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Hommage à l’ancien adjoint de Gérard Houllier: «Jacques Crevoisier, a true gentleman»

25 mai 2020, 12:29

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Hommage à l’ancien adjoint de Gérard Houllier: «Jacques Crevoisier, a true gentleman»

«Sans lui, les analyses footballistiques ne seront plus les mêmes.» De l’avis de pas mal de fans de la Premier League, le décès du Français Jacques Crevoisier, ancien commentateur sur Canal+, le 17 mai, est une perte pour ceux qui aimaient les analyses «en profondeur», notamment l’aspect psychologique du football. 

Précisons que ce dernier possédait un doctorat en psychologie et a écrit un livre issu de sa thèse, «Footballeur et psychologie», publié en 2001. Une compétence qui l’a beaucoup aidé pour devenir l’adjoint de Gérard Houllier à Liverpool, entre 2000 et 2005. 

En bon gentleman, Jacques Crevoisier avait remercié
notre compatriote de la part d'Houllier en 2001.

Notre compatriote Imran Goolamallee, qui l’a rencontré à cette époque, se souvient de ses «années Reds». «Le monde a perdu un grand ambassadeur du jeu et du football. Je l’ai connu alors que j’étais un jeune supporter, et je ne ratais presqu’aucun match des Reds. Jacques «was a true gentleman». «Un grand entraîneur et un homme très sympa que tous les supporters reconnaissent comme le bras droit de Gérard Houlier.» 

Gérard Houllier et Jacques Crevoisier sympathisent vite avec Imran qu’ils croisent souvent à Anfield. L’atout de ce dernier ? Il parle français ! Les deux hommes lui demandent d’où il vient et il leur explique qu’il est Anglais né de parents mauriciens, dès lors le courant est passé. «Jacques Crevoisier me faisait un petit hello de la main, quand il me voyait de loin et lorsqu’il était plus proche, il venait faire un petit brin de cosette avec moi. C’était quelqu’un de très abordable. Simple. Attachant. Ma chance, c’était de pouvoir parler un peu français…» 

Imran Goolamallee célèbre avec Jacques Crevoisier la victoire des Reds face à
Manchester Utd lors du Charity Shield 2001 (2-1).

Notre ami se rappelle d’une anecdote liée à la fameuse crise cardiaque qu’a eue Gérard Houllier à la mi-temps d’un match de Premier League, le 15 octobre 2001. «Un bruit courait que notre manager venait d’avoir un problème et tout le monde était inquiet. Le match a repris, mais plus personne ne se préoccupait de ce qui se passait sur le terrain. Notre coeur et notre esprit étaient avec Gérard…» 

Plus tard, Imran eut l’idée de réaliser une grande carte de voeu en anglais et en français pour souhaiter un prompt rétablissement à l’entraîneur français (Get well soon Gérard), qu’il transmit à Jacques Crevoisier. Ce dernier, touché par ce geste, le donna à Houllier tout de suite après le match, alors qu’il allait justement lui rendre visite. 

«Quelques matchs plus tard, Jacques m’a transmis un message pour me remercier et me donnait régulièrement des nouvelles de la santé d’Houllier. Il m’a aussi dédicacé le ticket de match pour le Charity Shield (victoire des Reds 2-1 contre Man Utd), ça reste un joli souvenir de ce grand homme», relate-t-il.

Jacques Crevoisier a donné un autographe à Imran sur le
ticket du match de Charity Shield Liverpool- Manchester Utd 2001.

Pour la petite histoire, l’année du malaise cardiaque de son manager français, Liverpool réalisait une grande saison et était en tête du championnat, mais s’effondra pendant la période où le directeur sportif, Phil Thompson, dut prendre les rênes. Au retour d’Houlier sur le banc, il était trop tard et Manchester Utd enlevait le titre. «C’est certain que Liverpool aurait été champion sans le problème d’Houllier en 2001-2002, Liverpool était vraiment fort, la saison d’avant on avait remporté toutes les coupes en jeu. C’est triste mais c’est comme ça. ‘Bad luck’…» «Chaque personne partage des histoires autour du football, et j’ai eu beaucoup de chance de pouvoir côtoyer cet homme alliant gentillesse et grande générosité», conclut Imran. Quelques années plus tard, Imran Goolamallee, en vacances à Maurice, eut le bonheur de retrouver et d’interviewer ‘Mister Houllier’ chez nous, lors d’une conférence de presse au Prince Maurice. «The icing on the cake», rigole-t-il.