Publicité
My name was Khan
Un des monstres du cinéma indien nous a quittés cette semaine. Sahabzade Irrfan Ali Khan est mort jeune, à l’âge de 53 ans, des suites d’une maladie. Irrfan Khan reste l’un des meilleurs acteurs indiens ayant aussi fait carrière dans des films américains et anglais, et dans d’autres pays encore. Comment ne pas se rappeler du personnage de Pi, dans « Life of Pi », d’Ang Lee, il y a 8 ans déjà, où il incarnait le personnage principal, dans le présent de narration du film, personnage d’un âge mûr qui raconte une fable sur la vie, conte spirituel aux accents parfois philosophiques. Il est question, dans ce film, de religion, mais pas du tout la religion dans son aspect social et institutionnel, lourd et très conventionnel, mais plutôt une approche de l’islam, du christianisme et de l’hindouisme plus existentielle, où les épreuves de la vie donnent sens au spirituel, et où le spirituel nourrit les différents moments de l’existence. Les épreuves de la vie et le danger ne sont pas à détacher du sens qu’ils peuvent avoir et qui nous rendent plus forts. Une belle et grande odyssée, comme le souligne le titre français du film.
Irrfan Khan, c’est aussi « The Namesake », film de 2006 de Mira Nair, dans lequel il joue le père du personnage principal. Ashok (le père) travaille à New York depuis peu, et il retourne à Calcutta pour rencontrer celle qu’il va épouser, mariage arrangé qu’il vient finaliser. Après leur union, il retourne vivre avec sa femme, Ashima, à New York. Elle va se retrouver à passer de longues journées seule, chez elle, et le couple va non seulement apprendre à se connaître, mais aussi à vivre ensemble loin des leurs, de leur pays et de leur ancrage social. Puis Ashima et Ashok auront un fils que le père prénommera Gogol, en hommage à l’écrivain russe qu’Ashok admire. Leur fils grandira aux Etats-Unis, et se coupera de son origine indienne pour vivre comme un Américain. Mais ces trois noms lui poseront un problème d’identité. Son prénom Gogol est tout le temps raillé par ses camarades américains. Son prénom Bengali, Nikhil, ne lui plaît pas du tout, car lui rappelant ses origines. Et la variante en anglais de son prénom indien, Nick, ne suffit pas à effacer les deux autres. Mais nous, nous savons faire la différence entre les célèbres Khan du cinéma bollywoodien. Et Irrfan mérite notre admiration.
Publicité
Les plus récents