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Quatre-Bornes: le serpent «golden tree» plane toujours
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Quatre-Bornes: le serpent «golden tree» plane toujours
Le golden tree snake n’a pas été retrouvé. Ce serpent, vivant dans les arbres et capable de sauter de branche en branche, a été vu à la rue Appadoo, à Quatre-Bornes, pendant la semaine par un individu qui souhaite rester dans l’ombre. Dans cette rue, personne ne semble croire à cette histoire, mais la photo en possession des fonctionnaires du National Parks and Conservation Service du ministère de l’Agro-industrie et des membres de la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) prouvent bien que le reptile était dans la région. D’ailleurs, les deux groupes étaient à sa recherche, mais n’ont pu le retrouver.
Or, depuis que le ministère a émis un communiqué pour demander au public de prendre contact avec lui si jamais le serpent est aperçu, plusieurs questions sont évoquées. L’une d’elles est sur la dangerosité de l’animal. Le golden tree snake est considéré comme un serpent «semi-venimeux». Vikash Tatayah, directeur de conservation au MWF, explique que les serpents sont répertoriés en différentes catégories. Dans le cas du golden tree snake, son venin n’est pas assez puissant pour tuer un homme, même s’il nécessite un traitement à la suite d’une piqûre. En revanche, il est assez puissant pour tuer ses proies habituelles notamment des rats, certains insectes, des lézards ou encore d’autres serpents.
Toutefois, il faut faire attention. «Même s’il est semi-venimeux, une personne mordue par le serpent pourrait faire une allergie ou une autre réaction, d’où la prudence recommandée», prévient Vikash Tatayah. D’ailleurs, ses crocs ne sont pas à l’avant de la mâchoire comme chez certains serpents, mais un peu plus à l’intérieur lui permettant de mieux chasser.
Risque de reproduction
Il est fort probable que le serpent soit arrivé à Maurice à bord d’un conteneur chargé à bord d’un bateau dans un des ports au sud-est de l’Asie. Les golden tree snakes sont présents au sud de l’Inde, en Chine, au Sri Lanka, en Thaïlande et au Bangladesh en particulier. Le ministère soupçonne que le reptile ait quitté le conteneur dans la région de Quatre-Bornes après le débarquement à Port-Louis.
Pour ce qui est du risque de la reproduction de l’espèce, Vikash Tatayah affirme que ce ne sera pas possible si le serpent est seul à Maurice, à moins que ce soit une femelle qui ait été fécondée avant l’embarquement, mais il est difficile de préciser si c’est le cas sans mettre la main dessus. Par ailleurs, les serpents qui vivent à Maurice ne sont pas de la même espèce. Il y a des couleuvres et le flower pot snake. Ce dernier est si petit qu’il peut être confondu avec un ver du jardin, sauf qu’il est noir et se déplace beaucoup plus vite. Au nord de Maurice, sur l’île Ronde, vit une espèce de boa endémique qui porte le même nom que l’île.
Un des prédateurs naturels des serpents qui vivent à Maurice est la mangouste. Toutefois, celui-ci chasse au sol alors que dans le golden tree snake vit dans les arbres.
«Il faut voir pour le croire»
À l’Appadoo Lane hier, la rue était presque déserte. Dans une cour, Kiran Pallut s’adonnait à ses tâches ménagères. «Si un serpent avait été capturé, nous l’aurions su. Mais c’est tout le contraire, l’endroit n’a jamais été aussi calme», nous confie ce père de famille. Il s’est renseigné auprès de sa femme. «Mon épouse a demandé aux voisins s’ils sont au courant de cette histoire. Personne ne connaît celui qui a alerté les autorités», ajoute-t-il. Toutefois, cette famille reste vigilante. Même son de cloche dans une autre rue. Sooren Sunassee est lui aussi sceptique. «En écoutant la radio, j’ai entendu parler d’un serpent non loin de ma rue, mais quand j’ai questionné le voisinage, il ressort que personne n’en est au courant.» Il n’empêche qu’il confie qu’il ne souhaite pas croiser le chemin de cet animal. Zul Ramiah, un autre habitant, a appris la nouvelle par sa fille. «Ma fille était paniquée en voyant cette nouvelle sur les réseaux sociaux et j’étais dans le même état car je déteste les reptiles», avoue-t-il. Du côté du poste de police de Quatre-Bornes, les officiers ne semblent pas être au courant de l’histoire. Au cas où vous apercevriez le «golden tree snake», il vous est conseillé de ne pas le manipuler et d’appeler la section National Parks and Conservation Service du ministère de l’Agro-industrie sur le 464 4053 ou le 464 4477 pendant les heures ouvrables ou sur le 5256 9740.
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