Publicité

Un étudiant réclame Rs 30 millions pour torture et arrestation arbitraire

17 avril 2020, 14:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Un étudiant réclame Rs 30 millions pour torture et arrestation arbitraire

Il crie au mauvais traitement et à la torture infligée par la police lors de son arrestation, en 2018. Arrestation qu’il considère arbitraire, illégale et injuste. Après que ses parents ont réclamé des dommages de plus de Rs 20 millions à l’Etat et à la police, c’est au tour de Vinesh Reetun, 26 ans, de passer à l’attaque et réclame des dommages de Rs 30 224 000 au président de la République, à l’Attorney General, au commissaire de police, à l’Etat et aux officiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) qui ont procédé à son arrestation.

Par le biais de ses hommes de loi, Mes Sanjeev Teeluckdharry et Rajendra Appa Jala, l’habitant de Quatre-Bornes a fait servir une mise en demeure le 14 avril. Document dans lequel il revient sur le jour de son arrestation. «Je me trouvais à l’Escalier pour réparer ma voiture. Mon cousin m’a appelé pour me dire avoir vu des individus qui se sont présentés comme des policiers et qui pénétraient chez moi à la route Palma», explique l’étudiant, qui aspire à décrocher un diplôme dans le marketing. Il s’est précipité à Port-Louis pour solliciter les services d’un avocat. Il avait reçu un appel de son père l’informant qu’il devait se rendre à la maison pour permettre à la police d’effectuer une fouille.

Après avoir pris connaissance que, pendant son absence, la police avait mis la main sur 1,2 kg de drogue synthétique d’une valeur de Rs 1,8 million, de l’acétone, d’un liquide inconnu dans un atomiseur, du ruban adhésif et de Rs 201 500 qui se trouvaient dans sa chambre, il s’est rendu directement au bureau de la brigade anti-drogue de Curepipe.

Menace

Sur place, les policiers l’ont confronté à la drogue saisie. Ils lui auraient demandé d’apposer sa signature sur les pièces à conviction. «Je me souviens que seuls l’atomiseur, des sacs en plastique et des rubans adhésifs m’appartenaient. Les policiers m’ont menacé. Il fallait que j’accepte l’accusation de possession de drogue. Sinon, mes parents risquaient de se retrouver en prison. Ils m’ont même dit que si j’acceptais, je pourrais écoper d’une peine de prison de 20 ans au lieu de 45 ans. Proposition que j’ai refusée», poursuit Vinesh Reetun.

Le calvaire était loin d’être terminé. Les policiers, selon ses dires, l’auraient brutalisé après le départ de son avocat, dans la nuit. «Un des enquêteurs m’a donné des coups, un autre m’a giflé et un troisième, qui portait des bottes, me frappait sur l’estomac et le ventre

Après avoir été emmené au Vacoas Detention Centre, il a dû être transporté à l’hôpital vu qu’il s’était évanoui. Le lendemain, il a comparu devant la Bail and Remand Court (BRC) pour trafic de drogue. «J’ai fait part de la torture que m’a fait subir la police à la magistrature lors de ma comparution», dit Vinesh Reetun.

Droit baffoué

La police a objecté à sa remise en liberté et demandé qu’il soit conduit en prison. «J’ai été détenu à la New Wing Prison de Beau-Bassin, pour être transféré à la prison centrale et finalement atterrir à Phoenix. Les conditions en prison sont inhumaines, non-hygiéniques. J’ai fait l’objet d’un isolement 23 heures par jour pendant 18 jours consécutifs sans raison

Vu que la BRC a rejeté sa motion de remise en liberté, il a demandé une révision judiciaire de la décision devant la Cour suprême. Libéré le 17 juillet 2019, il estime que les parties défenderesses ont commis une faute lourde. La protection de son droit à la liberté et au mouvement a été bafouée, en vertu des articles 3, 5, 7 et 15 de la Constitution.

Pour toutes ces raisons, Vinesh Reetun est d’avis que les défendeurs doivent conjointement lui verser Rs 30 224 000 pour dommages moraux et pour détention arbitraire.