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Gro Doudou, Long Bigoul, Boule Tamarin: ces sobriquets de suspects qui aident la police

23 février 2020, 17:45

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Gro Doudou, Long Bigoul, Boule Tamarin: ces sobriquets de suspects qui aident la police

Il a été arrêté pour le vol de matériaux de construction sur un chantier. Mais au-delà du délit, c’est son pseudo qui a retenu l’attention: Gro Doudou. Puis, il y a aussi eu Razwar Bic. Non, on ne parle pas d’un ancien ministre qui en a eu «enough», mais d’un suspect qui a blessé un policier en tentant d’échapper à une interpellation.

Il y a aussi eu un Mouss Zonn qui vole très vite - trois cambriolages en une nuit. Boul Tamarin, lui, a été retrouvé avec de l’héroïne alors que Long Bigoul essayait d’écouler son stock de psychotropes. Ces deux dernières semaines, les «nom gaté» des suspects ont fait le buzz sur la Toile…

Mais les suspects avec des pseudos qui font rire ne datent pas d’hier. En 2017, Boulon, dont le nom figurait dans le «karné laboutik» de Peroomal Veeren - qu’on ne présente plus - avait été interrogé par l’ICAC. Le même jour, un autre Boulon était interrogé par la même institution pour une affaire de blanchiment d’argent. Il y a aussi les autres indéboulonnables de l’actualité: Ti Ner, incarcéré pour des délits de drogue, ou encore Coco, un marchand de fruits arrêté après que la somme de Rs 3 millions avait été retrouvée chez lui.

D’où viennent ces noms? Est-ce les policiers qui les inventent? «Nous n’inventons rien» affirme un représentant des forces de l’ordre. Les sobriquets qui finissent «officiellement» dans les occurence books (OB) des postes de police sont obtenus sur le terrain lors de l’arrestation. «Fer koumadir nou pé ale rode kikenn pou aret li. Kan nou dékrir li, dimounn mem dir nou ‘ein, ou pé rod figir kabossé’. S’il est plus connu par son nom landrwa que par son patronyme, nous le mentionnons dans l’entrée officielle

Faciliter la tâche de la police

D’ailleurs, précise le policier, souvent, les suspects qu’ils arrêtent sont des récidivistes connus dans leur localité, raison pour laquelle les noms qui leur sont attribués sont loin d’être fades. Et le fait que ces doux sobriquets fassent allusion au physique des suspects, cela ne pose-t-il pas problème ? Encore une fois, la réponse est non. «C’est pour faciliter notre tâche. Si personne ne connaît le suspect par son nom officiel, comment parler de lui aux témoins lors de l’enquête ? Là, au moins, quand nous utilisons le ‘nom gaté’, les gens savent de qui on parle.»

Et les autres, qui ne figurent pas dans l’OB ? Un autre policier avance que c’est souvent à travers Facebook que les sobriquets voient le jour. «Ces gens-là sont connus chez eux, pour les bonnes ou mauvaises raisons», laisse entendre une deuxième source. Donc, en voyant les photos sur les réseaux sociaux, ceux qui les connaissent commentent et si le sobriquet est accrocheur, il est vite repris par les internautes, et cela fait le buzz. Mais il tient à préciser que des fois, ce sont les pages d’infos «pas officielles» qui inventent ces noms.

De son côté, Shiva Coothen, responsable de la cellule de communication de la police, abonde dans le même sens. «Be kan aret dimounn-la, nou demann li so ti nom, bizn koné sa. Lerla dan OB samem ou trouvé nou met ousi connu sous le nom de. Apré sé souvan média ki servi sa lor réseaux sociaux pou fer sensationnalisme…»

Une tactique qui semble marcher, en tout cas.