Publicité

Démolitions à Riambel: quand les Obeegadoo en prennent pour leur grade

1 juin 2020, 13:04

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Démolitions à Riambel: quand les Obeegadoo en prennent pour leur grade

«Madam Primerose Obeegadoo ti skwater piédanlo li !» Marie Rose Randamy se rappelle très bien que la mère du ministre du Logement et des terres, qui a décidé de la démolition des cases des squatteurs à Riambel, faisait appel à ses services pour son campement. Celle qui est aussi connue comme Melody a laissé exploser sa fureur face à autant d’injustice, ce lundi 1er juin. 

Lors de leur opération démolition à Cité de Dieu, les policiers ont aussi jugé utile d’enlever les barrières en tissu, hautes d’à peine un mètre, qu’elle avait placées pour protéger son jardin soigneusement entretenu des chiens et autres nuisances. «Mo leker pe anflamé. Se sa kado fet mama ki zot donn mwa azordi ?»

«Laisse-nous vivre, laisse-nous respirer !» est le cri du cœur de Marie Rose Ramdany. Elle raconte que cela fait depuis 1991 qu’elle s’occupe de ce potager. Parce qu’avant c’était un terrain vague et une de ses filles s’y était faite abuser. 

Des années de travail

«Il n’est pas venu avec le confinement, il y a des années de travail là-dedans, j’ai nourri des familles entière avec ça.» Et dès qu’elle aperçoit passer un chien que ses protections de fortune en toile bloquaient, avant que la Special Mobile Force ne les retire, elle se désespère de voir la nourriture des gens ainsi souillée.

Elle nous conduit au campement de la famille Obeegadoo, qui se retrouve du coup sous forte surveillance policière. «Azordi kan mo tir lerb mo plant legim li pe dir mo voler de legim», s’ecrie-t-elle contre Steven Obeegadoo, alors qu’avant, elle nettoyait le campement, enlevait la paille. 

Marie Rose est une figure connue du quartier d’African Town. Femme pêcheur également, elle a travaillé dur pour élever ses cinq enfants. D’ailleurs elle rappelle qu’elle a fait l’objet de plusieurs reportages, dont celui-ci, en 2017, dans BonZour, dans lequel elle déplorait «qu’il n’y ait pas assez de soutien offert à ceux qui veulent percer et qui ont des idées pour améliorer la société». 

Elle ne croyait pas si bien dire, ce n’est plus question de soutien, mais de carrément mettre des bâtons dans les roues…