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Hommage: Dr Bruno Cheong, l’incarnation de l’excellence médicale et du dévouement aux malades

2 mai 2020, 16:55

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Hommage: Dr Bruno Cheong, l’incarnation de l’excellence médicale et du dévouement aux malades

Le pays pleure la disparition d’un de ses illustres pneumologues. Le Dr Bruno Cheong a rendu l’âme le 27 avril à la suite d’un combat contre la maladie provoquée par le nouveau coronavirus. Il fait partie de ces êtres humains dont la discrétion fait fuir toute forme de publicité que leur personnalité et leur parcours pourraient susciter mais qui, au moment de leur mort, se voient projetés sur le devant de la scène.

Marc Hein, directeur du cabinet Juristconsult, a été son ami de classe au Collège du St Esprit. «J’avais 12 ans lorsque je me suis retrouvé dans la même classe que Bruno. Ce fut le cas pendant sept ans jusqu’à la fin de notre Form VI. Nous étions un groupe très serré et fier. Bruno c’était quelqu’un de réservé et de tranquille mais souriant et jovial. Son rêve de toujours était de devenir médecin.» Marc Hein gardait contact avec plusieurs camarades de classe issus de la promotion de 1974 dont Bruno Cheong. Ils se voyaient lors des dîners des Old Boys du collège. Leur dernière rencontre remonte à l’an dernier à Avalon où ils ont été plusieurs à déjeuner ensemble.

Jacquelin Duchenne, Chief Executive Officer du groupe Cernol, a également fait toutes ses classes avec Bruno Cheong. «Bruno était quelqu’un de très réservé et très cool. Je ne l’ai jamais vu se mettre en colère. Il a toujours montré sa prédisposition à écouter avec une attention particulière son vis-à-vis. Il était très intelligent. À l’école, il était toujours prêt à aider les camarades quand nous avions besoin de soutien par rapport à certaines matières. Lui, Jim Lee Tin Chin, aujourd’hui médecin, André Lecoultre et moi avons participé au Lonhro Award dont le thème, cette année-là, était le tourisme. Nous avions décroché un prix spécial. Cela devait être en 1973 ou 1974.» Il l’a consulté bien après comme médecin. «Il était resté le même, toujours avec cette simplicité déconcertante et très rassurant dans son approche. Sa capacité d’écoute de l’autre était intacte. À cela s’ajoutaient des compétences pointues dans son domaine de spécialisation.» 

C’est au Pays de Galles et plus précisément à l’université de Cardiff que Bruno Cheong a étudié la médecine et s’est spécialisé en médecine respiratoire. Vers la fin de ses études, il a rencontré un compatriote, le professeur Kian Fan Chung, qui venait de prendre de l’emploi au Royal Brompton Hospital et au National Heart and Lung Institute de Londres. Bruno Cheong, raconte le professeur Fan Chung, l’a souvent consulté. Ils se sont liés d’amitié et se sont régulièrement revus à Maurice ou à Londres, amicalement devant un bon verre de vin ou pour une partie de golf ou professionnellement au sein de la Mauritius Respiratory Society ou de la Société de Pneumologie de l’océan Indien. S’il avait à résumer Bruno Cheong, le professeur Fan Chung dirait que c’était un «altruiste dévoué à la médecine».

Son confrère, le Dr Mansoor Takun, chef de service de pédiatrie et en réanimation néonatale de l’hôpital de Flacq, le décrit comme «un colosse en médecine», «un professionnel passionné par son métier et dédié à son travail». Pour le Dr Reuben Veerapen, Mauricien spécialisé en chirurgie thoracique et vasculaire, qui l’a côtoyé ces dernières années à la clinique Darné, «c’était à la fois un grand professionnel de santé et quelqu’un de très humain, de très investi, toujours présent pour ses patients. Maurice perd quelqu’un d’extraordinaire.» 

Partout l’émotion est à son comble. Son collègue et ami le Dr Anand Gaya lâche : «Nous avons tout fait pour le sauver.» Son épouse, Sandra, habituée jusqu’ici à une vie effacée, s’est vite rendu compte que la réputation du Dr Bruno Cheong dépasse de loin les limites de la vie familiale. Ce n’est pas seulement la famille Cheong qui a perdu un être cher mais c’est le monde médical local, et par ricochet l’île Maurice, qui a perdu un de ses illustres fils. Elle n’a cessé de remercier au nom de la famille immédiate de Bruno Cheong et des parents de ce dernier, tous ceux qui ont manifesté les marques de sympathies à l’égard des enfants de Bruno Cheong que sont Julia, médecin généraliste au Royaume-Uni, et Oliver, élève dans un collège privé. Une liste qui comprend les membres du corps médical tant du privé que du public. Sandra Cheong finira par admettre que la mort de son époux lui a permis de faire une distinction entre ce que Bruno Cheong représentait pour elle et ce qu’il représentait pour et en lui-même. «Je suis heureuse et fière non seulement de lui mais pour lui.»