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Mendiantes sur les parkings: escrocs d’un nouveau genre au détriment des cas authentiques
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Mendiantes sur les parkings: escrocs d’un nouveau genre au détriment des cas authentiques
Elle a été conduite au poste de police de Grand-Bassin, durant la semaine écoulée, par des dévots, alors qu’elle tentait de leur soutirer de l’argent. Et les pèlerins ont, semble-t-il, été généreux car cette «dame dans le besoin» n’avait pas moins de Rs 14 000 dans les poches et dans le sac...
Cette semaine toujours, une autre femme a été épinglée, alors qu’elle demandait l’aumône à Plaine-des-Papayes. Elle en a profité pour voler le porte-monnaie d’un habitant. De quoi relancer le débat sur les faux mendiants et vrais escrocs. Au féminin.
Direction la capitale. En ce jour de semaine, pas de grosse foule, seules quelques personnes font du shopping. Quelques marchands ambulants vadrouillent ici et là. Les gares sont presque vides, élèves et collégiens sont à l’école, les adultes au travail. Les mendiantes aussi bossent dur.
Elles ne sont pas aussi nombreuses. Constat de plusieurs chauffeurs d’autobus. «Dimounn fini konn zot rol isi. Ek lapolis pa kit zot. Zot rod lot plas.» À vrai dire, la nouvelle «base», prisée, et où des arnaqueuses professionnelles sont sûres de se faire un bon petit pactole, est désormais l'aire de stationnement des centres commerciaux et supermarchés.
Mensonges
«Zot ena toupé pou get dan ou portmoné kan pé donn zot kass. Ek dir ou donn ankor. Si pa ek tou kas ki ou ena zis samem tou ou kapav donn zot», fulminent plusieurs témoins, qui sont «tombés dans la faiblesse», qui en ont fait les frais des mois durant avant de découvrir le petit jeu de certaines de ces escrocs. «Chaque semaine, elles viennent avec de nouveaux prétextes. À tel point qu’elles s’emmêlent dans leurs mensonges.»
Retournons dans la capitale. Quelques-unes ont appris par cœur leur discours, à force de le répéter depuis des années. Des femmes – pas toutes, répétons-le – qui n’ont visiblement aucun problème physique et n’hésitent pas à demander de l’argent aux passagers dans les bus. Enfants malades, mari qui a délaissé le toit conjugal, maison partie en fumée… les ‘explications’ sont diverses.
Tout est bon pour attirer la sympathie et donner envie aux bons samaritains de mettre la main à la poche. «Zot konn zwé ek santiman dimounn.» Certaines, munies du fameux mais souvent faux «papier», passent très vite à l’action. «Pa gagn letan mem gueté kinn ekrir lorla», soutiennent des passants.
Cas «genuine»
Kimkelly Huteau en a fait les frais récemment. Alors que son fils de 4 ans, Bless, est décédé, il y a plusieurs mois, des suites d’une malformation cardiaque, la maman a découvert que des personnes utilisent, à ce jour, de faux papiers ainsi que la photo du petit pour collecter de l’argent. Elle a alerté les Casernes centrales, à ce sujet. «Bann dimounn-la opéré dan parking Jumbo Phoenix, Trianon ek lor bis stop ek parking Bagatelle...» confie la maman, dépitée.
À Port-Louis, elles sont plusieurs à attendre devant un lieu de culte. «Si certaines racontent des salades, il y a aussi des cas ‘genuine’. Le tout, c’est de pouvoir différencier celles qui ont vraiment besoin d’aide et les profiteuses», souligne un habitué.
Il y a également le cas de cette femme, une fausse mendiante dont la réputation n’est plus à faire. Plusieurs habitants de Plaine-Verte soutiennent avoir eu affaire à elle dans le passé. «Aujourd’hui, elle ne peut plus mettre les pieds dans la localité. Tou dimounn konn so rol.»
Ce n’est pas ce propriétaire de magasin qui dira le contraire. «Elle est venue me voir un beau jour en me disant que son enfant était malade. Je l’ai crue. Au fil des mois, elle m’a soutiré facilement Rs 10 000.» Puis un jour, il s’est absenté, sa mère a pris la relève, l’arnaqueuse a sévi de nouveau. «Cette fois-ci avec une carte d’invitation de mariage qu’elle avait clairement manipulée. Linn kol non enn lot dimounn. Mo mama in truv sa. Elle l’a chassée !»
Plus confiance
D’ailleurs, à en croire plusieurs commentaires sur les réseaux sociaux, des centaines de personnes ont été dupées durant des années par cette même femme. «Akoz bann dimounn mal intensioné kouma li, bann seki vreman dan lapenn ousi pas dan bin. Les gens n’ont plus confiance. Et ne veulent plus donner de l’argent.»
La police soutient, pour sa part, qu’elle est constamment aux aguets. «Gagn boukou problem ek zot.» Toutefois, dans certains cas, s’il s’agit de personnes âgées ou handicapées les forces de l’ordre sont plus indulgentes. Pour les autres qui se promènent avec «de faux papiers ou des excuses bidons, elles sont directement embarquées et conduites au poste de police. C’est illégal».
Ce que dit la loi
Toute personne qui aura été trouvée en train de mendier, si elle a une maison et du travail, sera passible d’un mois d’emprisonnement. Si tel est le cas, les mendiants valides seront punis par une peine d’emprisonnement de 15 jours. Toute personne ayant enfreint lesdits articles est passible d’une amende qui ne dépassera pas Rs 1 000.
Tous les mendiants, même invalides, qui auront utilisé des menaces ou sont entrés sans permission du propriétaire ou des personnes de la maison soit dans une habitation, soit dans un lieu qui dépend d’eux, ou qui feindront des plaies ou infirmités, ou qui s’adonnent à la mendicité en réunion, seront punis par une peine d’emprisonnement.
Tout mendiant qui aura exercé un acte de violence, sera puni d’une peine d’emprisonnement, sans préjudice de peines plus fortes, s’il y a lieu, à raison du genre et des circonstances de la violence.
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