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Kate et Karen Foo Kune - dopage et élections: «On n’a pas connu d’épreuve aussi dure»
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Kate et Karen Foo Kune - dopage et élections: «On n’a pas connu d’épreuve aussi dure»
Neuf mois après avoir été contrôlée positive à un produit dopant, vous remportez les championnats d’Afrique. Comment avez-vous surmonté cette épreuve ?
Kate Foo Kune : Franchement, ce n’était pas facile de reprendre la compétition, surtout mentalement car j’étais un peu dégoûtée. Physiquement, je n’avais plus le même niveau et je perdais des rencontres contre des badistes moins bonnes que moi. Et, en pensant aux qualifications pour les Jeux olympiques, c’était beaucoup à gérer et je n’y arrivais pas au début. Mais avec le soutien de ceux qui m’entourent et avec beaucoup de détermination, j’ai pu tout surmonter. Je me suis entraînée sans relâche. Remporter les championnats d’Afrique est la cerise sur le gâteau. Cela m’a rendue plus forte et encore plus déterminée.
Et vous, que pouvez-vous nous dire sur la victoire de votre sœur ?
Karen Foo Kune : Je peux décrire cette victoire comme une fierté à trois niveaux. Premièrement, fière en tant que Mauricienne, deuxièmement fière en tant qu’ancienne joueuse de badminton et troisièmement fière en tant que sœur aînée. Surtout fière que Kate ait su surmonter cette épreuve traumatisante. Je sais que ma sœur a touché le fond. Et elle est remontée pour être au sommet, et cette victoire est encore plus belle. À présent, elle est proche de son objectif : se qualifier pour les Jeux olympiques et ce malgré le retard qui a été imposé sur elle.
C’est justement aux championnats d’Afrique, au Nigeria, que cette histoire de dopage a commencé en avril dernier. Comment se sent-on quand tout vous accuse ?
Kate Foo Kune: Ce n’est pas facile. Quand cette histoire a commencé, elle devait être confidentielle jusqu’à ce que le verdict tombe. Mais l’histoire a été dévoilée. On a commencé à m’accuser avant même d’attendre le verdict, qui a été en ma faveur. Pendant cette épreuve, je me suis sentie détruite, abandonnée, jugée... Je voulais crier ma détresse. Avec le temps, j’ai pu rebondir grâce au soutien des amis, de la famille et même d’anonymes. C’est pour eux que je vais continuer à me battre pour la justice.
Cette suspension prend fin alors que la campagne électorale bat son plein. Gérer le stress de ces élections et le stress en famille n’a pas dû être facile…
Karen Foo Kune : On n’a pas connu d’épreuve aussi dure. Il a fallu gérer la campagne qui a été courte et intense. Chercher ma qualification pour les JO de 2008 a été rude mais l’épreuve de la campagne électorale a été dure, surtout mentalement. Mais en tant qu’athlète, j’ai appris à gérer le stress et la pression, ce qui m’a permis de rebondir. Je me suis donnée à fond dans la campagne pour ne pas avoir de regrets.
Selon la Fédération internationale de badminton, cette affaire est loin d’être close. Comment appréhendez-vous la suite ?
Kate Foo Kune : Il y aura un hearing dont la date n’est pas encore fixée. J’espère qu’encore une fois, justice sera faite.
Mais savez-vous réellement ce qui s’est passé ?
Kate Foo Kune : Je ne suis malheureusement pas encore en mesure de dévoiler mon point de vue car l’affaire n’est pas close. J’espère que bientôt je pourrai en parler ouvertement.
De votre côté, comment la famille a passé ces derniers mois ?
Karen Foo Kune : Cela a été difficile. Et mes parents pour ces derniers championnats d’Afrique se sont déplacés en Egypte et cela malgré leur crainte du coronavirus. Ils veulent s’assurer que tout se déroule correctement. On ne veut pas revivre cet épisode.
Justement, Kate Foo Kune, cette suspension vous a empêchée d’être présente aux derniers Jeux des îles, et rééditer la razzia de 2015 à La Réunion. Coup dur, non ?
J’étais triste de n’avoir pas vécu ces jeux car franchement c’était l’événement à ne pas rater ! Des JIOI qui se déroulent à Maurice face à un public extraordinaire, c’est rare. Triste de ne pas avoir pu remporter des médailles pour l’île. Mais fière de la performance de mes coéquipiers.
Le dopage dans le milieu du badminton est très peu connu. Connaissez-vous ce stéroïde que l’on aurait retrouvé dans votre sang ?
Kate Foo Kune : Je ne connais aucun stéroïde ! Encore moins celui retrouvé dans mon sang. Le badminton est un sport très propre. On n’entend pas parler de dopage et encore moins de cas liés aux stéroïdes. Ils ne servent absolument à rien au badminton.
Pourrait-on savoir comment vous avez passé ces quatre mois qui ont suivi votre suspension ?
Kate Foo Kune : Comme je n’avais pas le droit de m’entraîner avec mon équipe, je le faisais en individuel et j’ai fait beaucoup de fitness pour garder la forme. Mais certains jours, la motivation m’a fait défaut car ce n’est pas facile de garder espoir. Je n’ai pas voulu me voiler la face, j’ai même pensé que ma carrière était finie. Je me suis jetée dans les entraînements pour ne pas y penser.
En parlant de carrière, Karen Foo Kune, votre intervention au Parlement a été chaudement applaudie. Fière de vous?
Karen Foo Kune: Ce n’est qu’une semaine avant que le bureau politique m’a dit que je vais lancer les débats pour le MMM. Les nouveaux se devaient de commencer. Le soir même, j’ai débuté la rédaction de mon ‘Maiden Speech’. Et ce n’est que la veille de la présentation que j’ai terminé. J’y ai mis tout mon cœur. J’ai reçu un bon accueil des deux côtés de la Chambre et je les remercie pour l’encouragement.
Depuis votre élection, à quoi vos mandants doivent-ils s’attendre ?
Karen Foo Kune : Je sais que je suis face à une grande responsabilité et je tiens à réitérer ma gratitude envers les électeurs. Je vais travailler pour eux dans ma circonscription. Je vais être leur voix au Parlement. Je vais veiller au bien-être des habitants et je prendrai des décisions pour le pays et tous les citoyens.
Quels sont les sujets que vous comptez aborder lors de vos questions parlementaires ?
Karen Foo Kune : Je suis responsable des dossiers de la santé et du tourisme. Mais je suis aussi sensible aux problèmes des jeunes, des femmes, du sport. Il faut que la méritocratie prime. Et aussi sortir des sentiers de bas étage, le tout dans le respect mutuel.
Ce cas de dopage a permis à beaucoup de réaliser qu’il faut être sur ses gardes, vous en tirez quelle leçon ?
Kate Foo Kune : Je fais très attention à ce que je mange et consomme entre autres. Je reste sur mes gardes.
Et comment éviter que cela se reproduise pour n’importe quel sportif ?
Kate Foo Kune : J’en ai parlé aux Championnats d’Afrique lors du rassemblement de joueurs. Il faut se renseigner sur les contrôles anti-dopage et tenir à ce qu’ils soient respectés. Toujours boire d’une bouteille cachetée, ne manger que des aliments dont on est sûr de la provenance.
Pensez-vous suivre les traces de votre sœur en politique ?
Kate Foo Kune : Franchement je n’y ai jamais songé.
Le cauchemar de Kate Foo Kune
En avril dernier, Kate Foo Kune représente Maurice lors des Championnats d’Afrique qui se tiennent au Nigeria. Le 12 juin, la Fédération internationale de badminton annonce à la badiste que le contrôle effectué durant ces championnats a décelé qu’un produit dopant s’est retrouvé dans ses analyses. L’on découvre la présence d’un stéroïde anabolisant. Un échantillon B est envoyé pour une nouvelle analyse. Entre-temps, la sportive est suspendue de toutes les activités liées au badminton. Du coup, elle ne peut défendre les chances mauriciennes aux Jeux des îles en juillet. Le 25 octobre, la raquette est blanchie dans cette affaire. Toutefois, la fédération internationale a décidé de référer cette affaire au Tribunal arbitral du sport. Et le «hearing» se fait attendre.
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