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Dr Vassen Pauvaday: «L’apport du secteur privé s’annonce crucial dans la gestion de cette crise…»
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Dr Vassen Pauvaday: «L’apport du secteur privé s’annonce crucial dans la gestion de cette crise…»
Quel est votre constat de la gestion du Covid-19 dans le pays ?
De mon point de vue, il faudrait qu’il y ait le maximum de tests pour dépister le Covid-19 à Maurice. Je pense que le nombre de tests n’est pas suffisant mais il faut aussi que les résultats soient connus assez rapidement. Vu qu’il est difficile de différencier les symptômes du Covid-19 de ceux d’une grippe, il ne faut rater aucun test sur les personnes qui ne se sentent pas bien ou qui pensent qu’elles auraient pu, d’une façon ou d’une autre, contracter le virus. J’estime que le nombre de contaminés du Covid-19 dans le pays est bien plus élevé que celui annoncé par le gouvernement. En réalité, 30 % des malades du Covid-19 ne font pas de température.
Si le nombre de contaminés augmente de façon importante, serons-nous prêts à y faire face ?
La capacité dans nos hôpitaux n’est pas énorme. Le secteur privé doit impérativement être on board. Dans des pays avancés comme les États-Unis, le président Trump vient de lancer un appel aux compagnies automobiles pour produire des ventilators en urgence, alors qu’il s’agit de pays généralement très bien équipés. Mais déjà, à Maurice, en temps normal, sans pandémie, nous luttons contre un manque de ventilators. Il est aussi vrai que les places en soins intensifs sont limitées. Le ministère de la Santé a le devoir de préparer un worst-case scenario. Avec les chiffres disponibles, on pourrait alors déjà avancer le nombre de cas attendus.
Je pense qu’il fallait, depuis longtemps, faire une planification en termes d’équipements. Sur le plan mondial, la demande est élevée et nous aurons définitivement un problème de procument, le moment venu. À moins qu’un pays nous aide. Mais l’Inde et la Chine en ont eux mêmes besoin. D’ailleurs, il ne suffit pas d’acheter les ventilators mais il faut aussi l’expertise d’un personnel formé pour opérer ces équipements. Li vinn ek enn package sa, pa kapav pran à la légère... En ce qui concerne le matériel de protection, dont les masques, il y aura définitivement une pénurie. Le manque se fait sentir même dans les pays fournisseurs. Ici, nous n’en produisons pas. Le ministère a le devoir d’être transparent et donner des détails exacts à ce sujet.
Concrètement, comment le secteur privé pourrait-il aider ?
Avec la tendance actuelle, il faut mettre sur pied un système au cas où les hôpitaux sont débordés. L’apport du secteur privé s’annonce crucial dans la gestion de cette crise. Pour que le système fonctionne, il faut, qu’immédiatement, le ministère avertisse les docteurs du privé le rôle qu’ils devront jouer dans ce combat.
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