Publicité
Maldives: quand le paradis vire au cauchemar pour une Mauricienne
Par
Partager cet article
Maldives: quand le paradis vire au cauchemar pour une Mauricienne
En temps normal, beaucoup rêveraient de se retrouver sur une île paradisiaque au milieu de nulle part. Sauf que la donne est loin d’être la même en temps de pandémie du Covid-19. Le rêve a vite viré au cauchemar. Du moins, pour certains de nos compatriotes toujours bloqués sur des atolls en plein océan, aux Maldives. À ce jour, 19 Mauriciens y sont répertoriés par le ministère des Affaires étrangères. Une compatriote de 26 ans, engagée depuis un an et demi par un groupe hôtelier singapourien aux Maldives, qui a approché notre rédaction, raconte comment elle est toujours coincée sur l’atoll Gaafu Alifu, à 55 minutes d’avion de Malé. Notons que la capitale maldivienne enregistrait, à mardi, 228 cas positifs au virus.
D’abord, la jeune femme n’a pu embarquer sur le vol de rapatriement organisé par les autorités sud-africaines et mauriciennes le 11 avril et qui avait transporté un premier contingent de 11 Mauriciens à Plaisance et une vingtaine de Sud-africains à Johannesbourg, car la direction de son hôtel n’était pas au courant de cette démarche. «Nous sommes trois Mauriciennnes employées par notre établissement hôtelier. Mais comme l’hôtel est réparti sur deux îles différentes, nous ne pouvons même pas nous voir. Hormis le fait d’avoir rempli le formulaire de Mauriciens en détresse à l’étranger sur le site des Affaires étrangères et auquel nous n’avons eu aucun retour, nous n’avons aucun contact avec notre gouvernement. Nous ne savons pas quoi faire», se désole notre interlocutrice.
Ce qui l’attriste, c’est de voir comment le gouvernement respectif de ses collègues originaires de Bali, du Bhoutan et du Sri Lanka sont en liaison avec ceux-ci pour leur organiser un vol après le dimanche 3 mai. «Quant aux Russes et Marocains coincés ici, ils ont un groupe WhatsApp avec leur gouvernement, qui les aide et leur procure toutes les informations pour prochains jours.»
La jeune Mauricienne qui occupe un poste à responsabilité raconte que depuis qu’elle ne travaille plus, après qu’elle a fait la passation et fermé son département, soit depuis le 20 avril, elle ne fait rien de ses journées, n’ayant plus le moral. «Je me réveille, je sors de ma chambre et je vais prendre le petit déjeuner, le déjeuner puis le dîner. À part ça, il n’y a rien à faire. Je reste dans la chambre à regarder la télé et suivre les infos. Ce qui est encore plus stressant, c’est de voir des sites de vols sans aucun départ jusqu’au mois de juin», confie-t-elle, désemparée.
Cette dernière désespère au point d’avoir même rempli un formulaire destiné aux employés indiens également en attente de rapatriement et qui leur a été communiqué par leur département des ressources humaines. En outre des employés, deux clients sont toujours bloqués à l’hôtel et attendent d’être rapatriés le 3 mai s’ils ont un vol.
La Mauricienne n’oubliera pas de sitôt comment cela n’a pas été du tout évident avant que certains clients puissent rentrer dans leur pays. «On a assisté à des annulations de vol de dernière minute. Des fois, des vacanciers ont dû quitter l’hôtel un jour avant leur départ, pour passer 24 heures dans l’aéroport de Malé avec des enfants en bas âge. Nous avons envoyé nos majordomes leur préparer un espace dans le lounge de l’aéroport pour qu’ils puissent dormir avec leurs enfants car tout était fermé. Nos représentants de l’aéroport étaient à leur disposition pour faire des allerretour à Malé pour qu’ils ne manquent de rien.»
Les Maldives étant également en confinement, les mouvements d’île en île sont interdits. Seuls ceux qui ont un vol confirmé à prendre à l’aéroport de Malé peuvent quitter l’île où ils se trouvent dans l’archipel, mais là aussi, ils doivent impérativement se diriger directement à l’aéroport. Et, sans une autorisation à 1 000 Ruffya (environ Rs 3 000), personne ne sort.
«Ma dernière visite à Maurice remonte à novembre lorsque j’y ai passé deux semaines. Je pense que nous tous qui sommes bloqués loin de notre pays voulons être avec les nôtres au plus vite. D’après les prévisions aux Maldives, les hôtels vont rouvrir au mois d’octobre. Si je ne peux pas rentrer maintenant, je ne pourrais pas voir ma famille cette année, et je ne pense pas pouvoir le supporter», confie notre interlocutrice, la gorge nouée.
Le ministère des Affaires étrangères alerté
<p>Nous avons fait parvenir le S.O.S de cette compatriote au ministère des Affaires étrangères, hier. Un préposé officiel n’a pas tardé à prendre toutes les coordonnés nécessaires. Pour ceux bloqués aux Maldives, un départ de l’Inde pour Maurice est envisagé mais tout dépendra de la disponibilité d’un vol de correspondance. Sans compter que la priorité sera accordée aux malades, aux seniors et aux étudiants sans logement. En raison de la distanciation physique obligatoire dans l’avion, un maximum de 150 passagers par vol devra être respecté. Par contre, il rappelle à tous ceux qui attendent de rentrer au pays par un quelconque vol de rapatriement au programme, qu’il leur faut un certificat du test de Covid-19 d’une validité de cinq jours et une mise en quarantaine obligatoire une fois à Maurice.</p>
Publicité
Les plus récents