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Le Souffleur, ce lieu qui entraîne tant de disparitions

21 février 2020, 22:00

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Le Souffleur, ce lieu qui entraîne tant de disparitions

Les falaises escarpées et dangereuses du Souffleur, de même que la mer houleuse qui vient s’y fracasser en permanence ne sont pas idéales pour des randonnées ou des baignades. Et ceux qui vont y pêcher, malgré les nombreux panneaux avertissant du danger, le font à leurs risques et périls. Depuis mardi, deux habitants de L’Escalier, Jean Nicolas Boudeuse, 29 ans, et Myke Benoit Mathieu, 46 ans, deux amis partis taquiner le poisson, sont portés disparus au Souffleur. Les recherches pour les retrouver se poursuivent. Les habitants, inquiets, réitèrent leur demande pour plus de surveillance du coin par les autorités policières. Car, dans le passé, nombre de noyades et d’accidents mortels y ont eu lieu. 

L’assistant surintendant de police (ASP) Reddy Luthmoodoo, de la National Coast Guard (NCG), qui supervise la division Sud et Est pour la garde-côte nationale, nous livre ses impressions sur les recherches effectuées en vue de retrouver les deux disparus. «Les recherches ont débuté mercredi, après une requête de la police de L’Escalier. Deux embarcations de la NCG, venant des postes de Souillac et de Blue-Bay, ainsi que l’hélicoptère de la police et des éléments de la Dog Unit ont été déployés au Souffleur. Ce matin (NdlR, hier matin), tous ceux concernés par les recherches ont effectué une sortie en mer peu avant 6 heures. On continue à chercher jusqu’à 18h 15, avec plusieurs équipes de relève. Le protocole est tel que les recherches se font pendant trois jours mais il y a toujours une équipe de surveillance qui continue après cela, si jamais les disparus ne sont pas retrouvés. Et il y a une équipe à terre, sur la côte, si jamais le corps d’un noyé vient s’échouer sur la plage. Nous avons aussi un véhicule de la police qui sillonne la côte, du Chaland jusqu’à Souillac.»

Le haut gradé met aussi en garde contre les dangers des falaises et de la mer, au Souffleur. «Quand la mer est relativement calme, il y a un lagon qui se forme près de la passe. Lors de la marée descendante, il y a des courants qui vous tirent vers la passe et qui vous jettent en dehors du lagon. Si vous n’êtes pas bon nageur, les risques de noyade sont très grands.» Il ajoute qu’il y a beaucoup de randonneurs qui descendent des falaises pour aller voir les grosses vagues de près, surtout dans l’optique de faire un «selfie». Un faux pas, dit-il, et la personne tombe à l’eau, avec les risques que cela entraîne.
 
«La mer est tellement dangereuse dans ce lieu qu’une vague forte peut vous jouer des tours et vous vous retrouvez en difficulté. Nous avons eu plusieurs cas de noyade dans le passé.Les gens s’exposent inutilement et prennent des risques avec leur vie. Il n’y a pas de loi qui permette à un policier ou à un garde-côte d’empêcher les gens de se baigner au Souffleur ou d’aller marcher au bord des falaises. On peut seulement sensibiliser le public aux dangers de ce lieu», affirme l’ASP Luthmoodoo. 

Pour rappel, pas plus tard que le 28 décembre dernier, Nirvan Joyram, 28 ans, s’est noyé au Souffleur, après s’être retrouvé en difficulté lors d’une baignade. En octobre 2014, il y eut deux morts au même endroit. Ridwan Sulliman, 20 ans, avait fait une chute de la falaise le 12 octobre et était décédé trois jours plus tard, des suites d’une fracture du crâne. Le 23 octobre, c’est un jeune pêcheur de 22 ans, Jean-Philippe Charles, qui meurt noyé. Depuis mardi, avec la disparition des deux habitants de L’Escalier, l’inquiétude est à son comble pour leurs proches.