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Nazia Hosany: «Ma fille a le devoir d’apporter son soutien en tant que médecin»
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Nazia Hosany: «Ma fille a le devoir d’apporter son soutien en tant que médecin»
«Être au service de l’humanité c’est être au service de Dieu.» C’est ainsi que Nazia Hosany résume le noble geste de sa fille, médecin volontaire, qui aide les autorités chinoises en pleine épidémie du Covid-19.
Alors que de nombreux parents dont les enfants étudient en Chine se sont fait un sang d’encre après l’éclatement du nouveau coronavirus, le Covid-19, il y en a une qui est restée complètement sereine. Elle l’est toujours. Elle, c’est Nazia Hosany, la mère de Sumayyah Hosany, médecin volontaire qui a pris la décision de rester en Chine pour soutenir les autorités chinoises.
L’express a rencontré Nazia Hosany à son domicile à Curepipe hier. Elle revient sur le parcours de son premier enfant, née en décembre 1989. «Sumayyah voulait toujours être médecin. Même si elle est issue d’une famille très conservatrice, son père et moi l’avions toujours encadrée et nous l’avions encouragée à poursuivre son rêve.»
Comment le choix s’est-il porté vers la Chine ? «J’y suis allée en 2006 dans le cadre de mes activités commerciales et j’ai beaucoup appris sur le pays et sur cette population remplie de valeurs. Sumayyah ne s’y est pas opposée, au contraire. Elle a été inscrite à l’Université médicale de Wenzhou en 2008.»
Depuis, la jeune femme a gravi les échelons avant d’obtenir son diplôme. Elle a pris de l’emploi dans une clinique privée. En 2016, elle a rencontré son futur époux, Hamad Abdul Zahir, qui est d’origine pakistanaise. Ils ne se sont plus quittés. D’ailleurs, le couple de médecins est uni non seulement dans la vie mais aussi dans leur métier et leur choix de rester en Chine.
N’a-t-elle pas peur pour sa fille ? D’emblée, Nazia Hosany dit non. «Pas du tout. C’est une combattante. Je sais que son mari et elle prennent les précautions nécessaires et nous sommes en contact tous les jours.»
Par contre, elle dit attendre le retour de son mari la semaine prochaine. Celui-ci s’est rendu en Inde le 7 janvier dans le cadre d’une prière. Il ignore le choix de sa fille pour l’instant car la prière à laquelle il participe exige qu’il n’ait aucun contact avec les proches. «Je suis sûre qu’il sera tout aussi compréhensif que moi. Il sera fier car être au service de l’humanité c’est être au service de Dieu.»
Nazia Hosany tient aussi à préciser que sa fille n’obtient aucun sou en retour. «J’ai vu de nombreux commentaires désobligeants sur ma fille sur les réseaux sociaux. Cela me fait de la peine mais moi je sais de quoi elle est capable. En ce temps dur, la Chine en général a besoin de notre soutien et non pas de notre mépris.»
Le Dr Sumayyah Hosany : «attention à ‘l’infodémie’»
Le Dr Sumayyah Hosany lance un appel aux internautes de dire non à la diffusion de la désinformation qui risque de créer davantage de psychose. «Combattons cette ‘infodémie’ ensemble.» Son travail principal est de contrôler la température de chaque individu qui passe au poste de péage. Même si tout se passe bien, elle dit avoir été marquée par un incident il y a quelques jours. «Un homme dans la soixantaine n’a pas compris le processus et il s’est mis à hurler. J’étais effrayée et un policier a dû m’aider. Mais la personne a finalement présenté ses excuses.» Le Dr Sumayyah Hosany soutient qu’elle n’est pas en contact avec d’autres Mauriciens qui ont fait le choix d’y rester. «Pour l’instant, le plus important c’est de continuer à prendre les précautions nécessaires comme recommandées par les autorités et il faut continuer à se serrer les coudes. Aidez-nous moralement, nous en avons besoin.»
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