Elle venait de terminer une séance d’entraînement à domicile lorsque nous lui avons annoncé la nouvelle du renvoi des Jeux olympiques 2020. Forcément déçue, Roilya Ranaivosoa dit comprendre cependant parfaitement la décision des organisateurs et du Comité international olympique de repousser le plus grand rendez-vous sportif d’une année. «Cela ne pouvait être autrement. La terre traverse une situation sans précédent et il est logique que l’événement soit repoussé», explique la médaillée d’argent aux derniers Jeux du Commonwealth. Toutefois, les questions se bousculent dans sa tête. Et notamment celle concernant la qualification pour les désormais JO 2021.

Il faut savoir qu’avec 2 300 points dans l’escarcelle, Roilya Ranaivosoa ne se trouvait qu’à quelques encablures de la qualification chez les moins de 49 kg. Sa plus proche poursuivante, la Malgache Rosina Randafiarison  possède, pour sa part, 2 100 unités au compteur. «Il faudra connaître les dispositions prises par le CIO et la Fédération internationale d’haltérophilie (FIH) pour ceux qui sont déjà qualifiés ou ceux qui y sont presque. Pour ma part, mon objectif demeure le même», souligne la Curepipienne.

Notre interlocutrice affirme s’être déjà préparée mentalement pour ce rendez-vous. «Il faudra tout recommencer. Ce n’est pas évident. Il faudra surveiller son poids et rester en forme. J’espère toutefois ne pas avoir besoin de recommencer à chercher des points avec un compteur à zéro. Ce serait trop injuste. Personne n’a voulu de cette situation», souligne-t-elle.

Un renvoi des JO signifie également que la retraite sportive sera repoussée. Roilya Ranaivosoa n’a jamais réellement caché son intention de raccrocher après un rendez-vous majeur. Et les JO 2020 se présentaient comme une porte de sortie idéale. «Je réfléchissais à mettre un terme à ma carrière après les JO 2020 et finalement ce report me donne encore plus de courage de persévérer. Je peux aussi compter sur mon époux pour avancer. Le but d’un athlète est de faire en sorte que l’impossible devienne possible», explique celle qui est plus que jamais motivée à vivre ses deuxièmes olympiades après les JO au Brésil.

Lucide, Roilya Ranaivosoa, âgée de 29 ans, sait que tôt ou tard viendra l’heure de la retraite. «Les athlètes nés au début des années 90 commencent à raccrocher et c’est au tour de ceux nés dans les années 2000 de prendre le relais. J’espère vraiment que d’excellentes athlètes viendront bientôt porter l’haltérophilie locale.»

En attendant des jours meilleurs pour tous les citoyens de la terre, la sextuple médaillée d’or aux JIOI poursuit un entraînement à échelle réduite à la maison avant que les choses sérieuses ne reprennent.