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Covid-19: quarantaine, l’insalubrité et les conditions des centres déplorés

20 mars 2020, 21:07

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Covid-19: quarantaine, l’insalubrité et les conditions des centres déplorés

 

Quatre nouveaux centres de quarantaine ont ouvert leurs portes, hier, à Curepipe (Police Training Unit), à Belle-Mare (Centre de jeunesse adventiste), au Chaland et à la training school de la police, à Beau-Bassin. Justement, les premiers locataires de ce dernier centre étaient, en fait, 16 passagers ayant atterri sur le sol mauricien peu après 6 heures, mais qui y ont posé leurs valises à la mi-journée. Plus tard, le groupe s’est agrandi. Tous ont été choqués de constater les conditions insalubres dans lesquelles ils devaient passer les prochains 14 jours. «On comprend qu’il faut suivre le protocole, mais que l’état des lieux soit correct. On ne s’attend pas à un traitement comme dans un hôtel 5-étoiles, mais qu’il y ait le minimum», laisse entendre l’un d’eux. L’on y déplore, en effet, l’absence de produits pour se laver les mains, ou encore de l’eau même. «On nous a donné des bouteilles d’eau et on nous a demandé de les partager entre nous. Pire, on est entassé les uns sur les autres. On n’est pas des bêtes de foire. Il y a parmi nous, un octogénaire sur une chaise roulante ou encore un bébé de deux ans. C’est honteux de nous traiter de la sorte», lâche un jeune passager. Il nous revient que la trentaine de voyageurs ont été transférés à l’hôtel Emeraude Beach Attitude à Belle-Mare.

Par ailleurs, faute de place au centre récréatif de Belle-Mare, des personnes ont été transférées au centre de jeunesse adventiste de la localité. Elles y sont depuis mercredi soir et l’inquiétude est à son comble car elles se retrouvent à 20 personnes dans une salle. Au moins 15 patients sont logés dans d’autres. «Nou per parski nou pa koné si ena dimounn malad parmi nou», explique l’un d’eux. Mercredi toujours, à l’hôpital de Souillac, Viloshni Ramma et son frère ont quitté la salle lorsque des personnes malades y ont été admises. Ils ont passé la nuit sur un sofa dans un couloir de l’hôpital. «D’abord, une personne fiévreuse a été admise. Mais heureusement, elle a vite été transférée. Plus tard, trois personnes nous ont rejointes, dont une femme qui toussait. On a demandé à être séparé de cette personne car mon frère et moi sommes en bonne santé. Mais comme rien n’a été fait, on n’a pas eu d’autre choix que de nous installer dans le couloir», raconte-elle. D’ajouter que ce n’est qu’hier vers 16 h 30, que son frère et elle ont été placés dans une salle à côté qui, selon leurs dires, était inoccupée depuis la veille.