y a eu quelques bisbilles entre patients.
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