Il fait partie des cinq premiers médecins à succomber des suites du Covid-19, en France. Mahen Ramloll, médecin généraliste de 70 ans d'origine mauricienne, est décédé dimanche à l'hôpital de Colmar en Alsace. Notre compatriote avait effectué plusieurs semaines de remplacement et de gardes ces derniers temps traitant notamment des patients atteints du coronavirus. La nouvelle rendue publique le lundi 23 mars par l'Agence régionale de santé a été relayée dans la presse française et locale.

Smita Ramloll, la nièce de Mahen Ramloll que nous avons sollicitée, a tenu à rendre un vibrant hommage à son oncle avec pour but «d'ouvrir les yeux de ceux qui ne sont pas encore convaincus que cette situation est sérieuse».

Elle raconte qu'à l'hôpital de Colmar comme ailleurs dans le Haut-Rhin, les hôpitaux sont saturés de cas graves. «Ils doivent choisir qui sauver. Mon oncle faisait partie de la mauvaise catégorie.»

Son appel, tel un cri du cœur: «Cette situation va se retrouver à Maurice qui a encore moins de moyens que ces hôpitaux français. Les Mauriciens doivent être sensibilisés.» Selon le site lalsace.fr, Mahen Ramloll résidait à Colmar et il était un collaborateur régulier du cabinet médical de Fessenheim, commune où se situe la plus ancienne centrale nucléaire de France. 

Avant son hospitalisation, le médecin mauricien avait effectué trois semaines de remplacement à Lautenbach, puis assuré quelques nuits de garde à Fessenheim, où il avait confié à un collègue avoir «dû hospitaliser des patients atteints du coronavirus».

Contaminé à son tour par le virus, Mahen Ramloll a été hospitalisé pendant quelques jours avant que son état ne s’aggrave, jusqu’à ce qu'il pousse son dernier soupir, dimanche. Marié et père de deux enfants aujourd’hui adultes, le généraliste a exercé toute sa carrière à son propre compte en Alsace.

Nous reproduisons ci-après le message que Smita Ramloll a laissé sur sa page Facebook en hommage à son oncle Mahen Ramloll :

Le frère de mon papa est décédé hier à Colmar en Alsace. Foutu virus. Tout est allé tellement vite, nous sommes encore sous le choc. Nous gardons de bons souvenirs de ce bon vivant qui exerçait encore son métier de médecin avec passion. Les hôpitaux en Alsace sont saturés, les médecins sont arrivés à ce dilemme fatidique de : qui faut-il sauver? Prenez bien soin de vous les gens, respectez les règles, ne sortez pas de chez vous. Il s'agit vraiment d'une question de vie ou de mort, même si pas la vôtre, cela peut être celle de vos proches et croyez moi, ça fait bien mal.