Ils restent confinés, loin du regard de leurs proches au sein des différentes maisons de retraite. Pourtant, ils gardent le sourire. Le Covid19 ne va pas saper leur moral. Au niveau des institutions, tout est mis en œuvre pour éviter la contamination. Et, plus de quarante jours après le confinement, un seul cas a été recensé dans une maison de retraite dans le Sud…

Le directeur Europe de l’Organisation mondial de la santé (OMS) Hans Kluge l’a déclaré. Les ravages du Covid-19 dans les maisons de retraite en Europe, c’est une «tragédie humaine inimaginable». À Maurice, chaque responsable de maisons de retraite s’activé pour éviter un pareil scénario. Une mission à la base considérée comme impossible est rendue possible, grâce au soutien de tout un chacun, affirme Ginette Lan Yee Chui, directrice de Palma et Tamarin Cheshire Home. «Nous prenons toutes les précautions pour éviter toute contamination. Par exemple, notre personnel est récupéré à son domicile par nos vans et nous demandons à chaque membre de rester sur place pendant trois jours.» Certes, cette nouvelle disposition aura un coût sur le budget de la maison de retraite. «C’est un gros sacrifice pour le personnel mais les salaires seront aussi réajustés pour inclure ces heures supplémentaires.»

Cette dernière soutient que le gouvernement les a aidés dès le début du confinement. «Nous avons reçu deux sacs de farine, du riz, des pommes de terre, des oignons, trois plateaux d’œufs et des fruits.» Elle soutient qu’il fallait quelquefois fabriquer du pain, des crêpes et des faratas. De plus, la directrice de ces deux maisons est soulagée après que des tests Covid-19 effectués sur tous les pensionnaires et personnels, jeudi, se sont tous révélés négatifs. Cela démontre aussi que les mesures de précautions prises ont porté leurs fruits. À savoir qu’elle a 67 pensionnaires au sein des deux maisons.

Justement, l’on a pu s’entretenir avec une d’entre eux. Cette dernière n’attend qu’une seule chose : l’heure des retrouvailles avec ses proches. «Ils nous manquent.» Mais, elle sait que c’est pour son bien que sa famille n’a pu lui rendre visite durant ces derniers jours. Toutefois, il faut savoir que la direction de la maison de retraite a proposé aux proches de reprendre leurs parents le temps du confinement, mais que le retour n’a pas été positif. «Une seule famille s’est manifestée», soutient Ginette Lan Yee Chui.

Pour revenir à la pensionnaire qui s’est confiée à l’express, et qui réside dans la maison de Palma depuis trois ans déjà, les journées se passent bien. «Nous jouons au Bingo, au domino ou nous regardons la télé.» Elle attend la levée du confinement également pour pouvoir effectuer des sorties ou encore avoir ses leçons de remise en forme. Pour Meeta Uckhoy, l’une des responsables du foyer, même le déconfinement se fera en douceur. «Nous allons demander aux visiteurs de porter des masques, de se désinfecter les mains. Mais surtout nous allons installer les visiteurs derrière une plaque en plexiglas. Ils pourront ainsi voir leur famille et leur parler.»

Des enfants aussi présents

Dans un autre centre situé dans le Nord, certains disent se sentir comme dans une prison. «Nous n’avons pas le droit de bouger», indique une résidente. Mais, elle sait que c’est pour son bien ainsi que pour la centaine d’admis qui résident dans le centre. «Nous n’avons pas que des pensionnaires mais aussi des enfants emmenés par la Child Development Unit (CDU). Le plus important est de trouver de quoi occuper tout le monde. Donc, chant, danse, jeux, session de prière  sont au rendez-vous.» Toutefois, cette responsable s’assure que les enfants ne ratent pas leurs leçons. «Nous les installons devant la télé afin qu’ils suivent les cours. Mais tout cela est stressant, car nous ne savons pas quand nous allons pouvoir reprendre le cours de notre vie.»

L’on apprend que dans la maison où l’on a détecté le cas de Covid-19, dimanche, le nécessaire a été fait pour que cela n’affecte pas les 23 pensionnaires. Les portes sont cadenassées afin d’éviter toute contamination. Les visites aussi ont été suspendues depuis le début du confinement.