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Non-respect du couvre-feu: best of des pires excuses
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Non-respect du couvre-feu: best of des pires excuses
Presque 9 000 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre pour non-respect du couvre-feu depuis le début du confinement. C’est ce que nous explique l’inspecteur Shiva Coothen, de la cellule de communication de la police. Ainsi, depuis le 18 mars, les «cocos vides» – pour citer le Dr Vasantrao Gujadhur ou «covidiots», comme on les appelle sur les réseaux sociaux – font fi des lois pour sortir, «al kot fami ou pou kas en poz». Mais quels prétextes inventent-ils afin de pouvoir sortir ?
Car comme l’a affirmé le DCPJhugroo dans un reportage diffusé le 23 avril sur la MBC, il y a bien moins de gens près des supermarchés et des banques. Alors que d’autres malins vont même jusqu’à utiliser leurs «work access permits pou al promné».
Selon un officier qui participe aux «road blocks» – les barrages policiers placés partout à travers le pays – toutes les excuses sont bonnes pour arriver à berner les forces de l’ordre. Parmi les grands classiques : «Nou pé al sers gaz, nou pé al supermarsé ou ankor nou pé al lopital», entendus au moins 20 fois par jour.
Si certains Mauriciens sont assez prévisibles lorsqu’il faut trouver un prétexte, d’autres sont assez créatifs dans leurs alibis. «J’ai eu une personne la dernière fois qui m’a dit qu’elle n’était pas au courant du fait qu’il y avait le confinement. Cela fait plus d’un mois qu’on le dit partout et cette personne, e assurait qu’elle n’était vraiment pas au courant en mettant l’accent sur son âge…»
Si cette dernière a fait semblant de vivre dans un autre monde, d’autres misent sur le capital sympathie pour ne pas se faire prendre. «Certains prétendent que leurs femmes sont en train d’accoucher dans une clinique qui se situe dans une autre région. On laisse donc passer, ils pensent qu’on a oublié leurs visages et le lendemain ils utilisent la même excuse en pensant que nous sommes des idiots. Lerla nou démann zot komié fam zot éna, éna fini par avwé, éna kontigné koz manti mem», raconte en riant un autre policier.
Si les officiers ont du fil à retordre «sur terre», c’est aussi le cas en mer. Selon l’ASP Reddy Luthmoodoo, de la National Coast Guard, depuis le début du confinement, 180 à 200 arrestations ont été effectuées. La plupart des contraventions ont été rédigées contre des pêcheurs ou des poissonniers sans permis. «En temps normal même pas gagn drwa fer lapes sous-marine et en ce moment ena enn ta ki pansé ki akoz konfinnman pna sirvyans ek zot vinn lapes. Éna vini o milié lanwit tou. Éna al pik ourit…» Comme avec les hommes en bleus, les prétextes vont bon train. «Zot sey zwé lor santiman zot dir zot pé tras enn lavi, pé rod enn kari, etc.» Cependant les pêcheurs et les vendeurs de poissons ne sont pas les seuls.
Il y a aussi ceux qui s’amusent à vouloir jouer au chat et à la souris avec les officiers de la NCG, en pensant que ces derniers n’ont rien de mieux à faire. «Nous avons même dû effectuer des courses-poursuites en mer. Certains sont allés à l’encontre des règles afin d’aller faire du kitesurfing. Et lorsqu’on les interpelle, ils essayent de prendre la fuite à toute vitesse sur leurs planches mais on finit par les rattraper.»
D’autre part, il y a aussi d’autres pour qui le confinement semble bien trop long… comme pour certains couples qui se rendent à la plage, notamment… Quelques bisous en plein air, en face de la mer, valent bien une amende ou une peine de prison, semble-t-il. «Éna tir tou kalité prétext apré al rétrouv zot pli lwin lor laplaz avek zot ti kopin ou kopinn», ajoute l’ASP.
Pour rappel, une interpellation pour le non-respect du couvre-feu équivaut à une contravention ne dépassant pas Rs 500 et une peine de prison pouvant aller jusqu’à six mois…
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