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Sa deuxième chance: de détenue à… pâtissière

26 avril 2020, 21:45

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Sa deuxième chance: de détenue à… pâtissière

Elle a désormais 39 ans. Et une nouvelle vie : gérante d’une pâtisserie qui entreprend des commandes. Mais tout n’a pas toujours été rose pour elle : Zayna (nom modifié), est une ex-détenue, libérée en mars 2019. Elle s’est reconvertie dans la pâtisserie, après avoir passé neuf ans de sa vie en prison.

Cette habitante de Vallée-Pitot mène désormais une vie tranquille et honnête. C’est en 2005 que la vie de Zayna est chamboulée. Proche d’un ancien caïd, elle avait été coffrée après que Rs 500 000 ont été découvertes à son domicile. «Par le biais d’un ami  commun, j’ai connu ce trafiquant. Je ne me suis pas rendu compte, à aucun moment, qu’il allait se servir de moi. Je suis tombée amoureuse de lui. Et je me suis laissé emporter par ses paroles. Il m’a fait croire à plein de choses. Mais j’ai été piégée», allègue-t-elle. Cet argent retrouvé chez elle, elle soutient n’avoir jamais su qu’il provenait de la vente de drogue.

En 2010, la sentence tombe : elle devra purger 16 ans en prison. Mais elle obtient la grâce présidentielle et est libérée au bout de neuf ans. «J’ai toujours gardé la foi. Je priais pour pouvoir sortir avant. Je me suis battue. J’ai souvent écrit au Directeur des poursuites publiques à ce sujet. J’ai été une victime dans toute cette affaire. Aujourd’hui encore, j’en subis des séquelles.»

 Zayna explique que sa vie  à la prison de Beau-Bassin a été dure. «Le jour même de ma condamnation, une de mes tantes est décédée en apprenant la nouvelle. Puis, j’ai perdu mon frère. J’ai dû réapprendre à vivre dans ma cellule.» Elle s’arme alors de patience et essaye de maîtriser ses émotions. Elle commence ensuite à suivre des cours. Ce qui n’a pas été difficile pour elle, étant donné qu’elle avait cumulé plusieurs boulots pendant sa jeunesse. Elle raconte qu’elle avait travaillé comme couturière, esthéticienne et appliquait même le mehendi.

 «J‘ai alors suivi des cours de pâtisserie pendant trois ans. J’ai pris part aux examens. Aujourd’hui, j’ai même mon certificat», dit-elle fièrement. Après sa sortie de prison, Zayna a voulu être autonome. Elle s’est alors tournée vers la pâtisserie. Ayant fait des études jusqu’à la Form 2 et ayant un certificat de moralité chargé, elle n’avait pas vraiment d’autre option non plus, souligne-t-elle. «J’ai alors débuté chez moi, dans ma cuisine, avec ce que j’avais en ma possession. Mais j’ai par la suite été encadrée par une association et j’ai bénéficié de quelques équipements, dont un four et une batteuse et des ingrédients de base. Aujourd’hui, je gagne ma vie, j’ai ma clientèle et je suis épaulée par ma famille. Éna dimuonn koz deryer mo lédo, mé sa mo pa kav anpésé. Mo bien aster !»

D’ailleurs, Zayna ne compte pas baisser les bras en si bon chemin. Elle envisage d’agrandir son business.