Jean Christophe Muthen n’a pas survécu à ses blessures. Il a été victime d’une agression samedi. Le fils de sa voisine a été arrêté.

«Li pa enn kriminel, linn zis donn li dé kalot, pa koné kouma linn mor.» C’est ce qu’affirment les proches d’Axcel Alcindor, arrêté hier,2 mars, dans le cadre du meurtre de Jean Christophe Muthen. Ce dernier, âgé de 54 ans, avait été retrouvé chez lui par des amis avec des ecchymoses sur tout le corps et le visage bien amoché, le 25 février à Flic-en-Flac.

Jean Christophe Muthen avait été agressé le 24 février. Il avait été transporté à l’hôpital Victoria, à Candos, le lendemain par le Service d’aide médicale d’urgence. Le quinquagénaire n’a pu donner sa version des faits sur l’agression ayant rendu l’âme, samedi.

Dimanche, sur la base de certaines informations, la Criminal Investigation Division de la Western Division, sous la supervision du DSP Bansoodeb, et des officiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT) ont procédé à l’arrestation d’Axel Alcindor, 28 ans. Ce dernier, voisin de la victime, a été transporté au poste de police où il a avoué avoir agressé le quinquagénaire, car ce dernier aurait fait des attouchements sur sa mère, dans la nuit du 24 février.

Le lendemain, aux alentours de 6 heures, la voisine de Jean Christophe Muthen, Suzy Alcindor s’est présentée au poste de police de Flic-en-Flac pour faire une entrée contre lui. Il aurait tenté de l’agresser sexuellement. Et pour se défendre, elle a fait appel à son fils, Axel. Un policier a alors accompagné Suzy Alcindor sur les lieux et ils ont tous deux vu Jean Christophe Muthen s’asseyant sur le bord de la rue et dans l’incapacité de parler.

Alors que le policier prenait la direction du poste de police de Flic-en-Flac, Suzy Alcindor a eu une crise d’asthme et lui a demandé de la conduire à son domicile pour qu’elle puisse récupérer sa pompe. Axcel Alcindor aurait profité pour agresser à nouveau la victime en lui donnant un coup-de-poing au visage. Jean Christophe Muthen est tombé et le policier a demandé à son collègue de le conduire au poste de police pour une entrée avant de l’emmener à l’hôpital.

Mais à leur arrivée, le quinquagénaire a profité pour prendre la fuite. Le lendemain aux alentours de 19 h 50, les amis de Jean Christophe Muthen l’ont retrouvé dans un piteux état dans son lit. Transporté à l’hôpital, il a été placé sous observation avant de rendre l’âme, dans la nuit de samedi. L’autopsie pratiquée devait attribuer son décès à une lésion cérébrale crânienne.

Axel Alcindor a été interpellé dans la nuit de dimanche. Le jeune homme n’a pas voulu donner sa version des faits sans la présence de son avocat. Il a comparu en cour de Bambous, hier, sous une accusation provisoire de meurtre. La police a objecté à sa remise en liberté. Il a été reconduit en cellule.

Ses proches d’Axel Alcindor, qui s’en sont violemment pris à une journaliste et un photographe de l’express en proférant des menaces, ont affirmé que le suspect n’a fait que protéger sa mère. Quant aux proches de la victime, ils n’ont pas souhaité réagir.

Toutefois un ami a soutenu : «Il vivait seul et c’était quelqu’un d’exemplaire, il ne pouvait faire du mal à quelqu’un. Il ne recevait pas de visite de sa famille. Il avait sûrement un problème qui le tuait à petit feu, car il passait la majeure partie de son temps à boire.» Ce dernier est catégorique : la victime n’était pas un homme à faire des gestes déplacés à quelqu’un, car il était une personne respectable se montrant toujours courtois.

Une source proche de l’enquête explique qu’il se peut que l’agression ait un lien avec une histoire d’argent, car la victime avait récemment vendu sa maison pour la somme de Rs 5 millions. Il louait une maison depuis un an.

Les funérailles de Jean Christophe Muthen ont eu lieu dimanche, à la chapelle d’Elie and Sons, à Plaine Lauzun.