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Il y a 40 ans, la CNT démarrait ses opérations

11 mars 2020, 19:15

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Il y a 40 ans, la CNT démarrait ses opérations

La Compagnie nationale de transport (CNT) est inaugurée le 12 mars 1980, date qui coïncide avec le 12e anniversaire de l’Indépendance. Cette société a été établie par le gouvernement pour gérer les avoirs de la défunte compagnie de la Vacoas Transport Co. Ltd.

Lors de son discours durant la cérémonie d’inauguration, sir Veerasamy Ringadoo, ministre des Finances, fait ressortir que le 12 mars est le jour de l’accession de Maurice à l’indépendance, mais aussi le jour d’indépendance pour les travailleurs de la Vacoas Transport Co. Ltd. Dans la foulée, il souligne qu’indépendance implique aussi droits et devoirs.

Pour sa part, Mervyn North-Coombes, président du board de direction de la CNT, met en valeur le travail remarquable des employés de la Vacoas Transport Co. Ltd qui ont rénové 90 bus en huit jours. Il ajoute qu’un des objectifs de la CNT est d’être une entreprise modèle, ni plus ni moins ! Les travailleurs seront appelés à participer à la gestion de la compagnie et les promotions seront fondées sur la méritocratie. L’organisme assurera des activités culturelles et procurera des loisirs aux travailleurs.

Après la cérémonie, le premier autobus de la CNT quitte le garage. Le receveur est Abdool Azize Muslim qui a travaillé à la Vacoas Transport Co. Ltd depuis 1954. Le chauffeur est Oodit Nanrain Gokool qui, de même, a plus de vingt ans de service à son actif. 

 

Commémoration de l’Indépendance

 

Alors que la CNT démarre ses opérations, le 12e anniversaire de l’Indépendance est célébré aux Casernes centrales. A midi, la fanfare de la police entame le Motherland, les cloches carillonnent et les sirènes des navires en rade retentissent. Puis un détachement de la SMF vient saluer le gouverneur général, sir Dayendranath Burrenchobay, et le Premier ministre, sir Seewoosagur Ramgoolam.

Cette année, la cérémonie est marquée par la sobriété, voire l’austérité. En cause, le cyclone Laure. D’ailleurs, un avis de cyclone de classe III est émis à 17 heures le même jour. 

 

Douze suggestions pour éveiller le sens patriotique

 

Dans le cadre du 12 anniversaire de l’accession de Maurice à l’indépendance, l’express fait un plaidoyer pour éveiller le sens patriotique des Mauriciens. Le journal formule 12 suggestions. D’abord l’accès pour tous au patrimoine naturel et culturel, par le biais entre autres de circuits de promenades sous la conduite de guides qualifiés. Le quotidien invite aussi à créer un vaste jardin de fleurs : «Pour la décennie 80, créons donc dans la zone horticole bénie, qui s'étend de Bonne Terre à Bois Chéri, au centre du pays, un très beau jardin de fleurs, un complément à Casela et au jardin des Pamplemousses, vingt arpents fleuris, chatoyants, embaumés, une réussite touristique et esthétique — de quoi être fiers.»

Sur un tout autre registre, des campagnes nationales sont souhaitées, en particulier sur le comportement des usagers de la route. «En 1979 on a compté... 145 morts de la route. (…) Une année durant, mettre l’accent sur la connaissance du code de la route, la politesse, le souci de ne gêner personne, la discipline, l’application, les soins élémentaires aux véhiculés.» Une autre proposition est la journée de l’arbre. L’idée est que des dizaines de milliers de Mauriciens plantent un nombre massif de jeunes cocotiers. 

Pour mieux renforcer le patriotisme, le journal propose de faire des semaines et quinzaines civiques municipales et autres et y englober le jour national. Ce même jour devrait par ailleurs «être une bien plus puissante motivation» pour concentrer, en mars, une saison culturelle diversifiée, où la nation pourrait mesurer ses progrès, ses talents comme ses failles.

La septième suggestion est, elle, d’ordre religieux : commencer le jour national en se recueillant chacun selon ses convictions. Ce serait l’occasion de se poser la question : que puis-je faire pour mon pays ? Pour la huitième suggestion, le journal invite les adultes à reproduire la pratique qui a cours dans les établissements scolaires, à savoir hisser le drapeau. 

Dans la même logique, l’express exhorte ses lecteurs à chanter le Motherland. «La journée du 12 mars commence donc à se définir devant nous : le recueillement du matin, une occasion de dire, tous, les mêmes paroles de fidélité et d’espérance...» Autre suggestion : la tenue de fancy-fairs dans l’après-midi du 12 mars. Ces «fancy-fairs régionaux magnifiques» se tiendraient dans cinq ou huit localités choisies pour servir l’ensemble du pays.

Outre des fancy-fairs, le quotidien suggère l’organisation de bals et ce, à travers le pays. Il s’agit de «couronner la journée du 12 mars d’une joie décontractée». Dernière proposition : planifier la journée du 12 mars dès le 13 mars de l’année précédente. 

Quarante ans après, le lecteur pourra juger si ces suggestions sont tombées dans l’oreille d’un sourd.