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St-Louis Gate - Bertrand Lagesse: «J’ai été le conseiller technique de BWSC mais...»
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St-Louis Gate - Bertrand Lagesse: «J’ai été le conseiller technique de BWSC mais...»
Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC), la firme danoise au cœur des allégations de pots-de-vin à des membres de l'administration mauricienne par l'intermédiaire de par- tie tierce, opère à Maurice depuis les années 90. Avec St-Louis à Plaine-Lauzun, elle a fourni un total de dix centrales électriques dans le pays, tout comme à Rodrigues, pour le compte du Central Electricity Board (CEB). Hormis tous ceux qui ont pu avoir été en contact avec des représentants de BWSC, que ce soit au CEB, au ministère de l'Énergie ou ailleurs, il est bon de faire ressor- tir que la firme danoise a, dans le cadre de ses opérations ici, retenu les services de pas mal de personnes de diverses expertises, y compris des hommes de loi.
PadCo a confirmé avoir été un des douze sous-contracteurs sur le projet de réaménagement de la centrale de St-Louis mais nie avoir un quelconque rapport avec les maldonnes dénoncées par la Banque africaine de développement (BAD) dans un communiqué en date du 8 juin.
D'un autre côté, BWSC a également travaillé avec Bertrand Lagesse. Le nom de ce dernier circule dans un message transmis aux salles de rédaction depuis la fin de la semaine en rapport au projet St-Louis II. Un «consultancy fee» de Rs 43 millions qu'aurait empoché ce dernier est avancé. Ainsi que les liens étroits qu'il entretiendrait avec Gérard Hebrard, directeur général du CEB au temps de l'octroi du contrat à BWSC en mars 2016.
Bertrand Lagesse que nous avons joint au téléphone, hier, précise avant tout que l’ingénieur de formation qu'il est, a occupé un poste de conseiller «en matières technique et générale» pour le compte de BWSC sur le projet de réaménagement de la centrale de St Louis de 2013 à octobre 2018.
Il dément être l'agent officiel, s’il y en a un, de BWSC au pays. D'ailleurs, il nous revient que dans les deux offres soumises au Central Procurement Board en 2014 et 2015, la firme danoise ne fait aucune mention de leur agent officiel à Maurice dans leurs documents.
Bertrand Lagesse dit avoir appris toute cette affaire de corruption alléguée, dans la presse, mercredi seulement (près de deux jours après la publication du communiqué de la BAD) et qu'il a alors envoyé un courriel à BWSC pour s'en enquérir.
«Elle m'a répondu le lendemain en m'envoyant les deux communiqués de presse qu'elle a émis en février 2019 et le 8 juin dernier dans le cadre de cette affaire», soutient notre interlocuteur.
Ce dernier affirme n'avoir absolument rien à se reprocher que ce soit en violation aux règles de conduite ou quelconque maldonne.
Concernant le «consultancy fee» de Rs 43 millions évoqué dans le message envoyé aux salles de rédaction, Bertrand Lagesse parle d'une «belle somme» mais affirme que le gross fee qui couvre une période de cinq ans et avec lequel il fallait rémunérer d'autres ingénieurs entre autres gens qui ont travaillé sur ce projet, était «bien inférieur à ça». Quoi qu'il reconnaît qu’il s’agit d'un «joli contrat».
Quant à ses liens avec l’ex-no 1 du CEB, Gérard Hebrard, notre interlocuteur soutient avoir travaillé avec ce dernier dans le passé ayant lui-même exercé dans le domaine énergétique depuis plusieurs années mais qu'il aurait rencontré celui-ci pour la dernière fois en 2011.
Un «Supervising Committee» pour diriger le CEB
Le nouveau conseil d’administration du CEB s’est réuni hier, sous la présidence de Radhakrishna Chellapermal, «Deputy Financial Secretary». Il a décidé de conférer, de façon temporaire, les responsabilités techniques à Chavan Dabeedin, Transmission and Distribution Manager du CEB et celles en matière de finances et d’administration à Suie Sen Hock Meen Ahkine, le directeur financier de l’organisme. Les deux répondront à un «Supervising Committee» qui sera composé du président du conseil d’administration, du Dr Dhanandjay Kawol, du ministère de l’Énergie et à Ken Arian, conseiller au bureau du Premier ministre (voir communiqué ci-dessus).
Pour rappel, le board du CEB a été révoqué, samedi et reconstitué, dimanche. Y siègent également Toolsyraj Benydin, candidat battu du Muvman Liberater aux dernières élections, Ken Arian, Rachna Ramsrurn et Javed Suhootoorah, du ministère des Finances, Madhoochandra Lobind de la Central Water Authority et Dhanandjay Kawol. S’ajoutent un représentant de l’Association des ingénieurs et deux de l’«Electricity Advisory Committee». Il devait décider hier d’un nouvel «Officer in Charge», après l’éviction de Shamshir Mukoon. Ce sera finalement un comité de supervision.
IRP : la présence de Christelle Sohun remise en question
Le 4 février 2016, un des soumissionnaires pour le projet de remplacement de turbines de la station de St.-Louis, TSK Elektronika, avait formellement contesté la présence de cette proche du ministre Collendavelloo au sein de l’Independent Review Panel (IRP). C’est l’avouée, Me Dya Ghose-Radhakeesoon, qui représentait les intérêts du constructeur espagnol, TSK Electronica. Cette dernière demandait donc que Christelle Sohun se retire du panel car, selon la lettre de contestation, elle travaillait toujours pour Collendavelloo Chambers. Ce bureau d’avocats, rappelait TSK Electronica, avait à sa tête nul autre qu’Ivan Collendavelloo, le ministre responsable de l’allocation du contrat en question et valant près d’un milliard de roupies. La lettre de contestation est restée sans réponse.
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