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Et si la Terre était un être vivant ?

18 avril 2020, 08:09

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Et si la Terre était un être vivant ?

Dans un vieux film américain dont nous avons oublié le titre, un chef Indien s’étonne en ces termes de l’attitude destructrice de promoteurs lancés aveuglément dans une déforestation massive pour le développement d’un projet commercial : «Ils enlèvent la peau de la Terre ? Comment est-ce qu’elle va vivre après cela ?»

Dans La Terre est un être vivant – L’hypothèse Gaïa, le médecin et biologiste James Lovelock, de concert avec le célèbre biologiste Lynn Margulis, soutenait en 1979 l’hypothèse scientifique que la Terre est un Etre vivant composé de systèmes vivants, capables de réguler leur environnement et de préserver les conditions favorables à la vie. L’auteur donne à cet Etre le nom de l’ancienne divinité grecque de la Terre Mère : Gaïa.

James Lovelock nous invite à voir dans la Terre «plus qu’une simple sphère rocheuse», une organisation supérieure, capable d’autorégulation. «La biosphère est une entité autorégulatrice dotée de la capacité de préserver la santé de notre planète en contrôlant l’environnement chimique et physique. Il s’est parfois révélé difficile de parler, sans circonvolutions excessives, de Gaïa sans la présenter comme un être sensible», écrit-il.

Son hypothèse peut se résumer ainsi : la vie évoluant à la surface de la Terre, c’est-à-dire sa biosphère, constitue et fonctionne comme un organisme unique au sein duquel chaque interaction concourt au maintien de la vie. La Terre est un système, un tout, un organisme que Lovelock appelle «la géophysiologie».

Si la vie affecte l’environnement, il faut bien reconnaître que l’environnement aussi l’affecte en retour. Est-ce la réponse de la Terre afin de maintenir les conditions qui lui sont favorables ? James Lovelock en est convaincu : la vie contribue elle-même à créer et à entretenir les conditions de la vie. Elle n’est pas indépendante du milieu terrestre, soumise à la nécessité de s’y adapter. Au contraire, elle inter-réagit constamment avec ce milieu, formant avec lui un seul et même être vivant. Il en veut pour preuve qu’au cours des 3,5 milliards d’années environ écoulées depuis l’apparition de la vie sur Terre, il y a eu des variations dans l’émission de chaleur du Soleil, les propriétés de surface de la Terre et la composition de l’atmosphère. Or, ces variations n’ont pas entraîné une transformation du climat, ni déterminé un processus d’évolution et d’adaptation du vivant différent de ce qu’il a été. L’analyse des fossiles démontre que le climat n’a pas fondamentalement changé pendant cette période et que la biosphère a obéi à certaines constantes chimiques. Exactement comme si elle était capable d’exercer elle-même certaines fonctions régulatrices.

Vu sous cet angle, l’Homme a tout intérêt à remettre en cause ses anciens paradigmes et à élargir ses notions de biologie, biochimie et sciences de l’environnement en y intégrant le postulat que la Terre aussi possède des organes essentiels. Et en faisant tout pour les découvrir et se garder d’y porter atteinte.

La pandémie du Covid-19 n’est peut-être après tout qu’une façon pour la Terre de se défendre face à la dangerosité galopante que représente l’espèce vivant à sa surface et communément appelée l’Homo sapiens. Dévoyée, déréglée, cupide, égoïste, raciste, haineuse, incapable de se contenter de ce qu’elle a et de ce qu’elle a acquis, l’humanité poursuit sa course effrénée vers le «toujours plus», une minorité de «puissants» ayant réduit la majorité «d’impuissants» en esclavage moderne en leur tendant la carotte illusoire de l’argent et de tout ce qu’il gouverne. Une folie destructrice célébrée quotidiennement à grands renforts de «cérémoniaux» laudatifs vantant les mérites du «succès» des «grands» de ce monde.

Vu ainsi, le vrai virus, c’est l’Homme et personne d’autre.

Et si la Terre était un être vivant ?

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