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Metro Express: le casse-tête sécuritaire à l’intersection de Barkly
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Metro Express: le casse-tête sécuritaire à l’intersection de Barkly
Le second accident impliquant un tram de Metro Express Ltd (MEL) et un usager de la route, qui a coûté la vie à Yannick Permal, le 23 février, remet sur le tapis la problématique de la circulation routière non seulement à Barkly mais aussi aux nombreuses intersections rails/routes. Un constat de visu nous a permis d’observer des anomalies sur le tronçon de route, à Barkly. Des anomalies qui ont un impact sur le comportement des usagers de la route.
Aux abords des rails, on peut constater que les automobilistes abordent l’intersection de Barkly avec une grande prudence, même si le feu tricolore leur est favorable. La preuve: sous nos yeux, une voiture passe, le feu étant au vert pour elle. Mais le conducteur voit que le métro arrive en même temps. Il a dû s’arrêter pile, tout juste avant les rails et patienter devant le tram qui passe, avant de reprendre sa route. De plus, aussitôt que la voiture a traversé au feu vert, celui-ci est devenu rouge pour les automobilistes se trouvant derrière elle. Du coup, si la voiture avait continué son chemin, elle aurait certainement été percutée par le tram. Nous avons pu parler au conducteur de cette voiture. Furieux, il affirme: «Robo ti ver pou mwa, la ki mo sipozé fer? Erezma monn getdékoté ek tann laklos tram-la!» Cet incident nous a poussé à faire un constat plus appuyé.
Constat 1 – Le laps de temps
Neuf secondes. C’est ce petit laps de temps que dure le feu rouge pour les automobilistes venant de la rue Mandela, à Barkly, et le passage du métro. À trois reprises, on a dû attendre neuf secondes avant de voir le tram traverser l’intersection de Barkly après que le feu de signalisation soit passé au rouge, à la rue Mandela. Toutefois, la quatrième fois, le tram est passé deux secondes plus tôt, soit sept secondes après le rouge pour les autres usagers de la route. Le feu vert est toutefois rétabli pour eux, une fois que le métro a traversé le tronçon.
Constat 2 – La visibilité
À une centaine de mètres des feux de signalisation de la rue Mandela, de la direction d’où Yannick Permal venait le soir du drame, le feu tricolore n’est pas visible alors que, sur une telle distance, cela ne devrait pas être le cas. Ce n’est qu’en arrivant à une cinquantaine de mètres des feux qu’on les aperçoit distinctement. Qui plus est, nous constatons que les branches d’un arbre, qui obstruaient la visibilité des feux, ont été fraîchement coupées pour que les automobilistes aperçoivent le signal lumineux plus clairement.
Constat 3 - «Viré, pa viré?»
Nombreux sont les conducteurs qui ne savent toujours pas s’ils peuvent tourner ou pas à certains endroits spécifiques. Est-ce par imprudence ou parce que les mauvaises habitudes ne meurent jamais? Nous constatons aussi que des automobilistes, une fois arrivés à l’intersection, brûlent les feux si la voie est libre.
Constat 4 – Sécurité aux heures creuses
Il est 14 h 40 et des collégiens sont sur la route. Le tram est aperçu au loin. C’est l’effervescence pour ces jeunes. À l’intersection de Barkly, certains s’approchent des rails, dépassant même la ligne de sécurité peinte en jaune, pour voir passer le train. Cette scène soulève la question de la sécurité aux alentours des rails, surtout pendant les périodes creuses (la sécurité est accentuée aux heures de pointe).
Constat 5 – Les enfants sourds
Nous apercevons des enfants avec des appareils dans les oreilles, traversant la route au même moment. Ils viennent de l’école des sourds, qui se trouve tout juste devant le tracé du métro. Nous demandons alors à un parent, qui venait recupérer son enfant, comment font ces enfants sourds car ils n’entendent pas le signal sonore du tram, quand il s’approche de l’intersection. La dame nous apprend alors que la plupart de ces enfants ont un transport scolaire, qui les dépose chez eux, tandis que d’autres repartent avec leurs parents. «Par exemple, je suis venue chercher ma fille. J’accompagne aussi d’autres enfants qui habitent près de chez moi», confie notre interlocutrice.
Percuté par le tram: mort de Yannick Permal: l’enquête policière avance
Plus de huit jours après l’accident impliquant une motocyclette et le métro à l’intersection de la route Pope-Hennessy et Nelson Mandela, Barkly, Beau-Bassin, l’enquête policière avance à grands pas. C’est ce que nous apprend un officier de police. Cet accident a coûté la vie à Yannick Permal, âgé de 27 ans.
La motocyclette, une Kawasaki de 600 cc, qui a déjà été examinée par un expert de la Traffic Branch, devrait être à nouveau examinée. Cette fois par un expert en mécanique du ministère de l’Infrastructure nationale. Après le visionnage des caméras de surveillance et des témoignages recueillis par les enquêteurs, tout indique que le jeune homme a grillé un feu de signalisation et a surgi devant le tram qui avait la priorité sur cette voie.
Yannick Permal est détenteur d’un permis provisoire (learner) et était habilité à conduire l’engin à deux roues. Selon une source, au vu de l’impact de cette collision, il est évident que la Kawasaki roulait au-delà de la vitesse autorisée dans cette zone, soit plus de 60 km/h. L’assurance du métro est, elle, bien valide et le train captain qui était dans la cabine ce jour-là a bien son permis de conduire en bonne et due forme.
Des policiers fâchés
Face à cette situation, nous accostons des policiers postés tout près d’une boutique, non loin del’intersection de Barkly. «Lapolis rant dan tou lasos, zot met nou la 24/7 san pey nou plis. Nou pa fatige nou? Ou kwrar nou’nn rant lapolis pou vinn vey rel?» fustigent-ils. Ces hommes en bleu déplorent le fait que MEL n’ait pas jugé bon d’employer du personnel pour veiller à la sécurité des rails. «MEL a tout simplement laissé le soin aux policiers d’assurer la sécurité.» Les agents de l’ordre ajoutent que des policiers ont été recrutés pour voyager en permanence dans les trams. Ces officiers, affirment nos interlocuteurs, sont censés assurer la sécurité dans le tram «mé zot pann formé pou sa. Inn nek pran zot, inn dir al travay dan tram». Et de conclure: «Kouma ou pa lé ena ankor aksidan?»
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