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Coronavirus: des faiblesses relevées lors des contrôles à l’aéroport et au port

10 mars 2020, 20:51

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Coronavirus: des faiblesses relevées lors des contrôles à l’aéroport et au port

Le nombre de pays placés sur la liste de surveillance par Maurice continue à augmenter. Depuis la semaine dernière, la France et l’Allemagne sont aussi concernés. Mais les contrôles à l’aéroport, voire au port, sont-ils infaillibles ?

Le tourisme oblige, Maurice hésite à fermer ses frontières à ses plus gros marchés. Dont la France et d’autres pays d’Europe, qui sont sévèrement touchés par le coronavirus, baptisé Covid-19. Les inspections à l’aéroport et au port se multiplient alors que la liste des passagers placés en quarantaine s’allonge. Cependant, le protocole en vigueur est loin d’être satisfaisant. D’autant plus que des interrogations subsistent après qu’une passagère en provenance de Chine a pu transiter à Maurice.

En effet, cette Malgache d’origine chinoise fuyant Hong Kong a pu tromper la vigilance des autorités aéroportuaires de plusieurs pays, dont Maurice. Elle a finalement été interceptée par la police des frontières malgache. Cette affaire rocambolesque a été rapportée par l’express de Madagascar dans son édition du 20 février.

La Malgache a trouvé un moyen de passer à travers les filets, probablement avec l’aide d’un fonctionnaire du bureau de l’immigration de Hong Kong. Elle aurait fait estampiller la dernière page de son passeport en partance pour le Népal. En quittant cette nouvelle destination, cette fois, elle aurait fait estampiller les premières pages du document. C’est ainsi qu’elle a pu passer par la Turquie et l’Île Maurice, sans avoir été placée en quarantaine, comme le veut le protocole de sécurité. Quant aux policiers, ils n’ont pas vérifié la dernière page de son document de voyage.

Après cet incident, il est à se demander si le protocole mis en place par les autorités sanitaires mauriciennes et le Passport and Immigration Office (PIO) est «foolproof». Au ministère de la Santé, un fonctionnaire insiste qu’il y a plusieurs garde-fous au port et l’aéroport qui permettent d’établir si un voyageur a visité un pays à risque comme la Chine, l’Italie ou encore la Corée du Sud. «Chaque passager doit préciser le pays qu’il a visité sur le formulaire qui est distribué dans l’avion avant l’atterrissage. Si les informations sont erronées, les passagers risquent la prison», dit-il. Oui mais comment être sûr que les voyageurs disent la vérité ? Et s’ils choisissent de ne pas tout dire ?

Notre interlocuteur insiste sur le fait que toute une équipe est à l’œuvre. «Nous travaillons en étroite collaboration avec les policiers du PIO. Ces derniers ont déjà en leur possession la liste de tous les passagers avant même qu’ils débarquent à Maurice. Ils font un screening de tous ceux qui sont à bord et ils vérifient leur passeport» explique-t-il. Par ailleurs, une source aux Casernes centrales affirme que cette unité dispose du personnel nécessaire à l’aéroport pour contrôler le flux de passagers qui débarquent à Maurice.

Mais comment les policiers arrivent-ils à contrôler un visiteur qui bénéficie d’une double nationalité, donc de deux passeports? N’est-il pas à même de présenter l’un des documents qui n’a pas été utilisé pendant les 14 jours précédents son arrivée à Maurice ? À cette question, un ancien haut gradé du PIO affirme que la police ne se base pas uniquement sur un passeport. «Nous interrogeons les passagers quand ils passent à l’Immigration. Si nous avons des doutes, nous entrons leurs données dans un système informatique qui nous indique les pays qu’ils ont visités», explique cet ancien policier. Il nous revient que le même protocole est appliqué pour les passagers qui débarquent au port.