Face aux critiques, suivant la présentation de son premier Budget, jeudi 4 juin, le ministre des Finances s’est livré hier matin à un exercice de questions-réponses. Renganaden Padayachy persiste et signe : le fardeau économique doit être partagé en période de crise pour soulager les plus vulnérables. Ainsi, il a voulu rassurer les contribuables éligibles à la Solidarity Levy.

L’augmentation de cette taxe, a fait comprendre le ministre des Finances, passant de 5 % à 25 % pour des revenus mensuels de Rs 300 000 (et des revenus annuels dépassant les Rs 3 millions), ne devrait pas grandement affecter les Top Earners. Pour preuve, ils ne paieront que Rs 11 417 en plus mensuellement. Soit Rs 137 000 de plus annuellement, selon la nouvelle formule.

Ce qui fait dire à Renganaden Padayachy, lui aussi concerné par la Solidarity Levy, que les Top Earners paieront un taux réel de 17,4 % contre 13,9 % auparavant. «Plus de Rs 11 000 mensuellement dans un souci de solidarité nationale et d’assistance à ceux qui sont dans la précarité, ce n’est pas trop demander», a-t-il soutenu.

Idem pour un budget de Rs 8 milliards destiné à soulager les indépendants sérieusement touchés par les conséquences économiques de la pandémie. Et ce, par le biais d’une allocation-chômage de Rs 5 500 mensuellement jusqu’à décembre prochain ou encore Rs 300 millions accordées aux frontliners de la crise du Covid-19. «Nous faisons appel à d’autres secteurs comme la grande distribution afin d’emboîter le pas (au gouvernement) pour récompenser ses employés qui ont été à l’avant-plan durant la crise.»

Le nouveau mécanisme visant à remplacer le Fonds national de pension ; l’apport de Rs 60 milliards de la Banque de Maurice visant à équilibrer le Budget national ; l’intervention de la Mauritius Investment Corporation pour éviter une crise systémique dans le système bancaire ; ou encore le bail-out d’Air Mauritius à hauteur de Rs 9 milliards sont autant de sujets abordés par le ministre Padayachy. Tout en insistant, dans la foulée, qu’avec l’outil budgétaire, il a essayé de réconcilier les exigences économiques du moment et la protection des classes sociales économiquement fragilisées par la crise.