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Air Mauritius: un millier d’employés risquent de devoir plier bagages

3 juin 2020, 22:00

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Air Mauritius: un millier d’employés risquent de devoir plier bagages

Conformément à la nouvelle loi du travail votée en 2019, tout licenciement sur fond économique ou structurel doit absolument obtenir l’approbation du Redundancy Board (RB). Et MK, qui est sous administration volontaire depuis le 22 avril, n’y échappera pas. D’ailleurs, à l’hôtel du gouvernement, l’on indique que les administrateurs ont déjà fait appel au ministre du Travail, en vue de l’obtention d’une dérogation.

Cette étape, rendue possible grâce aux amendements apportés aux lois du travail à travers la Covid-19 Act, permet à des secteurs touchés par la pandémie d’obtenir un «ruling» rapide du RB. Listés dans le Schedule 3 de la loi, l’on retrouve en tête celui de l’«air transport», qui se traduit évidemment par MK. Outre le «fast-track», c’est-à-dire que le RB tranche dans 15 jours au lieu des 30 jours requis normalement, ces entreprises comptant dans ces filières détiennent une autre possibilité, le «leave without pay» avec l’accord des employés et leur récupération sous de nouvelles conditions d’emploi, après un délai.

Il nous revient que MK est la première entreprise à avoir bénéficié de l’exemption accordée par Soodesh Callichurn. Et selon nos informations, les administrateurs préparent le dossier à envoyer au RB. Combien d’employés seront concernés ? Entre 800 et 1 000, fait-on valoir, dans les milieux proches. De préciser toutefois que ce sera au RB d’en juger. Le «work-from-home» sera-t-il privilégié ? «Il serait prématuré d’en dire plus à ce stade. Cela va aussi dépendre des employés», indique-t-on.

En tout cas, ce qui est sûr, c’est que la compagnie serait capable de continuer ses opérations avec 50 % de son personnel. C’est du moins ce qu’on avance dans les milieux proches de l’administration. D’ores et déjà, 135 employés qui ont complété 33 1/3 années de service ont été priés de prendre la sortie. Et face à la presse, lundi, Sattar Hajee Abdoula, s’est appesanti sur la situation «très très grave» que connaît le transporteur national, avec des pertes qui pourraient atteindre Rs 9 milliards en mars 2021…

Par ailleurs, au niveau du RB, le nombre de demandes ne cesse d’augmenter. À hier, nos informations indiquent qu’au total, l’instance se retrouve devant environ 90 cas. La majorité de ces entreprises sont dans l’hôtellerie, le tourisme, la restauration, dont des services traiteur ou encore dans le secteur manufacturier. À ce stade, autour de 1 000 travailleurs sont concernés par ces demandes, et risquent donc, un licenciement. En outre, il nous revient que cinq sociétés ont fait une demande de dérogation au ministre du Travail. Toutefois, elles n’ont pas encore reçu de réponse, contrairement à la compagnie nationale d’aviation…