La Commission na­tionale du Sport féminin (CNSF), qui touche plus d’un millier de Mauriciennes, n’a pas soumis de plan d’action au ministère des Sports. Mais elle travaille quand même sur un projet. Sa présidente, Isabelle Lindor-André, qui ne prévoit pas d’activités nationales à l’is­sue du confinement, est pour une reprise en petits groupes, dans les régions.

Instituée par le ministère des Sports en 1992, la CNSF est considérée comme une pionnière dans la région africaine par l’African Women in Sport Association (AWISA) pour la promotion de la pratique d’une activité physique par les Mauriciennes. Chaque année, la CNSF organise des rassemblements nationaux pouvant attirer jusqu’à 1 000 personnes. La dernière date du 25 février de cette année. «Il y avait eu des classes d’aérobic et de zumba, ce jour-là, dans le complexe multisports de Côte-d’Or. Cela avait créé beaucoup d’engouement auprès des femmes» dit Isabelle Lindor-André qui déclare que près d’un millier de dames s’étaient déplacées à cette occasion.

«Actuellement, parce que la distanciation sociale, entre autres, est préconisée malgré le déconfinement, il ne sera pas recommandé que la CNSF organise des activités nationales. Comme elles regroupent beaucoup de personnes, il sera très difficile de faire appliquer les gestes barrières», poursuit-elle. Consciente que la reprise des activités se fera avec des règles précises et contraignantes, Isabelle Lindor-André assure que la CNSF travaille déjà sur un plan d’action. Et tout en attendant le feu vert des autorités, elle peut d’ores et déjà annoncer que les activités de la CNSF ne pourront reprendre qu’en petits groupes.

«Le travail de la CNSF ne se limite pas aux rassemblements nationaux. En temps normal, des sous-comités de la CNSF agissent dans 12 régions du pays (NdlR : entre autres, Port-Louis, Quatre- Bornes, Beau-Bassin, Curepipe, Rivière-Noire, Pamplemousses, Rivière-du-Rempart, Mahébourg, Flacq et Moka). Au début de l’année, ces sous-comités rencontrent la CNSF et soumettent leurs propositions pour l’année. A partir de là, la CNSF pense à un budget et leur vient en aide», explique la présidente de la CNSF.

Selon elle, chacune des régions, post-confinement et après le feu vert des autorités, pourra reprendre certaines des activités qui leur étaient proposées, mais cette fois en groupes restreints, permettant ainsi un meilleur respect de la distanciation sociale et autres gestes barrières. «Dans notre plan, nous travaillerons sur les mesures préventives à respecter tout en tenant compte des spécificités de chaque discipline», laisse entendre Isabelle Lindor-André.

Pour rappel, la CNSF, à travers ses coaches, assure des sessions de natation, zumba, aérobic, aquazumba, badminton, yoga et line dancing (danses chorégraphiées). Ajoutons à cela les clubs de marche.

En attendant que tout cela se concrétise, la CNSF met sur sa page Facebook, depuis le début du confinement, des liens pour des sessions de yoga, aérobic et zumba pour celles intéressées à suivre des activités physiques de chez elles. Et ce, en suivant les coaches de la CNSF sur l’application Zoom dont l’adresse aura été préalablement indiquée sur le réseau social.

La situation actuelle n’est pas idéale pour celles qui suivaient les activités de la CNSF avant que ne survienne la pandémie. La présidente de la CNSF en est consciente mais reste pragmatique : «Quand les femmes de la CNSF faisaient des exercices ensemble, elles étaient surtout heureuses de socialiser. Elles étaient très soudées. Durant le confinement, c’est cet aspect social qui a surtout fait défaut. Mais il faut garder confiance et ne pas se laisser abattre. Il faudra, après le confinement, pendant un moment, prendre d’autres habitudes, savoir se protéger et protéger les autres ; oublier, par exemple, de se passer les bouteilles d’eau. Il sera question en fait de tout réapprendre», concède Isabelle Lindor-André.