Elle a quitté la maison très tôt hier matin pour se rendre au travail. Mais Seela Ramduth, 60 ans, a trouvé la mort lorsqu’un mur s’est effondré sur elle alors qu’elle se trouvait sur son lieu de travail, à Riche-Terre.

«Nou anvi ki lalwa fer so travay. Mo mama inn sorti pou al travay mé nounn perdi li, li pa fasil», pleure Asha, la fille de la victime. Rencontrée à son domicile, le jeudi 5 mars, elle raconte que cela fait cinq ans que Seela Ramduth a pris de l’emploi chez Brinks comme agent de sécurité. Et depuis quatre ans, elle était postée à l’usine Princes Tuna à Riche-Terre, lieu du drame. Selon les premiers éléments récoltés par la famille, un camion de la voirie aurait percuté le mur, en faisant marche arrière.

Seela Ramduth se tenait près du mur après avoir avait ouvert le portail. Elle a été écrasée par un amas de briques au moment de l’effondrement du mur. «Selon un des collègues de ma maman, le camion de la voirie était venu récupérer des ordures», poursuit la fille de la défunte, qui avait quatre enfants.

Les proches de Seela Ramduth, très remontés, s’interrogent sur les circonstances du drame. «Nous sommes rendus sur place en apprenant la nouvelle et en voyant comment le mur s’est effondré, on ne peut que tenir pour responsable le chauffeur du camion. Il devait être prudent. Le mur ne se serait pas effondré s’il ne s’agissait que d’une simple collision. Il a dû sans doute accélérer alors que notre mère se tenait juste derrière après avoir ouvert le portail», expliquent-ils. 

Asha se demande quant à elle si le chauffeur du camion était seul. «Un aide-chauffeur n’était-il pas présent ? N’est-ce pas nécessaire quand on parle de gros véhicules ? Ne doit-on pas s’assurer qu’il y ait quelqu’un pour aider le chauffeur à faire marche arrière ?»

Les enfants de Seela Ramduth gardent d’elle le souvenir d’une mère débrouillarde. «Après la mort de notre père il y a 14 ans, ma mère s’est montrée très courageuse. Elle a travaillé dans des boutiques avant de rejoindre la compagnie Brinks où elle a travaillé nuit et jour pour faire bouillir la marmite. Elle aimait aider son prochain et ne baissait jamais les bras face aux coups durs.» Les quatre enfants, anéantis par la douleur, qualifient la défunte de véritable «mère courage», qui ne vivait que pour ses enfants et ses petits-enfants.

Sollicitée, la compagnie Brinks n’a pas voulu commenter l’accident, soulignant qu’une enquête est en cours. Idem pour Princes Tuna. Toutefois, les proches de Seela Ramduth comptent se rendre à nouveau sur le lieu du drame pour obtenir des éclaircissements. Ils ont aussi fait une demande pour visionner les caméras de surveillance se trouvant à proximité du site. Le chauffeur du camion a été arrêté et il est maintenu en détention policière. Il devra être présenté en cour sous une accusation provisoire d’homicide involontaire.