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Covid-19: équipements au compte-gouttes au personnel médical

30 mars 2020, 20:00

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Covid-19: équipements au compte-gouttes au personnel médical

Ils sont au bord de la crise de nerfs. Ces professionnels de la Santé, déployés au Seaview Lifestyle Resort, converti en centre de quarantaine à Calodyne, exigent d’être mieux protégés dans le cadre de leurs fonctions. C’est la raison pour laquelle ils ont envoyé une lettre à la direction de l’hôpital SSRN, réclamant une distribution de masques, de gants et de PPE. Des résidents ont adopté la même démarche, craignant pour leur sécurité. Selon nos recoupements, bien qu’une cinquantaine d’items aient été fournis aux employés, le rationnement ou d’autres raisons rendrait la quantité insuffisante. En outre, le manque d’hygiène des lieux serait également une autre source d’inquiétude pour le personnel médical et les locataires.

Extraits des deux lettres envoyés à la direction de l’hôpital SSRN, par le personnel
médical et les résidents du Seaview Lifestyle Resort à Calodyne.

Dans les hôpitaux, des médecins interro- gés avancent également que les conditions de travail sont précaires. «Les masques que l’on nous donne ne sont pas des. Or, seuls ce modèle s’avère efficace contre le virus à 95 %», explique l’un d’eux. Infirmiers et autres professionnels de la santé sont équipés de «surgical masks», qui, bien qu’étant dotés de filtre, n’ont pas la même efficacité. Les discours du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, ne rassurent guère. Si ce denier a, de nombreuses fois, insisté que le matériel de protection est disponible en stock, médecins et infirmiers qui sont à l’avantplan, n’y croient pas beaucoup. «Il est difficile d’expliquer ce qu’on ressent. Nous avons le devoir de soigner les gens mais nous savons combien nous sommes à risque, car justement, nous n’avons pas de protection adéquate», indique un autre médecin sous le couvert de l’anonymat.

Hier, lors de la conférence de presse du National Communication Committee sur le Covid-19, les Dr Vasantroa Gujadhur et Dr Zouberr Joomaye ont encore une fois abordé le sujet. Le Dr Zouberr Joomaye a annoncé que des équipements de protection pour le personnel de santé, ainsi que d’autres kits pour réaliser des tests, ont été commandés. «Nous avons en réserve plus de 20 000 tests», a-t-il indiqué. «Toutefois , nous avons commandé 100 000 de plus qui arriveront dans les jours ou semaines à venir». En termes d’équipements additionnels, l’État devrait en commander davantage pour les employés d’hôpitaux. Ceux-ci proviennent de Chine.

Mais qu’en est-il du nombre de lits disponibles dans les hôpitaux publics ? Le monde entier a été choqué en découvrant le désastre humain en Italie. Outre les morts qui ne cessent d’augmenter, des dizaines de patients se font soigner… sur les aires de stationnement des hôpitaux. De plus, l’on serait tenté de se demander si l’on dispose d’un nombre suffisant de médecins pour procurer les soins. Selon le dernier rapport publié par le ministère, disponible sur le site du bureau national des statistiques, et qui date de 2018, le ministère de la Santé emploie 1 525 médecins, dont 341 spécialistes, alors que 1 685 médecins pratiquent à titre privé. En ce qui concerne le nombre de lits, les hôpitaux en disposaient de 3 691 (en comptant les 173 lits à Rodrigues), alors que les cliniques privées peuvent accueillir 724 patients.

800 cylindres d’oxygène

Ces établissements privés sont-ils prêts à prêter main forte au gouvernement si le scénario s’avère catastrophique ? Disposent-ils de «ventilators» et d’autres dispositifs médicaux cruciaux pour soigner les patients atteints du Covid-19 ? D’ailleurs, combien de «ventilators» comptent les hôpitaux ? Nous n’avons pas eu de réponse à cette question. Mais lors du point de presse hier, le Dr Zouberr Joomaye a souligné que deux compagnies privées fourniront 800 cylindres d’oxygène au gouvernement. Ceux-ci seront utilisés pour les patients sous respiration artificielle. Par ailleurs, l’État a déjà signifié son intention de convertir, hormis l’hôpital de Souillac, celui d’ENT ou encore de MontagneLongue, en établissements uniquement dédiés aux patients atteints de Covid-19. Aucune précision toutefois, sur les équipements disponibles, outre la rassurance qu’ils sont parfaitement capables de traiter les cas compliqués.

Sollicité, le Dr François Tadebois, directeur de la clinique Bon Pasteur, souligne qu’il est difficile de dire si les cliniques sont suffisamment équipées pour l’heure. «Ce sera au gouvernement de répondre à nos besoins, en termes de ‘ventilators’ ou autres», soutient ce dernier. Dans l’immédiat, les établissements privés ont été appelés à fournir des détails uniquement sur leur capacité en chambres - en double, avec ou sans salle de bains, entre autres. Tous ces détails devront être finalisés et soumis au ministère, aujourd’hui.

«Clinique équipée»

«De là, nous attendrons les conseils et les recommandations du gouvernement. Il est impératif qu’il n’y ait qu’un seul chef d’équipe et c’est le gouvernement, qui a à sa disposition de l’expertise. D’accord que le secteur privé soit ‘fully involved’ mais c’est au ministère de nous procurer ce dont nous avons besoin et nous guider.»

Le Directeur de la Clinique du Nord, le Dr Mukesh Sooknundun, pour sa part, se dit prêt à accueillir des patients du Covid-19. «Nous avons des salles de soins intensifs et du personnel qui est spécifiquement formé pour y travailler. Nos employés savent manipuler les ‘ventilators’ ou intuber les patients. Notre clinique est équipée.»

Mais il est d’avis qu’il faut être juste. Et de ce fait, protéger le personnel médical et paramédical. «Il faut impérativement que le gouvernement nous donne tout l’équipement de protection adéquat. Il faut que tout le monde se sente protégé.»

 

Fabrication de «ventilators» : Trump fait amender la loi

<p>Le Président des États-Unis, Donald Trump a sommé les grandes compagnies automobiles, telles que<em> Ford, General Motors</em> ou encore<em> Tesla, </em>de fabriquer des <em>&laquo;ventilators&raquo;. </em>Cela, après avoir amendé la<em> Defense Production Act,</em> après qu&rsquo;un manque de ces équipements a été constaté sur le plan local. C&rsquo;est ce que rapporte le Washington Post. D&rsquo;ailleurs, les experts sont unanimes à dire que l&rsquo;épicentre du virus s&rsquo;éloigne de l&rsquo;Europe et bouge vers les États-Unis. Par ailleurs, au Royaume-Uni, le gouvernement britannique a également demandé aux entreprises de commencer à produire des <em>&laquo;ventilators&raquo; </em>de base pour aider le National Health Service à faire face à la propagation du coronavirus, selon Reuters. En Italie, pays qui compte le plus grand de nombre de décès liés au Covid-19, des techniciens de l&rsquo;armée ont été envoyés pour aider sur les lignes de production des sociétés de ventilation, rapporte Reuters.</p>

 

 

National Communication Committee: 105 personnes contaminées

<p><em>&laquo;107 cas recensés à dimanche, dont un grave et un autre pas stable.&raquo;</em> C&rsquo;est ce qu&rsquo;a fait ressortir le docteur Vasantrao Gujadhur, directeur des Services de santé, à la conférence de presse du <em>National Communication Committee</em>, hier<em>. &laquo;1 700 personnes sont en quarantaine et, parmi les cas positifs, on compte 68 hommes et 39 femmes.&raquo;</em> Sur 128 tests effectués, un cas a été importé et cinq recensés par le <em>&laquo;contact tracing&raquo;. &laquo;Le cas importé vient d&rsquo;un patient rentré à Maurice juste avant le confinement&raquo;</em>, explique le Dr Gujhadur, qui a souligné l&rsquo;efficacité du <em>&laquo;contact tracing&raquo;. &laquo;Plus de 58 % des cas ont été recensés grâce à cette méthode.&raquo; </em>Par ailleurs, 953 personnes ont été retrouvées par <em>&laquo;contact tracing&raquo;</em> depuis la découverte des premiers cas positifs à Maurice. Il a encore fait ressortir que des Mauriciens ne respectent pas le couvre-feu. Ils sont 4 158 a avoir enfreint la loi.</p>