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Hélène Echevin: «Le choix d’être testé dans le privé ou le public revient au patient»
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Hélène Echevin: «Le choix d’être testé dans le privé ou le public revient au patient»
Le laboratoire C-Lab de Wellkin Hospital a commencé à réaliser des tests de diagnostic du coronavirus depuis le mardi 7 avril. Combien de tests pouvezvous effectuer par jour ?
Ces tests Polymerase chain reaction (PCR) sont ceux préconisés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour ces tests, une équipe de huit techniciens formés et expérimentés en matière de tests moléculaires a été mobilisée. Nous avons une capacité de faire environ 300 tests par jour. Mais à l’heure actuelle, nous avons suffisamment de réactifs pour 60 tests par jour. Si cela est nécessaire, nous rehausserons nos capacités en fonction du nombre d’échantillons à analyser. Nous attendons une réception de réactifs d’Europe dans les jours à venir. En augmentant le nombre de personnes testées, nous nous donnons les moyens de combattre ce virus à l’échelle nationale et de venir à bout de cette pandémie.
En combien d’heures une personne qui a recours à votre laboratoire peutelle espérer avoir ses résultats ?
Les résultats seront disponibles en 24 heures. Nous enverrons les résultats par sms et email au patient ainsi qu’au médecin traitant pour que ce dernier puisse appeler son patient au cas où le résultat est positif. Nous devrons informer en parallèle le ministère de la Santé de tout cas positif. Celui-ci pourrait demander une seconde validation, ce qui pourrait allonger la soumission des résultats.
Le prix de Rs 2 500 par test est jugé exorbitant, surtout que le ministère de la Santé propose cela gratuitement. Est-ce que la santé publique dans un moment de crise sanitaire ne devrait-elle pas être à moindre coût ?
Les équipements nécessaires et les réactifs eux-mêmes coûtent extrêmement cher puisqu’ils sont importés et dans le cas du secteur public, ils ne sont pas facturés aux patients. En ce qui concerne C-Lab, nous avons tout mis en oeuvre en collaboration avec les autorités pour accroître les capacités de tests sur le territoire mauricien et prendre en charge une partie de ces tests en créant un laboratoire spécifique de Biosécurité Niveau 2. Le prix a été fixé en prenant en compte la complexité du test PCR puisque C-Lab teste à ce jour trois gènes différents comme préconisé par l’OMS, la formation et la protection des techniciens et l’investissement dans la nouvelle machine pour pouvoir réaliser ces tests selon les normes internationales.
Par ailleurs, afin d’assurer la pureté des échantillons et la sécurité des patients et du personnel, nous avons mis en place une structure spécifique isolée en dehors de l’hôpital. Il faut toutefois faire ressortir que le choix de faire le test dans le privé ou le public revient au patient.
Après le PCR, passerez-vous au test sérologique ?
Le test sérologique est en effet envisageable. Malgré le fait qu’il soit moins précis que le test PCR, le test sérologique permet de savoir si quelqu’un a été contaminé bien après qu’il ait été malade. Nous nous tenons au courant de tous derniers développements et adopterons les protocoles prescrits par l’OMS.
Vous annoncez également que les patients atteints du Covid-19 pourront être pris en charge à l’hôpital Wellkin à partir de cette semaine. Quelles sont les mesures qui ont été mises en place ?
Wellkin Hospital sera en effet apte à accueillir des patients atteints du Covid-19 à partir de cette semaine après l’autorisation officielle du ministère de la Santé et la réception des médicaments et des équipements de protection. Les mesures ont été prises pour la mise en place d’une structure sécurisée adaptée et séparée des autres patients en concertation avec le ministère de la Santé. Et nos équipes ont été formées.
Une nouvelle zone de soins intensifs, complètement isolée, a été construite au sous-sol de l’hôpital. Cet espace dispose de son propre système d’aération avec un système de pression adapté. Tous les équipements nécessaires seront disponibles pour prendre en charge les patients. Ce dispositif séparé permettra à l’établissement de continuer, en parallèle, à servir les autres patients en toute sécurité et à assurer un suivi médical de qualité. Le traitement préconisé variera en fonction de l’état de santé du patient.
L’État a mis sur pied un nouveau traitement pour les patients du coronavirus : la plasmaphérèse. Comptez-vous également en faire usage ?
Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de la Santé selon le protocole établi par le gouvernement et pour le moment, nous n’avons reçu aucune demande en ce sens de la part du ministère.
Pour la prise en charge de ces patients, vous mettez en place une unité spéciale. Mais comment s’assurer que toutes les dispositions sanitaires seront prises pour que l’aile qui traitera le Covid- 19 n’empiète pas sur le reste de l’hôpital privé ?
Le parcours patient est totalement séparé. Nous avons mis en place les protocoles sous les conseils du chef de réanimation de l’hôpital Sainte Anne de Paris et avons fait intervenir un consultant pour assurer que nous respections en tout point les normes de sécurité. Nos services de santé fonctionnent ainsi normalement et toute personne peut venir se faire soigner dans nos établissements.
Quel est le nombre de patients que vous pouvez prendre en charge dans l’aile qui traitera le Covid-19 ?
Avec les dispositions que nous avons mis en place, nous pourrons prendre en charge jusqu’à 15 personnes atteintes du Covid-19. Dépendant de leur état de santé, ils seront dirigés – si besoin est – vers l’unité des soins intensifs où nous avons cinq lits munis de respirateurs artificiels ainsi qu’une équipe de spécialistes, d’anesthésistes, d’infirmiers urgentistes. Le personnel soignant sera mobilisé en fonction du nombre de cas et de la gravité de ces cas.
Quel sera le prix approximatif par jour pour cette prise en charge ?
Le coût d’une hospitalisation sera conforme aux tarifs en vigueur auxquels nous devons ajouter le prix des équipements de protection par personne en fonction du type de soin. Le coût total dépendant de l’état de santé du patient ainsi que les recommandations du médecin traitant. Nous tenons à informer le public que la santé de nos patients demeure notre seule priorité et aujourd’hui plus que jamais, nous restons unis pour faire face à cette pandémie.
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