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Vol de rapatriement: bloqués en Inde et en détresse…

13 mai 2020, 21:44

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Vol de rapatriement:  bloqués en Inde et en détresse…

Non ils ne sont pas parmi des passagers rapatriés de l’Inde, samedi 9 mai. Pourtant, ils correspondent aux critères de priorité, comme spécifié par le ministre Nando Bodha à l’Assemblée nationale, le 5 mai ….

Tel est notamment le cas pour ce couple habitant le Nord qui parti pour New Delhi, le 10 mars, pour des traitements médicaux. Au total, ils sont quatre personnes à faire ce voyage, car la sœur et la nièce de l'époux les accompagnaient. Ils devaient rentrer au pays le 31 mars. Sauf que le confinement a bouleversé leurs plans…

De plus, l'époux indique que le traitement qu’ils devaient subir n'a pas pu être complété car l'hôpital a fermé ses portes, en raison du confinement. Du coup, à leurs frais, ils logent dans un hôtel de la capitale indienne, en attendant leur rapatriement. 

«Dimanche dernier, mon épouse a reçu un appel d'Air Mauritius en vue de son rapatriement. Rien par contre pour les deux proches accompagnatrices et moi. Pourtant, on détient tous deux un visa médical. Je ne comprends pas comment on peut demander à elle seule de rentrer au pays. Je ne pouvais pas la laisser partir seule car il n'y aura personne à s'occuper d'elle», explique ce fonctionnaire.

D'ajouter qu'il a vainement tenté de contacter le haut-commissariat indien, soit dimanche et lundi. Ce n'est que mardi après-midi qu'il aura un retour. Pour lui dire qu'on ne peut rien faire pour lui…

Le quadragénaire n'a pas eu d'autre choix que d'annuler le retour de son épouse qui est femme au foyer. «Dans un autre hôtel à côté de nous, séjournent 14 compatriotes venus pour  un pèlerinage. Ce groupe du sud de Maurice comprend des personnes âgées. Parmice groupe, seule une personne n'a pas été autorisée à rentrer à Maurice. Comment allait-elle se débrouiller pour les démarches alors qu'elle ne connaît nullement la technologie ? J'ai donc demandé à l'ambassade de lui céder la place de ma femme.»

Shabneez Khodabux, 27 ans, se trouve de son côté à Qadian, au Punjab. Elle y est avec son frère âgé de 17 ans, sa mère de 55 ans et sa grand-mère maternelle de 80 ans. C'est cette dernière qui voulait accomplir le pèlerinage pour lequel ils ont fait le déplacement.

Ils sont arrivés en Inde le 10 mars dernier et devaient rentrer à Maurice le 29 mars. Entre-temps, le confinement a été instauré au Punjab. Ainsi, les quatre membres de cette famille sont restés dans la maison d'hôte de la communauté religieuse en question.

Employée dans une compagnie offshore, la jeune femme confie que ses proches et elle comptaient aussi visiter l'Inde et le Pakistan. «Quand on est rentré au Pakistan, à la frontière, on devait apprendre que l'Inde allait se mettre au confinement.» Donc, ils ont juste eu le temps de livrer un colis chez un proche et de retourner au Punjab. «On a de quoi se nourrir, heureusement. Cependant, en ce qui concerne notre retour, toujours rien. Le ministre Nando Bodha a dit que la priorité sera donnée aux personnes âgées. Sauf que ma grand-mère ne pourra pas voyager seule. Et l'ambassade nous a dit qu'il n'y a pas de place à bord du vol duesamedi», raconte cette habitante de Quatre-Bornes.

Autre témoignage : celui de Deepshikha Bhagooli, 23 ans. Elle est la seule étudiante mauricienne fréquentant l'université SRM Amaravati à Andhra Pradesh. Depuis que le COVID-19 a commencé à se répandre dans le monde, cette étudiante en «electronics and communication engineering» a voulu rentrer au bercail. «Le haut-commissariat m'avait dit qu'on avait pas encore eu de confirmation pour mon retour. J'en ai parlé à mes parents. Ma mère devait venir en Inde, mais comme elle n'a pas pu faire le déplacement,, je lui ai demandé de transférer le billet à mon nom. Sauf que, par la suite, les vols commerciaux avaient cessé», confie l’habitante de Plaine-des-Papayes.

Elle a donc été contrainte de rester sur le campus universitaire. A présent, elle s'inquiète pour les jours à venir. Car elle a appris qu'à partir le 15 mai prochain, les cours en ligne vont cesser. Et la reprise ainsi que les examens ne sont prévus qu'à partir de juillet…