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Soeurs abusées à cité Anoska: la mère placée en détention
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Soeurs abusées à cité Anoska: la mère placée en détention
Sylvia Revat, 29 ans, habitante de cité Anoska, a été arrêtée et placée en détention dans la soirée d'hier, vendredi 3 juillet. Elle devra être entendue et traduite devant la justice suite à des allégations de maltraitance qui pèsent sur elle.
Ses deux filles de 9 et 12 ans avaient expliqué aux officiers de la Child Development Unit qu'elles sont souvent livrées à elles mêmes et se retrouvent sans nourriture. Leur mère est souvent ivre et les frapperait lorsqu'elle est sous l'influence de l'alcool.
Les deux adolescentes vivent chez une tante à Chemin-Grenier et viennent parfois passer quelques jours chez leur mère. C'est d'ailleurs lors d'une visite chez cette dernière, il y a quelques semaines, que la mineure de 9 ans a subi des sévices sexuelles par un proche.
Une des filles de Sylvia Reva 3 ans qui vit avec elle a, elle, été abusée sexuellement dimanche. Les enfants ont été prises en charge par la CDU.
Fleurette Perrine est celle qui avait accueilli la mère des petites chez elle. C’est dans sa maisonnette qui transpire la misère que la petite Mia (prénom modifié), 3 ans, a été retrouvée gisant dans une mare de sang dimanche après-midi. Dans un coin, collé à un «mur», le lit où l’enfant dort d’habitude avec sa mère…
«Ce dimanche-là, nous étions en train de boire, pendant le déjeuner, pour nous détendre. La mère, ses deux filles, un cousin, un neveu et moi étions dans la maison. Cliff (NdlR, le suspect qui aurait violé Mia) était venu plus tôt pour nous apporter une bouteille et ensuite il est reparti. Plus tard, nous avons décidé de faire la sieste. La mère était saoule et elle s’est endormie très vite avec ses enfants à ses côtés. Mon neveu, mon cousin et moi nous nous sommes endormis sur d’autres lits», assure Fleurette Perrine. Mia, était, à ce moment-là, selon elle, «en parfaite santé».
C’est vers les 15 h 30 que Fleurette s’est réveillée en sursaut. «Cliff est revenu nous voir en fin d’après-midi et il a réveillé la mère en criant. Il lui disait que sa fille était en sang et que ce n’était pas normal.» C’est à ce moment précis, selon les dires de Fleurette, que tous ceux présents dans la maisonnette ont pris conscience du fait que la petite se tordait de douleurs, qu’elle saignait abondamment. «Nous avons imploré la mère d’emmener Mia à l’hôpital sur le champ. Cliff a même proposé de payer un taxi mais la mère ne voulait rien entendre. Elle a seulement pris une couche et sa fille dans les bras et s’est enfuie chez un ami qui habite la localité.»
Pieds nus dans la rue
C’est alors que les Perrine ont informé les voisins et ont décidé d’appeler la police. Fleurette est, par ailleurs, catégorique, le viol de la petite Mia n’a pu se produire sous son toit. «Nous aurions entendu quelque chose. Et je mets ma main à couper qu’il ne s’agit pas de Cliff. Sinon, il n’aurait pas proposé d’emmener Mia à l’hôpital et d’appeler la police.»
Mais alors qui ? «La mère a pour habitude de laisser ses enfants vagabonder un peu partout et de les emmener dans des endroits dangereux. Dieu seul sait si pendant que nous dormions, elle n’est pas sortie avec sa fille…» insinue Fleurette Perinne tout en poursuivant son récit.
Le fait est que la mère, âgée de 29 ans, serait tout sauf une maman exemplaire, selon les dires des voisins également. La maman de quatre enfants – trois filles et un garçon, âgés de 3, 6, 9 et 12 ans – ne travaille pas et vit grâce aux pensions alimentaires de ses enfants. Elle aurait un penchant certain pour la bouteille. Les pères des enfants ne «seraient plus d’actualité».
La Child Development Unit avait qui plus est déjà pris en charge trois des enfants, pour cause de négligence. Ce n’est que l’année dernière qu’une tante des enfants a pu en obtenir la garde. Cependant, la mère insistait pour les avoir pendant quelques jours, même si elle ne faisait pas l’effort de s’en occuper correctement.
Puis, comme si l’épisode horrible concernant Mia n’était pas suffisant, sa sœur Amanda (prénom modifié), 9 ans, a finalement elle aussi confié aux enquêteurs avoir été violée, il y a quelques semaines… Leur maman les battait aussi, ses sœurs, son frère et elle, selon les aveux de la petite.
Une voisine, qui connaît bien la famille, raconte qu’à plusieurs reprises, elle a vu les enfants errant dans les rues de cité Anoska, au beau milieu de la nuit, en larmes, à la recherche de leur mère. « Zot marsé pié ni. Parfwa enn bann vwazin akéyir zot. Landémin ki mama-la vinn rode zot lerla…»
Elle souhaite également s’exprimer sur la pauvreté, la promiscuité. «Dimounn bizin get bien avan kozé. Bann bebet ki fer sa. Nou kapav mizer, péna enn place décent pou resté mé nou koné ki si nou éna zanfan, nou dévwar sé protez zot. Bizin pa met tou dimounn dan mem panié…»
Qui est la mère des petites, d’où vient-elle ?
La mère se trouvait, à hier soir, sous surveillance policière à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle, aux côtés de Mia. Mais d’où vient-elle, quid de son passé ? On ne sait pas grand-chose d’elle, à Cité Anoska. Si ce n’est qu’elle a commencé à fréquenter les Perrine lorsque sa mère a débuté une relation avec le père d’un des oncles de Cliff Perrine. Elle s’est alors aussi installée à Cité Anoska. L’une de ses sœurs a été tuée l’année dernière par son concubin.
Eléana Gentil…
Les parents de Cliff Perrine – accusé d’avoir violé la petite Mia – en ont assez que le malheur s’abatte sur eux. Assise sur une chaise pliable à côté de son époux Michel, avec la photo d’une fillette au visage familier en arrière-plan, Claudette Perrine a du mal à croire que sa famille est de nouveau plongée dans les ténèbres. Alors que les plaies du viol et du meurtre de sa petite-fille, en 2015, alors que l’enfant était âgée de 11 ans, sont encore à vif. Oui, Claudette n’est autre que la grand-mère d’Eléana Gentil… Désormais, son fils (NdlR, l’oncle d’Eléana) est suspecté de viol. «Nou sertin ki li pann fer enn zafer parey. Mo pa pé koz ziss antan ki mama mé osi antan ki témwin. Kan tinn retrouv lekor Eléana, Cliff ti extra affekté. Li pa ti pé kompran kouma kapav fer sa bann zafer-la ek enn zanfan. Mem si li li ena 2 garsons, linn touzour bien vey lor so bann nièce kouma enn papa mem. Aster banla pé akiz li enn zafer parey. Li pa fasil…»
Pour Michel, la mère de Mia est venu «cracher» sur la gentillesse de leur famille en accusant son fils de viol. «Ou koné comié kitsoz nounn fer pou li? Li péna plas pou resté, mo garson Cliff ek mwa inn ale rod tol pou mont enn lakaz pou li… Li ena enn karakter so mé li pa pou fer zanfan dimal.»
Elles souriaient tout le temps…
Ceux qui connaissent Mia et Amanda, ainsi que leur grande sœur et leur frère, affirment que ce sont des enfants «malheureux». Mais les enfants, surtout les deux petites, souriaient tout le temps pour cacher leur peine, semble-t-il. Elles sont très bavardes. Amanda a toujours eu son petit caractère et Mia est le genre de petite fille toute mignonne qui redonne le sourire à ceux qui la côtoient. «Elles s’efforçaient toujours de sourire lorsqu’on leur parlait, même si elles venaient tout juste de pleurer après avoir reçu des coups. C’était aussi le cas des deux autres enfants.» Une des voisines affirme qu’il lui est impossible de penser qu’on a pu enlever à deux petites filles aussi jeunes et fragiles, leur innocence.
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