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Ouverture de la pêche à l’ourite à Rodrigues: 12 tonnes récoltées

19 avril 2020, 12:15

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Ouverture de la pêche à l’ourite à Rodrigues: 12 tonnes récoltées

Pour cette 12e ouverture de la pêche à l’ourite, jeudi 16 avril, quelque 12 tonnes de pieuvres ont été pêchées, à travers l’île. Cette année, Covid-19 oblige, l’ouverture, prévue pour le 25 mars, avait été reportée. Et il n’y a pas eu de cérémonie officielle comme à l’accoutumée. 

Au fil des ans, Rodrigues a tiré beaucoup de leçons par rapport à la manière dont le programme de fermeture de la pêche à l’ourite a été fait. Nombre de changements et d’améliorations ont été apportés, surtout dans la stratégie de surveillance du lagon pendant la fermeture. 

Durant cette période, les personnes engagées dans la pêche ont été déployées dans d’autres activités, qu’on appelle le travail alternatif. Ce qui coûte à l’Etat quelque Rs 15 millions par an, dont bénéficient les pêcheurs chaque année, à raison de Rs 5 millions par mois avec deux fermetures par an. 

Saisie de 100 kg

Comme à l’accoutumée, un comité comprenant différents partenaires avait été mis sur pied afin de gérer la période de fermeture. Et ce, jusqu’au confinement sanitaire qui a débuté le 21 mars. Notamment la police de l’environnement, la National Coast Guard et les gardes-pêche. 

Cela, afin de d'endiguer le problème de pêche illégale pendant la fermeture, car il y a toujours des pêcheurs qui ne respectent pas les règlements. Il a également fallu s’occuper du volet éducation et la sensibilisation de toute la communauté des pêcheurs au respect de la fermeture. 

Tout s’est bien passé pour cette ouverture, sauf pour quelques pêcheurs de Baladirou. Alors que la «mare ourit» n’était pas bonne, la marée étant haute, certains ont plongé avec des masques pour trouver les poulpes. Les gardes-pêche les ont accostés et saisi leurs prises, car la pêche sous-marine est interdite. Lors de cette rafle, plus de 100 kg d’ourites ont été saisis,  provenant de la pêche illégale.

Autre son de cloche de la part des pêcheurs concernés. «Pa tiena mare ourit yer (NdlR, jeudi). Lamer ti plin. Bann lotorite ti bizin atann ler gagn mare ourit pou relans lapes la. Ek lamer pa bon. Delo met nou ziska kot likou. Be nou bizin plonze pou gagn ourit la. Samem nou gagnpin sa. Ek samem nou fer nou fami viv. Bann gard fisheries vini pran nou ourit. Nou dakor. Me zot pa finn pran nou okenn kontravansion zot. Zot nek inn pran ourit la zot inn ale. (…) Li pa bon. Pa fer narnien. Nou enn bann malere pe rod nou lavi. Nou pou kontinie trase, nou abitie trase pou swagn nou fami», a déclaré l’un d’eux. 

Prix fixé

Il y a seulement quelques années, ce céphalopode était en voie de disparition à Rodrigues. Comme le commente si bien un pêcheur. «Zordi pena pou poz kestion. Ti bien bizin ki bann lotorite pran sertenn desizion. Parski si pa ti fer sa, zordi kitfwa ti pou nepli ena ourit dan Rodrig», dit-il, satisfait de sa récolte malgré tout. 

La communauté des pêcheurs d’ourite souhaite que les autorités imposent un prix fixé pour la vente de pieuvres aux acheteurs. Le commissaire de la Pêche, Richard Payendee, déclare qu’après la présentation du budget le 30 avril, de nouveaux règlements qui régulariseront la pêche aux crevettes, crabes et langoustes seront présentés lors de la prochaine séance de l’Assemblée régionale.